Tour 7 - Mori

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Habiller Fukuzawa en soubrette. Je mériterais des baffes. Peut-être que c'est le karma.

Je ne pourrai jamais le tuer... est-ce que lui, il pourrait ?

Et pourtant, ce serait plutôt amusant de le voir habillé en infirmier.

- Avec un bon pantalon qui moule les fesses...

- Un pantalon qui quoi ?

Je me retourne vivement, rouge de honte. Oops, c'est Fukuzawa, qui a encore son katana dans son fourreau.

- Qui moule les fesses, dis-je, d'un ton neutre. Pour le déguisement d'infirmier.

- Je crains que ce soit impossible.

- Donc vous comptez me tuer ?

- Il va bien falloir que l'un de nous meure.

- Cette fois, maître Natsume ne viendra pas nous interrompre. Il y a quelque chose que j'aurais voulu faire depuis douze ans déjà.

Me tuer. Je lâche un soupir.

- La Mafia va être la première à disparaître, on dirait...

Fukuzawa sort son katana, s'approchant de moi. Je recule.

- Je n'ai pas l'intention de me laisser faire, fis-je, en sortant mes scalpels. Même sans Elise.

- Ah oui ?

Je heurte un arbre. Je fixe Fukuzawa, qui se rapproche, serrant son katana dans la paume de sa main. Je ferme les yeux. Non, je ne peux pas le tuer.

J'ouvre les yeux d'un coup, entendant son katana tomber. Je lâche mes scalpels lorsqu'il vient m'embrasser.

J'imagine déjà la réaction de ceux qui nous regardent. Pourtant, je ferme les yeux, entourant le cou de Fukuzawa avec mes bras. Est-ce que, par hasard...

"Le patron vous porte une attention particulière, Mori.

- Comment ça, particulière ?"

Alors c'était ça ?

Le baiser est rompu. Nous nous fixons dans les yeux.

- Eh bien ? Je croyais que vous ne vouliez pas vous laisser faire ?

- Vous êtes démoniaque, Fukuzawa.

- Peut-être que vous aussi, vous en aviez envie ?

Pour répondre à sa question, je prends possession de ses lèvres. Oui, aucun doute. Nous partagions déjà les mêmes sentiments depuis douze ans.

***

Une explosion se fit entendre, puis, un rire.

- Désolé, mon cher Atsushi, mais je vais devoir me débarrasser de toi, cette fois !

Atsushi se releva. Il était environ neuf heures, et avait été poursuivi par Higuchi durant trois longues heures. Il faut dire que les mitraillettes de Higuchi n'étaient pas de la gnognotte.

- Eh, le fana du citron ! C'est moi, ton adversaire ! Cria Yosano, la hache en l'air.

Elle courut jusqu'à Kajii, le ratant de peu. Cela permit tout de même à Atsushi de s'enfuir pour reprendre des forces.

- Oh oh, tu es là, ma chère Akiko ?

- Ne m'appelle pas comme ça.

- Tu m'appelles bien "le fana du citron".

- C'est péjoratif, espèce de gogole ! S'énerva Yosano. Comme "l'expert en pétard" !

- Je préférais encore "Motojirô"... râla le scientifique.

La nuit raccourcieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant