Eleanor Rigby

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C'était un jour ensoleillé. Le soleil brillait à perte de vue et c'était idéal pour passer une journée au parc.
Mais voilà, William ne voulait pas passer une journée au parc.
Il était habillé en noir, restant sur une chaise, à regarder le vide. Il entendait les gens de la famille de John apporter leurs condoléances à ses parents. Il regardait la photo de John accroché contre le mur en sa mémoire et les bouquets de fleurs se déposé partout sur les commodes ou la table du salon.
Il entendait les chuchotements de gens et leurs bruits de pas. Il ne savait plus quoi penser. Il avait perdu toute joie de vivre. Il se sentait vide depuis la disparition de John et ça ne semblait pas s'améliorer.

Il ne sait pas combien de temps il avait passé sur cette chaise, mais il avait d'un coup sentit les mains de sa mère s'abattre sur ses épaules. Elle s'approcha un peu de son visage pour lui parler tout bas.

- Nous allons bientôt rentrer William...Si tu veux encore.. aller faire quelque chose, c'est maintenant, d'accord ?

Son fils hocha doucement la tête. Il se leva doucement de la chaise avant de monter à l'étage discrètement.
Il poussa la porte de la chambre de John et s'était planté au milieu de la pièce. Il observa la chambre de son amour. Le temps semblait s'être figé et il avait l'impression qu'à un moment ou un autre, John allait rentrer pour le prendre dans ses bras, comme si tout allait revenir à la normale.
Il se décida à bouger. Il se mit à genoux et souleva la planche du plancher, là où John avait l'habitude de cacher ses vinyles des Beatles ou d'autre artistes avec toutes les chansons que William lui avait écrit. Il les regarda un instant avant de refermer le tout. Personne ne saura jamais le trésor qui se trouve juste en dessous de leurs pieds. Il pensa alors à ce jeune garçon qui un jour aura peut être sa chambre ici, et qu'il finira par trouver cette fameuse cachette avec tout ces trésors. Il s'imagina le sourire de ce garçon quand il découvrira alors ce sourires des année septante quand lui vivra peut être en l'an 2000. Il gardera alors ce secret pour lui, demandera un tourne disque et jouera ses morceaux, il aura quelqu'un qui l'aimera jusqu'à sa mort et il ne sera jamais seul.
William se rassurait avec cette pensée.

Alors qu'il restait dans la chambre de John à s'imaginer des histoires, il entendit la porte s'ouvrir. Il se retourna, s'attendant à sa mère, mais ce n'était qu'Eleanor. William soupira

- Si tu veux rester dans sa chambre un moment, je peux te laisser.

Elle secoua la tête.

- Je suis venu pour te parler un peu.

- Qu'est ce qu'il y a ?

Eleanor semblait chercher ses mots.

- Je vois pas ce que tu fais ici en fait.. Si John n'est plus là, c'est de ta faute

- John était malade, Eleanor

- Seulement c'est de ta faute, tu as toujours tout fait à ta tête. Si tu ne l'avais pas emmené picniquer au parc, il serait encore là.

- On aurait juste tout repousser à plus tard, ça serait arriver de toute façon..

- Et la fois où tu l'as emmené à Londres ?! Les fois où John et toi avez partagé la chambre?! T'es pas un mec saint, je sais que t'as abusé de lui alors qu'il était faible !

William sentit sa tête exploser. Son corps entier tremblait et il n'arrivait plus à penser correctement.

- Eleanor, je t'en supplie tait toi..!

- Je t'avais demandé de tout dire à ces parents.Tu ne l'as toujours pas fait! Tu as intérêt à tout leur dire aujourd'hui ou je le ferais à leurs place. John n'est plus là, tu n e peux plus le blesser.

- Je peux pas Eleanor! S'il te plaît, arrête ! Je te promet de ne plus te parler ou quoi que ce soit,mais arrête..!

Le pauvre jeune homme sentait les larmes lui monté aux yeux. Il n'avait plus envie de souffrir comme il avait déjà souffert, il voulait tout simplement tout oublier une bonne fois pour toute.

- Je veux que tu dises tout à ses parents maintenant. Je ne vois pas pourquoi tu devrais t'en sortir si c'est de ta faute si John est mort!

William sentit un sanglot lui échapper. Il poussa Eleanor de son chemin avant de redescendre en vitesse des escaliers. Il sortit de la maison avant de commencer à marcher en direction de la sienne. Il sentait les larmes dégouliner le long de ses joues et il avait encore les mots d'Eleanor en tête. Il n'avait rien fait, il n'était coupable de rien mais il ne pouvait s'empêcher de se dire que tout était de sa faute.
Son corps entier tremblait à la pensée d'être la raison pour laquelle il avait perdu John.

Des Mots Qui Vont Très Bien Ensemble [PREMIÈRE VERSION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant