Jeon Jungkook n'avait qu'un rêve, celui d'exister. Non désiré par sa mère et sans cesse rabaissé par ses fréquentations au nom de couleurs, il décide de fuir en sentant sa vie lui échapper et ne jamais revenir sur ses pas. C'est en s'aventurant les...
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J'avais beaucoup de questions qui tournaient dans ma tête à toute vitesse. Et elles me faisaient mal, à la longue, je crois. Jimin n'avait pas ouvert la bouche une seule fois, se contentant de nous enfermer dans le bureau de Taehyung comme il nous l'avait demandé dans l'entrée du QG. Il ne l'avait pas demandé, il l'avait plutôt ordonné d'une voix grave qui ne laissait pas là le droit de répliquer. Et il était bien le seul de toute l'organisation qui faisait trembler le corps de Jimin de la sorte, qui le faisait obéir quoi qu'il arrive sans même broncher une seule seconde comme il a l'habitude de le faire avec n'importe qui d'autre. Après tout, je le comprenais. Je n'osais pas remettre en cause les décisions prises habituellement par Taehyung (si on oublie les nombreuses interdictions dont j'avais bénéficié depuis quelques mois maintenant à propos de mes sorties à l'extérieur imprévues).
Il avait ce ton assez spécial, propre à lui-même, assez dominant et grave qui nous laissait penser qu'il n'y avait aucunement une possibilité de discuter, de débattre avec lui quand il l'utilisait. C'était clair, net et surtout incroyablement précis. Taehyung ne mettait pas les petits plats dans les grands (Nam' serait fier de moi s'il avait l'accès à une porte dans ma tête, j'utilisais ses expressions dès que j'en avais l'occasion en ignorant si elles collaient ou non à la situation).
Si j'arrivais toujours à relier d'une manière ou d'une autre les morceaux du puzzle entre eux jusque là, il m'était impossible de réitérer l'affaire aujourd'hui, là, surtout maintenant. Rien ne fonctionnait, je n'y parvenais pas. Car toute logique était impossible, impensable à ce stade là.
Je savais que Jimin pensait la même chose que moi tout au fond de lui, mais il n'avait pas ouvert la bouche depuis ce qui me semblait être un long moment, depuis que nous étions dans le bureau. J'étais personnellement installé sur l'un des sièges en face du meuble. Je n'avais pas eu le courage ni même la permission de m'asseoir sur celui qui se trouvait juste en face du meuble. C'était trop symbolique. Au point où je n'arrivais pas à imaginer le fait de poser mes fesses dessus sans une quelconque autorisation. Pourtant j'étais déjà monté sur ce siège, indirectement. Quand je me trouvais sur les genoux de Taehyung. Mais l'idée de m'y asseoir tout seul me faisait un peu peur. Je n'étais pas assez fort pour pouvoir bénéficier de ce droit.
Je n'étais pas Taehyung.
« Seungkwan, est-ce qu'il...
-Pas maintenant, Jungkook. S'il te plaît.
-Pardon, je suis désolé. »
Il était particulièrement secoué, on dirait . Je me demandais s'il l'était tout autant que moi et quels étaient ses liens avec lui, s'ils avaient été amis avant ou non. Tout le monde se connaissait dans l'organisation, c'est ce que Taehyung voulait, après tout. Il souhaitait former une énorme famille, nous étions une famille.
