Laisse-moi t'aimer

31 juillet 2019

Bonté divine. Le réveil de ce matin a été violent. Ce n'est pas comme si je ne savais pas qu'il allait sonner, qu'on se le dise. Et pourtant j'ai quand même été très surprise de l'entendre. J'ai bien failli faire une attaque. Mais impossible de manquer une journée maintenant que Romeo fait les semaines normales. D'autant plus que c'est la dernière semaine avant les vacances d'été. Enfin, pour la plupart des personnes ici. Moi, j'ai dit « oui » à Fabio pour travailler la semaine en plus. Donc moins de vacances mais un peu plus d'argent. Chacun ses choix.

Aujourd'hui il n'est pas venu directement vers moi me dire bonjour. Je suis vraiment triste. Il va falloir que je lui dise ! Si je pouvais mettre un emoji qui rigole et qui pleure en même temps je l'aurai fait.

À la fin de la pause, je passe en vitesse au cinquième étage pour m'acheter une bouteille de thé glacé. Encore une fois, j'ai oublié de prendre ma gourde. Je dépense une vraie fortune dans leur distributeur. Ils doivent bien rentabiliser mon salaire avec ça.
J'arrive au palier du cinquième avec Julien et je vois Romeo. Rappelez-vous qu'il ne m'a pas dire bonjour de la journée alors qu'il est presque 10:30 ! Il me regarde avec un grand sourire et je vois qu'avec sa bouche il mime un bisou. Oh mama ! Mais en colère, je presse le pas, passant devant lui, et je pousse la porte.

Quelques secondes plus tard et en compagnie de ma nouvelle bouteille de thé, je fais le chemin inverse.
Romeo. Il m'a attendu ! Je crois rêver. Je lui ai foutu un gros vent et ait fait exprès de lui lancer un regard noir. Et il est resté sur le palier, tout seul. Ça me transperce le cœur. Je suis un monstre.
Je viens vers lui.
Romeo- Ciao, tu vas bien ?
Moi - Ciao oui et toi ? Tu n'es pas venu me dire bonjour !
Je n'ai absolument aucune gêne à le lui signaler. C'est un petit jeu qu'on a tous les deux. Je crois même qu'il aime bien quand je lui dis puisqu'il me sourit toujours.
Les yeux pleins de charme et de malice, il passe sa main dans le bas de mon dos. Je sens des frissons remonter jusque dans ma nuque.
Il me parle mais je le coupe pour lui rappeler qu'il n'est pas venu me dire bonjour. La fille qui se vexe et qui veut le faire savoir. Il sourit.
Romeo- Et toi, tu pourrais venir me voir aussi.
Si seulement, mais malheureusement des balades quotidiennes a une heure où je suis censée travailler risque de ne pas trop plaire au patron. Je ne suis pas une embauchée et contrairement à lui, je n'ai pas de raisons de me promener d'un bout de l'étage à un autre.
Moi - Je peux pas mais je t'ai vu au troisième étage tout à l'heure. Et tu n'es même pas venu !
Romeo- Moi ? Non...
Moi - Si ! Je t'ai vu et tu parlais même avec des personnes.
Romeo- Avec qui ?
Je ronchonne intérieurement. Je sens qu'il fait ça pour me taquiner. Toujours le bras autour de ma taille, et nos deux corps qui sont proches.
Moi - Je sais plus mais tu travaillais pas ! Donc, tu aurais pu venir me voir.
Je bois une gorgée de mon thé en détournant le regard. Pas envie que ça paraisse comme un geste avec une pensée sexuelle. Peut être n'y a t'il que moi qui aurai pensé à ça. Mais dans le doute...
Romeo- Tu bois encore.
Moi - Ce n'est même pas de l'alcool.
Romeo- Je sais. Mais pourquoi tu bois ?
Moi - J'aime bien.
Romeo- Mais tu dois pas boire après tu es pas bien.

Avec Romeo on discute encore comme ça quelques minutes. Et le temps de la pause est déjà terminé. J'aurai pu discuté avec lui encore pendant des heures.