Chapitre 26 - La Belle et la Bête

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"Pourquoi fais-tu ça ?" demanda Lexa.

"Pour te démontrer que tu n'es pas différente des hommes. Et qu'il n'y a pas de mal à ça."

"Remets ton soutien-gorge."

Elle ne cessa pas de se caresser.

"Tu dis ça, mais tu préférerai que je reste comme je suis. Dans mes souvenirs, tu adorais mes seins."

"Remets-le, Costia."

"Il sont beaux, non ?"

Elle pivota pour lui faire face.

"Si on aime les implants. Je préférais avant !"

Costia eut un rire insouciant.

"Bien sûr j'ai des implants. Il n'empêche, mes seins sont très jolis. Pas comme ceux qu'on peut avoir dans le coin, Roan m'a emmenée en avion à L.A. pour l'opération, quand j'étais danseuse vedette. J'ai eu le même chirurgien que Demi Moore. Et il a dit que mes seins étaient tout aussi jolis. (Elle les prit en coupe dans ses mains.) Aussi jolis."

Sa poitrine correspondait au fantasme parfait de tout mâle, mais elle n'avait rien de naturel. De par ses fonctions professionnels, Lexa avait vu plus de seins qu'elle ne pouvait en garder le souvenir, et ceux de Costia, qui n'auraient pas déparé dans la page centrale de Penthouse, n'avaient pas grand-chose de commun avec la forme naturelle d'une poitrine féminine.

"Rhabille-toi", lâcha-t-elle.

"Tu es sûre ?"

"Peu m'importe ce que tu peux faire", répliqua-t-elle en scrutant la baie.

"Pourquoi refuses-tu de voir la vérité en face, au moins sur un point, Lexa ?"

"Pardon ?"

"Quand tu faisais ton exposé et que tu m'as vue dans le public, qui t'observais, tu as fantasmé sur moi."

"Tu te trompes."

"Inutile de mentir, ça ne prend pas. Tu m'as détaillée du regard, de la tête aux pieds. Et quand j'ai décroisé les jambes tu as bavé en apercevant mon dessous."

"Tu as tout fait pour qu'on le remarque."

"Et tu as été intéressée. Beaucoup plus que tu n'étais intéressée par ce que tu racontais à ce moment-là. Et si nous n'étions pas dans cette pièce pour les raisons que nous connaissons, nous y serions peut-être pour des raisons complètement différentes."

"Tu te trompes", répéta-t-elle, irrité par la clairvoyance de son analyse.

"Ah oui ?"

"Oui."

Lexa tourna les talons et regarda le lit, où Costia symbolisait à merveille les rêves de tout adolescent de quinze ans.

"Cela n'arrivera pas. Tu ne veux pas faire l'amour. Et tu ne veux pas me détendre. Ce que tu cherches, en réalité, c'est à me culpabiliser pour ce que vous faites."

"C'est quoi culpabiliser ?" demanda-t-elle, l'air sincèrement déconcertée.

"Tu veux que j'entre dans ton jeu. Que j'en devienne partie prenante. Tu espères m'abaisser à ton niveau, de sorte que vos actes ne t'apparaissent pas aussi horribles qu'ils le sont. Mais enlever un enfant et le menacer de mort, c'est un acte horrible. Et tu en es pleinement consciente."

Costia remit vivement son soutien-gorge sur ses seins et s'absorba dans la contemplation de l'écran de télévision.

Lexa fit demi-tour et plaqua les paumes sur la vitre. Le verre épais était frais à cause de la climatisation, mais elle savait qu'au dehors un vent tiède balayait la côte. Agréable comparé à l'atmosphère estivale stagnante qui s'apesantissait sur les buissons et les pins bordant la plage, mais chaud comparé à l'atmosphère glaciale du casino.

24 heures [Clexa AU] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant