20 juillet 2019

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Ce samedi est jour spécial. Pas tant pour moi parce que ce n'est pas mon jour à moi. Mais, indirectement et parce que j'ai ces sentiments-là, ça me concerne. Romeo fête ses 47 ans. Encore une année qui m'éloigne un peu plus de lui. De sa génération. Et je me sens encore plus comme une enfant face à lui et non comme une femme. L'écart est tel que je n'arrive pas à m'imaginer avec lui. Enfin, moi j'y arrive très bien mais je me doute que lui n'arrive pas à se projeter. Si tant est qu'il y ait songé une fois.

Je le croise devant la pointeuse juste avant de commencer la journée. Je vois qu'il a l'air très pris par sa conversation avec d'autres collègues. Il peine à me remarquer. J'avoue que ça fait un peu mal à mon égo et à mon petit coeur. Je pose ma main sur son bras pendant qu'il continue de parler. Je suis face à lui et je regarde son torse et voit son magnifique bomber qui le masculinise encore plus. C'est fou ce qu'il le met bien en valeur. Je lève la tête et voit qu'il me regarde. Je lui souris et lui fait la bise.
Moi - Joyeux anniversaire !
Romeo - Merci !

J'aurai pu apprendre en italien comment lui souhaiter son anniversaire mais j'ai complètement oublié. Il me remercie et part se changer. Je reste sur ma faim. On ne peut se voir qu'un jour par semaine et encore, on peut se voir juste parce que quand le responsable nous demande si on veut travailler un jour en plus j'accepte. Sinon, on ne se verrai pas. Je sais que je ne lui manque pas car il ne ressent pas la même chose mais tout de même ! J'espérais un peu plus. J'espère toujours plus, à mon grand damne.

Pour l'occasion, j'ai mis un débardeur qui laisse apercevoir un très beau décolleté.  De base, je ne suis pas pudique de cette zone et en plus avec la chaleur de cette période d'été, je n'allais pas m'en empêcher. Je n'ai jamais fait attention à si certains hommes lançaient des regards vers ma poitrine. Ce matin, n'ayant pas tout compris car la responsable me parlait en italien, elle m'explique que le garçon qui s'occupe de la chaîne où je travaille fait pas mal d'aller et retour vers là où je suis et me regarde beaucoup. En gros, traduction simple mais efficace : il se rince l'oeil ! Je rigole avec elle mais en vrai je suis tellement à fond sur mon vieil italien que je n'ai même pas prêter attention à lui. Bien qu'il ne soit pas moche, il est sans doute dans la trentaine, et il a l'air gentil comme tout. L'autre homme de la chaîne d'en face également. A vrai dire, ça ne me touche même pas. Je ne me sens pas plus flattée que si c'était un enfant qui me regardait. Je m'en tamponne totalement. La seule personne que j'ai en tête en ce moment c'est Romeo.

    Je remonte un peu plus tôt de ma pause et je vois Romeo qui se lave les mains. Je me stoppe net et j'attends qu'il vienne à moi. Il s'avance à mon niveau.
Moi - Joyeux anniversaire encore.
Romeo- Ah, merci ! Je ne suis pas vieux.
Moi - Non, du tout.
Romeo - Je suis aussi frais que la rose.
Je rigole. Je vais pour le laisser et il continue de me parler. J'avance vers une armoire pour y déposer mon sac. Il me suit.
Moi - Tu as 20 ans aujourd'hui ?
Romeo - Non, 47.
Moi - Je sais bien Romeo.
Ah, amore mio, c'était de l'humour. Je ne sais que trop bien quel âge tu as.
Je suis juste à côté de l'armoire, et là, ce qui devait arriver arriva... Hallelujah ! Il a regardé mon décolleté ! Je n'ai pas pu m'empêcher d'esquisser un sourire. Il était tant qu'il voit mon côté femme. Dans un sens, la vue est telle que si son regard n'avait pas dévié une seconde, ça aurait été bizarre et surtout je l'aurai vraiment mal pris.

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