Jeon Jungkook n'avait qu'un rêve, celui d'exister. Non désiré par sa mère et sans cesse rabaissé par ses fréquentations au nom de couleurs, il décide de fuir en sentant sa vie lui échapper et ne jamais revenir sur ses pas. C'est en s'aventurant les...
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Je n'ai jamais été dépendant de qui que ce soit de toute ma vie. Ça n'est décidément jamais arrivé. Pas même une seule et unique fois. Je n'ai jamais eu la notion de pouvoir entièrement compter sur quelqu'un. N'importe qui.
Après, il y avait nécessairement des exceptions. Je l'avouais.
Les jumeaux s'étaient tournés plus d'une fois vers moi. Ils m'ont payé de quoi manger, seulement en demandant quelque chose d'autre en échange bien plus tard. J'étais conscient qu'ils n'avaient certainement pas un mauvais fond, qu'ils avaient seulement grandi dans un environnement qui les poussait à agir de la sorte. Ils apprenaient à survivre, tout comme moi. Nous n'étions pas si différents dans le fond. Ce pourquoi je n'avais jamais réellement porté de jugement trop hâtif sur eux.
Après tout, ils ne me connaissaient pas.
Et de mon côté, je pensais intimement les connaître. Sans vraiment savoir si mes convictions étaient bonnes ou non.
Je ne vivais pas avec eux et ils ne vivaient pas avec moi.
Je sais que lorsqu'on se voyait, autant eux que moi choisissaient ce qu'ils souhaitaient réellement laisser transparaître. Et c'était triste, en y réfléchissant, de devoir faire le tri dans l'ombre étouffante de nos existences.
Ensuite, il y avait bien entendu l'Ukrainien. Il était sans aucun doute la personne m'ayant le plus aidée de toute ma vie jusque là. À proprement parler. Il m'avait ouvert tant de portes successivement, notamment celle de chez lui, parfois ce n'est que maintenant que je me rends compte de la chance que j'avais d'être tombé sur lui à cette période interminable de ma vie.
Ma bonne étoile ne s'est jamais arrêtée de me couver du mieux possible.
Contrairement à ce que j'imaginais, il n'avait jamais douté de moi. Malgré le fait que j'avais douté de lui à de nombreuses reprises. Il n'avait porté aucun jugement et s'était encore moins empressé de m'assommer de questions. L'Ukrainien, lui, il avait juste été là. Il demeurait la plupart du temps silencieux. Peut-être que la barrière de la langue y était parfois pour quelque chose, je savais que ça avait un certain impact sur notre relation et notre manière de communiquer ensemble. Mais il savait se débrouiller pour se faire comprendre, là n'était décidément pas le problème.
L'Ukrainien était tout simplement patient avec moi. Bienveillant surtout. Et j'avais, grâce à lui, évité une mort certaine au moins une bonne dizaine de fois. Si je n'avais pas le réflexe de venir toquer à sa porte, Violet m'aurait peut-être eu, qui sait. Il m'aurait arraché au monde sans le moindre remord, sans que je ne puisse même me rendre compte que j'existais pour de vrai, que j'existais tout court. Et ça aurait été triste. Extrêmement triste depuis que je connais ce sentiment si revalorisant : celui d'exister.
