Inhumaines

*Hnoss et Gersimi*

- Tu repars déjà en mission ?
Grainné finissait de mettre ses chaussures et se relevait.
- Oui, Médée a repéré deux déesses à Sigure, alors il faut que je m'y rende.
- Tu veux vraiment le faire ? Même après ce que tu m'as raconté ?
- J'ai pas le choix. Elles sont déjà entrain de toucher le fond psychologiquement, je ne veux pas qu'elles se salissent les mains d'avantage. Si je peux le faire, alors je le fais, c'est tout.
- Mais si tu continues comme ça, tu risques de couler, et de les emporter avec toi.
- Je coulerai, c'est certain. Mais c'est ce qui leur permettra de retrouver la surface. J'en suis intimement convaincue.
- Si tu le dis. Mais tout de même, fais attention, ma fille.

Il faisait nuit noire. Le village était désert, comme si la Mort était déjà passée par là.
Grainné avançait silencieusement, le visage froid, résigné. Elle tenait fermement la fusée de son épée, prête à dégainer à tout instant.
« C'est un petit village. Il n'y a qu'une auberge, et je suis sûre qu'elles sont là-bas. »
L'entrée de l'auberge ne se trouvait plus qu'à quelques mètres. Les lumières étaient allumées, mais pas un bruit n'en réchappait. Il était tard, les habitants dormaient déjà tous : elle ne serai pas dérangée. Il était temps d'y aller.
Elle accéléra le pas, pour finalement se retrouver devant la porte. Elle inspira une grande bouffée d'air, qu'elle expira en se vidant l'esprit.
Elle pénétra dans le petit hôtel, et scruta la pièce du regard. Comme prévu, les deux cibles se trouvaient au fond de celle-ci, et elles mangeaient tranquillement, sans se douter un seul instant du danger qui les guettait.
« Elles ont l'air inoffensives, à croire que tous les dieux ne sont pas des combattants. Mais ça ne change rien, elles doivent mourir. »
Grainné se rua sur leur table, attrapa l'une des deux blondes par les cheveux, et la lança contre le mur à sa droite.
- Aaaargh !
- Mais qu'est-ce que...
- C'est toi Hnoss, c'est bien ça ? Parfait, tu seras le première à mourir.
Elle ne lui laissa pas le temps de répliquer, et lui planta son épée dans le cœur. Hnoss tomba à terre, agonisante. Grainné se jeta sur elle, et lui asséna une dizaine de coups de lame. Le sang giclait, et elle en était recouverte.
- Ma sœur...
Gersimi pleurait, et tendait fébrilement la main vers le corps sans vie de sa défunte sœur.
- A ton tour maintenant ! Cria Grainné, en s'approchant d'elle, l'épée ensanglantée à la main.
- Pourquoi... Pourquoi faites-vous ça... ? Continuait de pleurer Gersimi.
- Parce que c'est nécessaire.
Elle attrapa le petit cou de la jeune femme, et commença à serrer. Elle le comprima si fort, que sa nuque fini par céder.
- Voilà, c'est fait. Je ferai mieux de rentrer...
- Aaaahhh !
Grainné sursauta et se tourna vers l’intrus : il s'agissait d'un petit garçon, accompagnée de sa mère.
- Merde...
Elle se releva et se dirigea, chancelante, vers les deux innocents.
- Je suis vraiment désolée... C'est pas contre vous...
Elle brandit son épée au dessus du petit garçon.
- Mais vous devez mourir.
Elle lui trancha la tête, et celle-ci roula jusqu'à la dépouille de Hnoss. La mère voulu crier d'effroi, mais Grainné plongea sa main dans sa bouche.
- Il en est hors de question : personne ne viendra t'aider.
Et sans crier gare, elle lui arracha le cœur.

« Craignez la fureur des Inhumaines »