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Une fois le Vendredi arrivé, je n'avais qu'une seule et unique obsession : celle de fuir. C'était une obsession, c'est vrai mais avant tout, un besoin à l'apparence vital. Je savais que ma crainte n'était pas infondée. Elle était là pour une bonne raison. J'imagine que les craintes peuvent être différentes en fonction des gens. Que parfois, elle intervient pour des raisons idiotes. Mais le Vendredi, j'étais conscient qu'il n'y avait que cette porte de sortie qui s'offrait à moi.


Et pour la saisir, je me jetais pratiquement de l'étage en glissant maladroitement de la gouttière pour traverser la rue et toquer chez l'Ukrainien.


Je ne me rappelle plus du moment où ça a commencé à sembler familier. Tout autant pour lui que pour moi. Il n'était pas surpris. Il ne l'avait jamais été véritablement dans le fond. Au fil du temps, il avait même laissé la porte de devant ouverte, juste pour moi. Même s'il m'avait raconté de bien la verrouiller derrière moi, d'un air sérieux. Comme s'il était effrayé de quelque chose, de quelqu'un.


Au début, je pensais qu'il avait peur de Violet.


Ce n'était pas le premier, ni le dernier. Ou bien, c'était peut-être moi qui le voyait comme la version réelle de mon pire cauchemar. Et puisqu'il me terrorisait comme personne d'autre sur cette planète, j'avais tendance à penser qu'il infligeait cette horrible impression à toutes les personnes qu'il croisait.


En réalité, je crois que j'étais la seule personne qu'il détestait. Pour qui il éprouvait autant de dégoût et de colère à la fois. Il m'avait craché dessus à plusieurs reprises, hurlé des mots tranchants, frappé jusqu'à en oublier qu'il était sur le point de m'ôter la vie, que j'étais humain moi aussi.


C'était à ce moment là, que j'ai commencé à douter en l'humanité.


Depuis que ma mère m'avait confié d'un air écœuré qu'elle préférait volontiers mourir que de respirer le même air que moi.


Vert était moins violent que Violet. Il n'utilisait pas ses poings et ses pieds. Il ne montait pas les escaliers pour venir me chercher dans ma chambre comme si mon heure venait de sonner. Je n'avais pas à garder mes chaussures la nuit, juste au cas où. Je pouvais même dormir la fenêtre fermée.


 Lui, il se servait de sa langue.


Si au début je l'avais un petit peu sous-estimé, la dangerosité qui émanait de ses paroles m'avait attrapée par le col. Et depuis, j'en avais fait une énième source de crainte. Il avait été ajouté à la liste en une fraction de seconde.

Angel on Fire -TKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant