Diagnose

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Dès le lendemain de leur retour, Akito convoqua à son tour les trois pestes. Il ne pouvait pas les laisser s'en tirer comme ça.

- Mesdemoiselles... merci d'être venues.

- Oh mais c'est un plaisir Nagaruma sensei ! lança Mitsuko avec entrains, trop heureuse de se retrouver dans le bureau de son idole.

Akito se racla la gorge en signe d'exaspération.

- Mme la directrice m'a fait part d'un incident qui serait survenue hier soir... Vous auriez agressé une élève pour avoir osé "monopoliser mon attention"...
Mitsuko blêmit, la directrice avait donc été témoins de toute la scène... Elles ne pouvaient même pas espérer démentir.
- A cause de vos actions irréfléchis, je me retrouve avec un blâme et je risque d'être radié de l'éducation nationale...

- Mais pourquoi ça vous retombe dessus ?! demanda Yuka incrédule.

- Outre sa flagrante jalousie, commença t-il d'un ton faussement suffisant tout en roulant des yeux. La directrice estime que votre comportement est lié à mon attitude trop... avenante envers mes étudiantes. Donc je vais peut être vous paraitre cru mais je vais être franc : Gardez vos hormones dans vos culottes jusqu'à la fin de vos études et arrêtez de me prendre pour un abruti qui risquerait sa carrière pour une partie de jambe en l'air...

Au fur et à mesure que le professeur avait parlé leur têtes s'étaient décomposées. Et lorsqu'il eut terminé, elles semblaient s'être désincarnée sur place, ne laissant que des coques vides, figées, incapable de réagir.

Ravi de son effet le professeur les chassa sans ménagement :

- Maintenant hors de ma vue, et laissez ma vie privée tranquille.


Le même soir, en rentrant chez elle Naomi avait trouvé sur le plan de travail de sa cuisine une rose rouge, la tige passée dans l'anse d'une tasse où y étaient inscrits les mots :

"Change is your friend not your foe; change is a brilliant opportunity to grow."

Et dans cette tasse se trouvait un téléphone à clapet flambant neuf, bleu clair comme ses yeux. Le seul numéro y étant enregistré était celui d'Akito.

- Alors ma surprise te plait ? Demanda t-il en se glissant derrière Naomi pour l'enlacer.

- Merci c'est vraiment parfait.

Bien que touchée par l'attention du professeur Naomi ne put s'empêcher d'avoir un pincement au cœur lorsqu'elle réalisa qu'à présent, elle ne pourrait plus espérer recontacter Saki.

Depuis leurs retours à l'université, les trois pestes avaient prit l'habitude d'attendre l'arrivée maintenant quotidiennement tardive du professeur Nagaruma. Principalement pour pouvoir l'admirer quelques secondes et de lui faire signe de la main en gloussant, espérant rentrer à nouveau dans ses bonnes grâces, mais aussi pour l'espionner. Bien que choquée par ces propos elles n'étaient pas décidées à abandonner si facilement. Ce jour là, cependant Karine avait insisté pour qu'elles se cachent derrière un des buissons longeant le bâtiment afin de l'épier.
Akito s'apprêtait à emprunter l'escalier principal quand :

"Titilite... Titi lite."

Il vérifia autour de lui avant de répondre.

- Oui, allô ma belle ?

Karine plaqua sa main sur la bouche de Mitsuko, qui avait commencé à pousser un cri d'étonnement mêlé de fureur.

Le professeur tâtonna son col de chemise et parut surpris.

Eigo no Sensei - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant