Tour 1 - Ryuunosuke

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Je tapote ma tête. Mon oreille siffle, c'est horrible.

- Ryuunosuke...

Je me mets une énième tape avant de me tourner vers Gin, assise sur le futon qui nous sert de lit. Elle me fixe.

- Oui ? Tu as peur, pour tout à l'heure ? Demandai-je.

- Oui... j'ai peur pour toi, grand frère.

Je détourne le regard, légèrement rose. Je prends mon courage à deux mains, me mets à genoux devant elle, avant de la serrer contre moi.

- Tu n'as pas à t'en faire. Je serais un piètre grand frère si je ne savais pas me défendre seul.

Un peu surprise par mon geste, elle finit tout de même par m'entourer de ses bras, me serrant contre elle.

- Tu es sûr de pouvoir tuer Fitzgerald seul ? Tu l'avais vaincu avec le tigre-garou, la dernière fois...

- Je m'en sortirai. Il a de l'argent limité.

- Tu oublies que si tu abuses trop de Rashômon, tu vas...

- Gin.

Elle relève la tête vers moi. Je la fixe, les mains sur ses épaules.

- Je viens d'avoir une idée, mais il faut que tu m'aides.

- Une idée ?

- Pour se débarrasser de nos ennemis. Reste ici, je reviens.

- Où tu vas ?!

- Voir l'organisateur de tout ça.

- Je viens !

Elle plonge son regard dans le mien, d'un air déterminé. Je soupire et lâche :

- Allez, dépêche-toi.

Nous sortons du QG, avant de nous rendre dans la salle où nous étions. Je lève les yeux vers la caméra.

- Toi, là-haut, j'ai une question à te poser.

- Une question ? Répond-il, quelques secondes plus tard. J'écoute.

- Si je tue quelqu'un qui n'est pas mon adversaire, par exemple Fukuzawa ou Gin, ça fait quoi ?

- L'autre survivra. Il gagnera, car l'autre sera mort. C'est ce que tu voulais savoir ?

- Oui.

- Ah, et... les alliances sont bien entendu autorisées.

Je regarde Gin, qui semble avoir compris mon stratagème. Nous nous rendons devant le QG de l'Agence des détectives armés, avant de toquer poliment. Faut rester un minimum poli. Se présenter et frapper à une porte, c'est les bases. C'est Kyôka qui ouvre.

- Que voulez-vous ?

- Rencontrer le patron, pour une négociation. Nous avons quelque chose qui peut l'intéresser, dis-je, avant de tousser.

Elle nous regarde, puis observe l'heure de son téléphone, avant de nous le montrer. Il est presque vingt-et-une heures.

- Entrez.

Elle s'écarte, nous laissant entrer. Elle nous amène jusqu'au patron de l'Agence, assis sur un fauteuil.

- Que venez-vous faire ici, membres de la Mafia ?

- Nous sommes venus vous proposer un marché, dis-je.

- Un marché ?

- D'après Dostoïevsky, nous pouvons tuer d'autres personnes que nos adversaires, et les alliances sont autorisées. Ce que je vous propose, continuai-je, c'est que vous vous occupiez de Fitzgerald, Gin de Mark Twain, et moi, de Ace.

La nuit raccourcieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant