30 août 2019

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Hier, je me suis sentie mal aimée. Honnêtement, je ne comprends pas son comportement. Un jour, il va me parler tout le temps, me regarder sans cesse. Et un autre, on ne va que se faire la bise. Puis plus rien. Et, hier, c'est ce qu'il s'est passé. J'espère sincèrement qu'il ne regrette pas son bisou. Car de mon côté, je n'ai aucun problème avec ça.


Aujourd'hui, je travaille à la chaîne. Le poste sur lequel je travaille est au niveau d'un passage. Et je le vois marcher dans un sens. Puis dans un autre. Bon sang, quand vas-tu tourner la tête? Je suis là, tu sais. Enfin, il décide de tourner la tête et il me voit. Il me fait un grand sourire et fait un signe de la main pour me dire bonjour de loin. Il bouge frénétiquement son bras. Comment peut-il avoir autant d'énergie si tôt le matin? Je repense à hier, il avait l'air si fatigué. Il avait même les yeux rouges. Je suis un peu déçue qu'il ne ce soit pas déplacé jusqu'à moi.

Quinze minutes après, je vois Alfredo et lui demande où est la responsable car j'ai terminé ce que j'avais à préparer pour la prochaine commande. Il me dit qu'elle devrait être de l'autre côté de l'étage. Sous entendu, là où travaille Romeo. Les bonnes nouvelles comme ça, j'adore. Je suis donc partie en "route" pour le chemin du bonheur, le sourire aux lèvres et pleine d'entrain. J'arrive à l'endroit, et me dirige directement vers Romeo. C'est ma priorité. La responsable attendra. Il est surpris de me voir. Et me revient en tête une conversation, il y a quelques temps où il disait que je ne venais jamais le voir. Tu es content, j'espère?

Roméo - Ciaoo! il me sourit, les yeux pleins de charme.

Moi - Ciao, ça va?

Roméo - Oui et toi?

Moi - Oui!

Romeo - Que faites-vous ici mademoiselle?

Je suis surprise qu'il sache faire des phrases comme celle-là. Il est trop chou. Un rien le rend mignon. Je lui répond que je cherche le responsable et il me dit quelle devrait être vers l'ordinateur. Je suis contrainte de l'abandonner.

Une heure avant la pause, je suis un poste où j'ai une super vue d'ensemble de l'étage. Ce qui fait que je n'arrête pas de voir mon italien de loin. Je l'observe, je l'épie. On dirait une folle. Et à un moment, je le vois avancer dans notre direction. Je lui fais signe de venir me voir. Il sourit. Dire qu'au début je disais qu'il n'avait rien d'exceptionnel physiquement mais c'est juste que je n'assumais pas. Je me voilais la face. Il est plus que charmant cet homme.

Roméo - Je ne peux pas venir tout le temps je dois travailler aussi. Qu'est-ce qu'il y a?

Sa voix est si douce quand il me parle. Il dégage une certaine tendresse envers moi.

Moi - Tu vas bien?

J'avoue que je n'avais rien à lui dire en particulier mais j'avais terriblement envie de le voir, d'encore plus près. De plus, ça fait très longtemps que je ne lui avais pas fait signe de venir; signe qui l'amuse beaucoup.

Roméo - Oui ça va et toi?

Moi - Oui ça va.

Romeo - Et hier, tu n'étais pas là.

Moi - Hein? Bien sur que j'étais là!

Roméo - Non, tu étais où?

Moi - Bah comme avant-hier. Au même endroit.

Roméo - Non, ce n'est pas vrai ...

Moi - Et si, je ne t'ai pas vu beaucoup de fois.

Donc, s'il ne s'est pas trop baladé, c'est qu'il pensait que je n'étais pas là? Sérieusement ... Je crois sincèrement que c'est pour cette raison. Avant-hier, il a compris que j'étais là et faisait beaucoup d'aller et de retour; à contrario, hier il pensait que je n'étais pas là donc il est resté à son poste. Et aujourd'hui, encore une fois, il savait que j'étais là, et je le vois tout le temps. Romeo, ne joue pas à ce jeu avec moi, c'est dangereux.

Pendant qu'on parle tous les deux, ma collègue à côté de moi commence à nous interrompre en rigolant. Même si entre nous, on sait très bien la vérité.

Danielle - Tu as vu comme elle est toute rouge. Arrête de lui parler. Elle ne va plus te lâcher.

Romeo la regarde en souriant, et moi je regarde Romeo, aussi rouge qu'une tomate bien mûre prête à exploser. Je pense qu'il ne l'a pas pris sérieusement, je suppose, mais s'il m'avait regardé à ce moment-là, il aurait très vite compris.

Au moment de la pause, je l'attends. On se dirige vers les escaliers et je le stoppe pour lui parler. Je me surprends à être si directe avec lui, mise à part mes sentiments. Je ne me sens pas gêné avec lui.

Moi - Tu ne veux pas boire un verre avec moi après?

Roméo - Boire un verre? Ou ça?

Moi - Bah, je ne sais pas, pas loin.

Romeo - J'aimerai bien mais je n'ai pas le temps.

On sourit tous les deux, mais moi, je doute que ce n'est pas l'unique réponse. La principale serait sans doute "je suis trop marié". Même si boire un verre n'engage à rien, malgré le fait qu'on se rapproche de plus en plus. Il me caresse le bras.

Roméo - Tu es une coquine toi.

Il me sort ça avec son sourire le plus charmeur et me caresse de nouveau de bras mais juste avec un doigt, de haut en bas. Je suis une grande coquine. Et encore, tu ne sais pas à quel point je peux être bien plus que cela.


On n'a pas arrêté de s'envoyer des bisous de loin, tout le reste de la matinée. Comme d'habitude, en toute discrétion. Et à la pointeuse, de nouveau il passe derrière moi et me caresse le dos pendant qu'il se dirige vers les vestiaires des hommes.

Décidément, je ne regrette absolument pas d'être venue aujourd'hui. On peut dire que je n'ai pas perdu ma journée. Merci mon beau Romeo de faire rayonner mes journées et mettre un peu de chaleur dans mon coeur et dans mon corps. Je veux toujours plus. Mais je suis tellement heureuse de pouvoir ne serait-ce que croiser ton regard et recevoir les doux baisers que tu m'envois de loin. Sache que tout l'amour que je reçois, ou peut importe comment on peut l'appeler, n'est pas perdu. Bien au contraire, je m'en imprègne, j'en rêve et j'y pense chaque minute.

Laisse-moi t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant