Never far behind ! [Terminé]

- Chapitre 13 -

On se lève tranquillement et nous commençons notre rituel du matin avant les cours : douche, habillage, maquillage, coiffage. J'opte pour un débardeur blanc avec des motifs floraux, un gilet fin et gris, puis un jean foncé.

On a un peu de temps devant nous avant de débuter les cours, et vu qu'encore une fois, je suis une grande flemmarde, je demande à mon frère s'il ne veut pas aller au Starbucks à côté du lycée, pour le petit déjeuner. Il est d'accord et on part sur la moto.

Arrivés à destination, nous passons la commande et trouvons un coin calme, loin de la foule, afin de discuter tranquillement.

- Tu veux en parler ?

Je sais à quoi il fait référence, mon cauchemar, mais j'ai énormément de mal à me livrer. J'ai moi même du mal à comprendre mes terreurs nocturnes. Elles sont si puissantes, qu'elles en viennent à m'effrayer.

- Non. Par cette réponse, dure et sèche, j'espère lui faire comprendre que je ne souhaite vraiment pas en parler. Mais, apparemment, c'est mal le connaître. Il ne lâchera pas si facilement le morceau. 

- Je sais que ce n'est pas facile de parler de ça et que tu as du mal à te livrer, mais tu dois te forcer. Cette histoire t'a démolie, brisée. Depuis ce jour, tu refuses de vivre ta vie. L'ancienne Alice me manque, celle qui savait s'amuser sans se prendre au sérieux.  Je t'aime et je serai toujours là pour toi, mais je refuse de te voir te détruire à ce point. Alors s'il te plaît, lâche toi, vis ta vie, profite de ta jeunesse. Parle moi, j'ai besoin que tu me dises comment tu ressens les choses. Je peux t'aider, à deux on est plus fort.

Que veut-il entendre ? Que mes cauchemars me font revivre certaines scènes de mon existence ? Que rien que d'y penser, la douleur est telle qu'on pourrait me lacérer le corps sans que je m'en rende compte ? Que d'avoir l'impression que ce cauchemar est réel, est tout simplement une véritable torture ? 

Je ne peux tout simplement pas me montrer aussi faible, même face à mon frère. C'est trop dur, et je sais très bien qu'il en souffrirait également. Alors, autant lui épargner cette souffrance inutile.

Malheureusement, c'est trop tard, mes souvenirs refont surface de plus belle et je n'arrive pas à échapper à mon subconscient.

Ma gorge me fait souffrir et mes yeux deviennent méconnaissables. Ils ont perdu leur éclat, perdu leurs étincelles de vie, et de joie. A l'époque, mon regard était rempli d'espoir et d'amour. Maintenant, ils sont vides, laissant place à un trou noir. Les larmes aux bord des yeux, je tente des les contrôler.

Mon cœur saigne, beaucoup trop. Cette douleur s'accentue à cette pensée insupportable. J'ai essayé de réparer les dégâts, mais plus rien ne sera jamais comme avant. 

Je suis fatiguée de devoir me battre constamment contre le passé. Alors, je refuse que Josh me le rappelle. Je ne peux tout simplement pas lui faire part de ma façon de penser. Je dois le protéger, comme il essaye de le faire avec moi. Mais c'est trop tard, mon cœur n'est plus aussi ouvert qu'avant. Il conserve une rancœur sans nom, et il est trop sombre  pour accepter de s'épancher. Alors, tout simplement, je me tais sur les sentiments qui m'envahissent et détourne le sujet de la conversation.

- Je sais. Je n'en ai pas envie pour le moment. Passons à autre chose s'il te plaît.

- Ok, comme tu voudras. Alors tu commences par quoi ce matin ?

- Maths, histoire et philo ... J'adore (Notez l'ironie). Et toi ?

- Sport toute la matinée.

- Hé bah, il y en a plus chanceux que d'autres.

- Ne soit pas jalouse p'tite sœur, tu fais assez de sport comme ça à l'extérieur du lycée toi. Tu finis à quelle heure ?

- 15h. J'en profiterai pour aller au club de danse ce soir.

- Ok. Si tu as un souci, appelle moi surtout.

- Ok, allez on y va avant d'être en retard.

- Yeap. Allez go.

On se gare sur le parking devant le lycée. Je vois mon frère se diriger vers le groupe d'hier et je vais en chemin inverse. Mon frère m'attrape le poignet.

- Allez viens s'il te plaît. Ils sont cool, insiste t-il

Je lui lance un regard noir, car il sait très bien ma façon de penser : Non ! Et lâche-moi maintenant.

Il me lâche et je m'en vais, caractère de merde ! Je ne vais pas changer en deux jours non plus. Je m'en rends compte, c'est déjà ça, mais je n'irai pas m'excuser, car j'ai aussi une grosse fierté.

Je le vois se diriger vers la bande et mon regard s'arrête sur Noah. Oups ... Je pense qu'il garde des séquelles de notre rencontre. Sans que je m'en rende compte, un rictus apparaît au bord de mes lèvres. Je détourne vite mon regard, et me dirige dans le hall du lycée, afin de me rendre au premier cours de la journée.

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