24 heures [Clexa AU]

Chapitre 15 - Délicieux Buisson...

Bonsoir à tous,

Un chapitre totalement consacré à Blondie ! Que va-t-il se passer suite au coup qu'elle a reçu après avoir vu Maddy ?

Bonne lecture

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Clarke était complètement anéantie d'avoir dû laisser Maddy derrière elle. Assise dans l'Expedition, elle errait dans une sorte de brume, comme un esprit désincarné flottant dans l'éther. Elle avait de nouveau le bandeau sur les yeux, mais elle sentait, au souffle des véhicules qui les croisaient, qu'il y avait peu de circulation autour d'eux.

"Vous avez fait voeu de silence, ou quoi ?" demanda Roan. "Eh ! Je vous parle. (La voix était pareille à un visage obscurci par le brouillard.) Vous avez les boules, je sais. Mais on ne pouvait pas faire autrement. Vous vous en remettrez."

"Je n'en suis pas sûre."

"Ah, vous voyez, vous pouvez parler."

Elle l'entendit allumer une autre cigarette. L'odeur du tabac emplit l'habitacle.

"Vous pouvez retirer le bandeau, maintenant."

"Je préfère le garder."

"Et moi je préfère que vous l'enleviez."

Clarke dénoua le foulard. L'éclairage du tableau de bord lui fit penser aux lumières de la côte vues de la mer. Entre les cadrans, elle vit que le compas digital marquait "E", pour l'est. Une information à retenir. Ils roulaient sur une route à deux voies, et à en juger par la vitesse et les bruits précédents, elle estimait qu'ils avaient emprunté une autoroute après être sortis de Jackson. Ce qui laissait deux possibilités : l'Interstate 55, qui allait du nord au sud ; ou la 20, qui allait d'est en ouest. Ce qui signifiait que Maddy était détenue prisonnière quelque part au sud de Jackson et à l'ouest de la 55, si Roan avait choisi cet itinéraire. En admettant qu'il ait pris la 20, les hypothèses étaient plus floues. Mais s'il ne la forçait pas à remettre le bandeau, elle serait bientôt fixer. Elle décida de faire un effort pour le garder de bonne humeur.

"Merci de m'avoir laissé faire son injection à Maddy", dit-elle.

Queens descendit la vitre de portière de deux centimètres et souffla la fumée à l'extérieur.

"Voilà ce que j'aime entendre. Des paroles de gratitude. C'est plutôt rare, de nos jours. La courtoisie se perd. Mais vous avez été éduquée à l'ancienne école. Je l'ai tout de suite vu. Vous savez montrer de la reconnaissance pour une bonne action."

Clarke attendit un instant, puis coula un regard sur sa gauche. Le profil de Roan était pareil à un roc sculpté par le vent. Les sourcils broussailleux, le nez un peu plat, le menton agressif. Ce visage semblait appartenir à quelqu'un qui était capable de beaucoup endurer, et qui en avait sans doute beaucoup enduré.

"Nous avons la nuit à tuer", dit-il en quittant la route des yeux assez longtemps pour rencontrer ceux de Clarke dans l'obscurité. "Pourquoi rester comme chien et chat, vous saisissez ? On pourrait sympathiser..."

Le radar interne de Clarke déclencha aussitôt l'alarme.

"Vous êtes une belle femme. Avec ces cheveux blonds, mais pas du genre vulgaire, si vous voyez ce que je veux dire. Et je ne suis pas trop mal non plus, hein ?"

"Ecoutez, je ne sais pas ce que vous avez fait par le passé, mais..."

"Je veux voir ce buisson, poupée" fit Roan, ses prunelles luisant à la lumière du tableau de bord. "Je sais que vous en avez un délicieux."