He's Leaving Home

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Depuis plus d'une semaine, William n'avait pas pu sortir. Il était coincé dans sa maison à alterner entre les nuits blanches et les coups de son père. Il avait perdu toute joie de vivre et n'arrivait même à trouver de plaisir à jouer de la basse.
Le seul moyen de s'occuper et de pouvoir garder une once de stabilité mentale étaient de regarder toutes les photos de John qu'il avait soigneusement conservé et caché afin qu'on ne lui enlève pas ces derniers trésors. Il passait ses nuits à les regarder et pleurer. Il avait envie de téléphoner à John mais il savait qu'il ne lui répondrait jamais.
Il avait eu le droit de sortir mais seulement quand sa mère allait faire les courses, c'est à dire très peu

Ses parents avaient trouvé une thérapie de conversion dans le nord du pays. En attendant que son dossier soit traité et que ces parents reçoivent la paie, il ne partirait pas avant en tout cas deux semaine. Il n'était pas du tout enchanté. Il savait que l'amour qu'il portait à John était sain et totalement valide.

Il commençait à péter les plombs à être enfermé dans sa maison, il avait besoin d'une excuse pour sortir.

William avait fait les cents pas dans sa chambre. Il cherchait vainement quoi trouver comme excuse pour sortir seul un instant. Il avait regarder les cordes de sa basse, voir si il pouvait les utiliser comme excuse pour aller en chercher des nouvelles. Il avait regardé ses vêtements, son matériel de dessin. Dans son tiroir, il avait encore plein de cartouches pour son polaroid. D'un coup, comme un éclair de génie, il avait pensé à son appareil photo négatif. Il avait encore quelque photos dedans qu'il n'avait fais passer au tirage. Il le chercha dans ses affaires avant de le prendre.
Il se dépêcha de descendre des escaliers pour aller trouver sa mère dans la cuisine à préparer le repas du soir, il se tenait devant la porte, l'appareil dans les mains.

- Maman ?

- Oui William ?

- Est ce que tu peux m'emmener chez le photographe, je dois aller faire tirer mes photos?

- Je suis occupé, on ira demain.

- Non! Demain il part pour l'Ecosse pendant un mois! Je veux les faire tirer maintenant.

- Et bien, tu attendras un mois!

- Mais je voudrais avoir l'appareil libre pour ses vacances..

Elle soupira et regarda son fils avec un air désespéré.

- Alors vas y seul pour une fois, mais tu as intérêt de rentrer avant le retour de ton père

William hocha vivement et monta s'habiller et prendre son porte monnaie. Il enfila ses chaussure et partit en vélo.

Il dévala tout Liverpool.

Il dépassa l'atelier du photographe.

Il se fichait de faire tirer ses photos, il avait d'autre plan
William arriva à l'arrêt de bus, il prit celui qui partait pour Blackpool.

Pendant tout le trajet, il avait fixé ce qui se passait à l'extérieur. Le monde lui semblait désillusoire. Il avait fixé un petit moment, une maman qui s'occupait de son fils. Il la regardait lui parler gentiment et lui montrer le monde qui passait par la fenêtre. Dans sa tête, il ne pouvait s'empêcher de repenser à John. Il lui hantait l'esprit et il regrettait de ne pas lui avoir dit plutôt qu'il l'aimait, il s'en voulait terriblement de ne pas avoir pris plus soin de lui. Peut être que si il n'avait pas été égoïste comme Eleanor lui a répété, John serait toujours là. Cette question le hantait au plus profond de lui.

Le bus c'était arrêté à Blackpool, comme prévu. William était sorti et était monté sur son vélo. Il avait traversé la petite ville entière sans réel but précis. La nuit commençait à tomber. Le vent s'était levé et les vagues en mer devenait de plus en plus rapide et grande.
Sur son vélo, il traversait les routes,  arrivant vers les villages aux alentour de Blackpool. Il n'avait jamais passé par là. Il ne savait plus où il allait mais c'était toujours mieux que n'importe quel autres endroits sur terre. Il se disait,qu'à ce moment là, ses parents étaient en train de retourner tout Liverpool à sa recherche, cherchant une raison de pourquoi leur fils avait décide de quitter ainsi la maison. Mais la raison était si simple, car justement, il était à la maison.
Maintenant, il partait dans un endroit nouveau où personne ne connaîtrait son nom, un endroit que personne sur terre ne connait, même pas William.

Sur son vélo, il longeait les côtes, il sentait le froid s'écraser sur son visage, il ne savait même plus quel heure il était mais il s'en fichait, plus rien n'importait.

Il avait traversé plusieurs village avant de s'arrêter dans un endroit désert. Autour de lui, il n'y avait aucune lumière. Tout baignait dans la lumière de la lune. Il entendait les vagues se fracasser contres les parois rocheuse des falaises. William ne savait pas où il était, il ne saurait pas par où partir si il devait rentrer chez lui, et c'était tant mieux. Il ne voulait retourner nul part.

Il était descendu du vélo et l'avait posé dans l'herbe humide. Il s'était rapproché du bords des falaises et avaient observé le reflet de la lune sur l'océan. Il sentait ses cheveux s'humidifier à force de rester près du bord de ses énormes falaises. Il avait finalement décidé de retourner près de son vélo. Il s'était appuyé contre lui et avait sortit son porte monnaie. Dedans, il gardait une lettre de John. Il lui avait écrit quand il était à l'hôpital et qu'il ne pouvait plus voir William. Il l'avait lu une dernière fois. Ses mots étaient écrits avec une main plutôt tremblante mais il arrivait tout de même à les lire. William souriait doucement en lisant alors le recto et verso que John avait rempli. Il souriait tendrement à chaque mots écrits rien que pour lui. Après l'avoir fini, il l'avait plié soigneusement et remit dans son porte feuille afin de la conserver le plus longtemps possible
Il avait observé les étoiles un long moment dans un silence profond. Pour une fois, il se sentait totalement relaxé dans son esprit. Il n'entendait rien au alentour si ce n'était que le bruit assourdissant des vagues. Il se disait qu'à Liverpool, ces parents étaient sûrement toujours à sa recherche, que les policiers l'étaient aussi. Il voulait leur faire passer le message d'arrêter de chercher car maintenant, il était quelque part où il était bien et où tout semblait allé pour le mieux. Mais il ne voulait pas y retourner

William ne savait pas combien de temps il avait observé le ciel, mais le temps là où il se trouvait semblait s'écouler d'une toute autre différente manière que partout ailleurs.
Après ce long moment de calme, il s'était finalement levé. Il avait retiré sa veste qu'il avait soigneusement plié avant de la poser au sol,à côté de son vélo. Il avait posé son porte monnaie dessus et avait sorti la lettre de John pour la mettre dans la poche de son pantalon.
Il avait une dernière fois regardé ses affaires bien rangés avant de finalement se diriger vers le bord des falaises. Il observa les vagues se fracasser contre les pierres. Il se releva, et regarda une dernière fois la lune. Dans sa poche, il caressa le papier de la lettre avant de se pincer le nez et de plonger.

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Des Mots Qui Vont Très Bien Ensemble [PREMIÈRE VERSION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant