4 juillet 2019

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Au travail, je me suis faite une vraie amie avec qui je peux parler librement de mes histoires folles avec Romeo. Histoires qui n'existent que dans ma tête, certes. Mais je peux lui parler à coeur ouvert et cela fait tellement de bien. Un peu de légèreté ne me fera pas de mal, bien au contraire ! Je lui ai, évidemment, raconté qu'il m'avait dit hier et elle s'est sentie désolée pour moi. Mais comme je lui avais dit, c'était une évidence.
Aujourd'hui, avec ma collègue, on travaille à l'étage du dessus. Donc, je ne le verrai pas de la journée. Un peu d'air "frais" si on peut dire. Ca va me faire une petite coupure que de penser et de parler à autre chose qu'à lui.
Mais Romeo est passé se prendre un café à notre étage. En passant devant la pièce où on était, il m'a lancé un "ma che bella vita !". C'est sûr qu'ici le travail n'est pas très fatiguant. On est au calme, pas de machines et leurs bruits à en devenir sourd. Mais au lieu de lui dire de venir me faire la bise comme je faisais à chaque fois, je lui ai juste souris. Il avait l'air d'attendre autre chose. Ou peut-être est-ce moi qui interprète n'importe quoi ?
    Décidément, passer à autre chose va être plus compliqué que prévu pour moi. Mes sentiments sont si profonds, si intenses. Quand j'aime quelqu'un, mon coeur ne me loupe jamais. C'est soit à fond, soit rien du tout. Très fatiguant mais il faut faire avec.

    Au moment de pointer, j'entends la voix de Romeo qui semble me parler au loin. Je sais qu'il m'adresse la parole puisqu'il redit le "ma che bella vita" de tout à l'heure. Cependant, je ne me tourne pas. J'attends qu'il vienne à moi. Sagement, fixant étrangement la machine à pointer, comme si elle allait d'un coup se transformer en cupidon et me tirer une flèche en plein coeur. Saleté du Cupidon, rembarre ta flèche et ton arc, je suis déjà touchée de la tête aux pieds. La cause : un vieil italien, pas même un étalon, marié et père jusqu'au cou.
Il me fait la bise, et garde son bras autour de mes épaules, collé à moi. Je devrais le repousser mais je chérie tellement ces moments que même si je veux l'oublier, je ne veux pas qu'il parte. Habituellement, je l'aurai regardé mais, là, l'envie n'y était plus. Il est resté comme ça sans que je ne dise rien. Peut-être a-t-il remarqué un changement dans mon comportement ? Non, impossible. On ne s'est quasiment pas vu de la journée et être comme ça, me donne l'impression que je lui ai manqué. Encore et toujours une impression et pas de vérité absolue. Je ne suis pas à une désillusion près.
    Une femme qui travaille aussi ici, mais que je ne connais pas, s'est mise à côté de nous. Sans être certaine de ce qu'elle ai dit car trop dans mes pensées, il me semblerait l'avoir entendu dire à Romeo d'arrêter d'être collé à moi. Mais il n'a pas bougé d'un millimètre. Mon coeur a manqué un rebond.

Laisse-moi t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant