Noah

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Quelques mois étaient passés depuis le concert de panic! At the disco et à chaque jours, mon était dégringolait. Je me sentais comme si je tombais à chaque jours dans un trou noir.
Je n'allais vraiment pas bien. J'étais à peu près toujours triste, même quand j'étais avec Alexandre ou Élie. Je ne contrôlais plus mes émotions, mon anxiété. Tout était de plus en plus pire.

Je ne voulais pas en parler à personne parce que j'avais peur de les blesser, surtout pas à Alexandre. Je ne voulais pas que les gens soient toujours après moi non plus, à essayer de savoir si j'allais bien ou non, et que si j'étais dans un état horrible, qu'ils essaient de me consoler.
Ce n'était pas quelque chose qu'ils pouvaient consoler.
Je croyais que je faisais une dépression. Je dis « je croyais » parce que je n'étais pas diagnostiqué par un médecin, mais j'avais quasiment tous les symptômes psychologiques:
• Une grande tristesse
• Une importante perte d'intérêt pour les activités professionnelles et sociales
• Le sentiment de toujours être coupable et penser que j'échoue toujours
• Difficulté à se concentrer sur une tâche
• Difficulté à prendre des décisions

Et j'ai bien dit « presque tous les symptômes psychologiques. » Le dernier était « les pensées suicidaires » et je n'en avais pas. J'étais peut-être très triste, mais je ne voulais pas mourir pour autant. J'aimais tellement les gens dans ma vie et je n'aurais jamais voulu les faire souffrir en m'enlevant la vie.
Puis je ne voulais pas mourir. Je voulais vivre, vieillir, rester en couple avec Alexandre et le marier jusqu'à ce que la mort nous sépare. Je voulais voir mon frère finir sa transition, être heureux à porter des chandails de sa taille sans qu'il doive porter un binder, ne plus avoir une voix féminine, ne plus avoir ses règles. Je voulais vivre tellement de choses dans ma vie. Je voulais aller au Cégep, à l'université, travailler, avoir trois millions d'enfants et d'animaux.

Mais une journée, je réalisai que tous les efforts que je mettais pour paraître bien ne suffisaient pas.

« Noah, qu'est-ce qui va pas? me demanda Élie un jour.

- Rien, dis-je. Tout va bien.

- Tu mens No, dit-il.

- Je ne sais pas ce qui ne va pas, dis-je. Je me sens juste pas bien à peu près tout le temps, je veux jamais sortir pour faire quoique ce soit.

- T'es en dépression?

- Je sais pas.

- T'as pas de pensées suicidaires au moins?

- Non. Je peux pas m'imaginer mourir.

- Cool, dit Élie. Au moins. Mais tu devrais parler à Alexandre.

- Non, dis-je.

- Pourquoi? Vous êtes un couple, il a tous les droits de le savoir.

- Je ne veux pas le blesser.

- Tu vas seulement le blesser si tu lui dis trop tard. Puis en ne lui disant rien, tu te blesses toi même. Je ne peux pas être la seule personne à savoir comment je devrais agir avec toi et à m'assurer que tu vas bien.

- Je sais, dis-je. Je lui dirai.

- Okay, dit Élie. Parce que je t'aurais proposé que je lui dise.

- Non, dis-je. C'est à moi de le faire Élie. »

Quelques jours sont passés et Alexandre devait venir chez moi. J'avais prévu tout lui dire.

« Alexandre, dis-je à un moment donné pendant qu'on écoutait de la musique.

- Oui Noah? demanda-t-il.

- Je... je pense que je fais une dépression.

- Quoi? Noah, dit-il en arrêtant la musique.

- Ne réagis pas mal, dis-je.

- Je ne réagis pas mal du tout, dit-il. Je suis juste tellement content de savoir pourquoi tu es aussi distant et pourquoi tu restes toujours dans ta bulle.

- Vraiment?

- Oui, dit-il. Je suis triste que tu souffres, mais je suis content que tu n'étais pas distant à cause que tu ne m'aimais plus.

- Tu doutais?

- Je ne sais pas, je savais que tu m'aimais encore, dit-il. Mais mon cerveau d'humain pensait que c'était de ma faute si tu était distant avec moi, que j'avais fait quelque chose de mal.

- Oh, dis-je. Désolé, j'aurais dû te le dire plus tôt.

- Tu aurais dû, dit-il. Mais tu me l'as dit maintenant et c'est ce qui compte. Tu le sais sûrement déjà, mais si tu as besoin de parler de quoique ce soit, je vais toujours être là pour toi.

- Je sais, dis-je.

- Je t'aime tellement Noah, dit-il. Et je ne veux vraiment pas que tu souffres.

- Moi non plus, dis-je.

- Tu vas réussir à t'en sortir, dit-il. Fais ce que tu crois qui est le mieux pour toi.

- D'accord, dis-je. »

Il me serra dans ses bras et je pouvais sentir qu'il était quand même blessé. Il s'inquiétait pour moi et je n'étais pas sûr que je voulais qu'il s'inquiète.
Mais je l'avais de mon côté, il savait ce qu'il n'allait pas dans ma vie et il allait m'aider à me sortir de cette phase horrible.

A typical love story (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant