Honey Pie

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Cela faisait déjà plus de deux semaines depuis qu'ils étaient revenus de Londres. John n'était revenu à l'internat que pour reprendre ses affaires avant de partir. Il restait un plus qu'un mois certes avant la fin de l'école mais il ne pouvait s'empêcher de culpabiliser. Il voulait retourner à l'internat pour travailler mais sa mère lui en avit formellement interdit.
Même à la maison, il ne pouvait plus travailler. On l'avait retiré du système jusqu'à ce qu'il se rétablisse pleinement.

Mais John savait que cela prendrait plus que toutes les vacances.
Effectivement, depuis deux semaines, l'état de John s'était subitement aggravé. Il avait commencé à avoir plus de peine à respirer convenablement et juste se déplacer jusqu'au jardin lui semblait être une corvée.
Il commençait à perdre sa voix, et le médecin lui avait dit qu'il ne pourrait sûrement plus jamais chanter. Ça lui avait mis un grand coup au morale. John adorait chanter, c'était sûrement ce qui lui apportait le plus de satisfaction avec la danse.

Alors il était bloqué dans sa chambre toute la journée, à regarder le monde se passer et voir sa mère monter toutes les heures pour lui faire avaler des vitamines et d'autres médicaments. Elle avait commencé à le forcer à manger car il n'avait plus aucun appétit. Il détestait ça car il avait l'impression qu'on le gavait alors que souvent il ne finissait jamais son bol de soupe car il le vomissait.
C'en était tellement pénible pour John de devoir se battre tout les jours

De plus, depuis qu'il avait quitté l'internat, il ne voyait quasiment plus William. Il lui manquait énormément.
William ne pouvait venir le voir que le weekend et mercredi après-midi mais même, ce n'était pas assez. Il voulait le voir tout les jours et pouvoir lui tenir la main, ressentir sa chaleur. De plus les journées paraissait tellement longues qu'il languissais la venue de son petit ami. Quand il l'entendait rentrer, il se dépêchait de sortir de sa chambre pour l'attendre en haut des escaliers étant donné qu'il n'avait plus la force pour les descendre à toute vitesse.

Pour William aussi, c'était un calvaire. Un calvaire de voir la personne qu'il aimait tant être ainsi souffrante. Il ne lui montrait jamais en face de lui car il ne voulait pas l'inquiéter mais une fois rentrer, il se mettait souvent à pleurer. Il voulait sortir un peu avec John quand il le voyait, profiter de l'avoir pour lui afin de faire des activités en extérieur mais sa mère lui avait formellement interdit Ça le tuait aussi de voir John si triste et faible

Mais dans cette situation, une seule personne y trouvait du bon; Eleanor.
Elle n'aimait certes pas voir John dans cet état de crise mais elle y trouvait un avantage. William ne pouvait pas venir voir John tout les jours et il était petit à petit mis à l'écart. Et depuis maintenant plusieurs jours, elle avait John pour elle. Elle venait le voir tout les jours pour l'aider à faire ses toilettes ou pour lui apporter des biscuits ou autre sucreries. Elle était au petit soins pour lui, comme une sorte d'infirmière mais en plus gentille

John n'allait pas mentir. Ça lui faisait du bien d'avoir de la compagnie même si ce n'était qu'Eleanor. Il pouvait au moins parler à quelqu'un et ne plus trop penser à sa maladie l'histoire de quelque instant.

Aujourd'hui, nous étions mercredi. William avait pu venir le voir pour s'occuper de lui. John était vraiment content de pouvoir être avec lui un moment.
Cet après-midi, il n'avait pas eu la force de venir l'attendre en haut des escaliers, il était resté dans son lit à l'attendre avec un grand sourire. William l'avait serré dans ses bras avant de commencer à lui parler de l'école et de comment il lui manquait. John souriait tendrement à chaque paroles de son amour. Il le voyait si content et ça lui faisait plaisir.
Il observait ses cheveux bruns ébouriffés comme toujours. Ses iris brunes qu'il aimait tant et ses mains qui faisait de grand gestes quand il parlait. Il avait tout pour plaire, tout pour que toute les filles l'adorent et qu'il se trouve quelqu'un en un rien de temps.
Il repensa alors au parole de son médecin. Il lui avait dit ce matin après expertise, qu'il n'allait sûrement jamais totalement guérir ni reprendre des forces et qu'il aurait besoin de toujours vivre avec quelqu'un pour l'aider. Il s'était alors sentit comme un poid pour William. Il ne voulait pas dépendre de lui. Il voulait vivre avec lui certes, mais il ne voulait pas que son petit ami se transforme en infirmière. Il se mit alors à penser qu'il fallait mieux qu'il accepte de sortir avec Eleanor. Il navait pas de sentiment pour elle et il savait qu'elle accepterait de s'occuper de lui pour l'eternité. Ce n'était certes pas vraiment gentil pour la jeune fille mais il ne voulait pas faire souffrir William

Mais il fut tirer de ses pensées par William qui l'appelait

- Oh John..!

- Oui?

- Tout va bien?

John hocha doucement la tête, il ne savais pas trop quoi répondre.
William regarda son amour un peu inquiet avant de caresser sa joue. William et John restèrent un instant dans le silence, se caressant leurs mains ou leurs joues.
Mais la porte s'ouvrit, William retira ses mains rapidement. Il se retourna vers la porte et Eleanor apparut. Elle regarda William avec des yeux un peu froncé. Elle posa les médicaments et le thé de John sur sa table de chevet avant de regarder William

- Les parents de John m'ont demandé de te dire de rentrer maintenant afin que tu n'arrive pas après le couvre feu

- J'm'en fiche. Je ne vois pas beaucoup John, alors autant en profiter

Eleanor mordille sa lèvre

- John est fatigué, tu devrais vraiment y aller

William regarda vers John qui ne disait rien. Il ne voulait pas se disputer avec Eleanor ni William car il n'avait pas la force.
William se sentit blessé et se leva doucement

- Je viendrais te voir samedi

Il se leva et prit sa veste avant de partir
Sur la route, il s'alluma une cigarette, la mettant à la bouche.
Il détestait Eleanor, il se rendait compte qu'Eleanor le mettait de côté afin d'avoir John que pour elle, il n'était pas bête.

Des Mots Qui Vont Très Bien Ensemble [PREMIÈRE VERSION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant