Chapitre 5 [2/2]

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Ryan

16.09.1696

Le sol était dur, froid, voire même humide. J'entendais de l'eau goutter, une odeur de moisissure me parvint très distinctement. Un liquide tiède coulait le long de mon corps, je l'identifiai comme étant du sang, mon sang.

Que s'était-il passé ? Je n'arrivais pas à me souvenir, je n'avais que des bribes de souvenirs. Ma mère...Ma mère que j'avais retrouvée ! Cette pensée me donna un électrochoc, j'essayai de me redresser mais en plus du vertige qui me saisit. Je fus stoppé dans mon élan. De vieilles chaines rouillées me retenaient contre le mur.

— Alors on est réveillé le Vampire ?

À cet appel, je me retournai. Je n'aurais peut-être pas dû, je prouvais ainsi que je reconnaissais cette identité. Deux gardes se tenaient devant moi, l'un tenant une lance, l'autre un morceau de parchemin.

— Je ne suis pas un Vampire, dis-je tandis que ces mots me laissèrent un goût amer dans la bouche.

— Vraiment ?

— J'ai dix-sept ans messieurs, il m'est impossible de tuer.

J'étais un fin menteur en général, mais à cet instant précis, il me semblait être percé à jour. J'étais vraiment trop con pour m'être mis dans une situation pareille !

— Bien sûr, c'est pour ça qu'on a retrouvé des armes sur toi ?

Je ne répondis rien, il avait raison, c'était suspect qu'un jeune homme de dix-sept ans se promène avec des flingues et des poignards. Je fermai les yeux avant de les rouvrir, et d'afficher un air confiant.

— Ce sont des cadeaux de mes parents, il est normal que j'y tienne.

— Tu m'as déjà baratiné une fois, ça suffit les mensonges.

— Je ne mens pas.

Une gifle me réduisit au silence. Elle me frappa avec une telle violence que ma tête heurta brutalement le mur derrière moi. Les chaînes s'enfoncèrent dans ma chair, la déchirant davantage. Je me laissai glisser le long du mur, ne montrant aucun signe de faiblesse.

— Va prévenir la reine que le Vampire d'argent est sous les verrous.

— Général, la reine est occupée, il serait impoli de la déranger maintenant.

— Hm, c'est embêtant. Tant pis, il faut que nous lui parlions.

Quel sujet de discussion passionnant, vraiment ! Le général donna le parchemin à son second et me releva par les cheveux. Je gémis légèrement, puis serrai les dents. L'autre essaya tant bien que mal de déverrouiller mes liens, mais je le vis peiner.

Il était maigre, moins que moi, mais je me demandais quand même comment il avait fait pour atteindre un grade aussi élevé. Il me coula un regard où de la compassion y était visible, peut-être me croyait-il innocent ?

Je ne savais pas où l'on m'amenait, mais j'avais comme un mauvais pressentiment. Ils me traînèrent dans de nombreux couloirs, je ne voyais pas grand chose car mes cheveux cachaient une bonne partie de ma vision. De plus, les deux hommes qui m'encadraient ne me permettaient pas de voir sur les côtés, je ne pouvais voir que le sol recouvert d'un tapis pourpre bordé de fils dorés.

J'entendis une porte s'ouvrir en grinçant, une odeur de luxe flottait dans l'air, je n'aimais pas ça. On me jeta à genoux, faisant cliqueter les chaînes.

— Votre Majesté, saluèrent les deux hommes.

— Eh bien Général, ne vous ai-je pas déjà dit de ne pas m'interrompre lorsque je suis occupée.

Frères du Croissant d'orOù les histoires vivent. Découvrez maintenant