Jeon Jungkook n'avait qu'un rêve, celui d'exister. Non désiré par sa mère et sans cesse rabaissé par ses fréquentations au nom de couleurs, il décide de fuir en sentant sa vie lui échapper et ne jamais revenir sur ses pas. C'est en s'aventurant les...
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Il y a eu du bruit, pendant longtemps. De longues minutes, je m'étais même bouché les oreilles un moment. J'entendais des hurlements, des mots que je ne comprenais pas. Ce n'était pas parce que mon vocabulaire était limité, non. Pas cette fois. Ils ne parlaient pas dans la même langue que nous. Ce n'était pas du coréen. Et comme des hommes l'avaient précisé au hangar il y a quelques semaines de ça, c'était bien des étrangers. Je pouvais désormais le confirmer. Ils n'étaient pas d'ici. Pourtant, ils essayaient de nous prendre d'assaut pour une raison que j'ignorais encore jusque là.
La voix d'Haseul ne s'est pas élevée dans l'air, pas même une seule fois en un cri ou une protestation quelconque. Ce n'est pas faute d'avoir l'oreille fine mais j'espérais qu'il ne lui est rien arrivé de grave. Je voulais sortir de ma cachette mais je m'étais souvenu qu'elle m'avait intimé de rester immobile jusqu'à ce que quelqu'un me trouve. Et pour une fois, j'allais obéir. La situation ne m'en laissait pas le choix.
À un moment, la porte de notre chambre se fracassa contre le mur le plus proche. Je m'étais recroquevillé un peu plus à l'intérieur du panier à lingue sale, comme si ça me permettait d'être moins flagrant. Mon cœur battait si fort dans ma poitrine que j'avais l'impression qu'ils risquaient de l'entendre si ils s'approchaient trop de moi.
Des pas, ils marchaient. Et grâce à mon sens du détail, je savais à peu près figurer où ils se trouvaient en fonction du son, de son volume et des vibrations du sol aussi. Ils s'étaient échangés quelques paroles crues et sèches, ils étaient deux dans la chambre. L'un semblait se plaindre d'une voix rauque tandis que l'autre répondait plutôt calmement, mais d'un ton grave. J'ai entendu des choses se casser, tomber et se briser aussi. Ça me faisait peur, beaucoup trop peur.
Si bien que j'avais beaucoup de mal à comprendre que tout ça était réel.
Que ces hommes, venus de nulle part, venaient pour détruire ma maison. Si j'avais été un homme courageux, je serais sûrement sorti de l'armoire pour défendre notre cause à tous, ce qui nous appartenait. Oser me montrer. Mais j'étais beaucoup trop effrayé, je n'étais pas armé non plus ni doué en défense physique. Je n'avais pas entendu d'échos de coups de feu jusque là, mais j'étais pratiquement convaincu qu'ils étaient armés jusqu'aux dents et qu'ils avaient aussi de quoi me faire taire en deux temps trois mouvements.
Et je n'étais pas prêt à jouer avec le feu, je m'étais déjà brûlé suffisamment de fois dans le passé.
Alors que je commençais lentement à suffoquer sous les vêtements, les pas se rapprochèrent dangereusement de ma position. Je fermai alors les yeux en me concentrant sur ma respiration sifflotante, je ne devais pas faire de faux pas ni attirer l'attention. Je ne devais pas prendre le risque de me faire repérer, ni maintenant, ni dans une dizaine de minutes, jamais. Je ne savais pas où était Haseul ou ce que ces hommes lui voulaient, ce qu'ils nous voulaient.
