《 UNMENTIONABLE 》

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J'ai à peine le temps de me garer que je vois ma cousine sortir en trombe de la maison . Ses pas se font pressés mais également hésitants .

Elle s'immobilise un instant sûrement aveuglée par mes phares . À ma gauche la petite dernière agrippée au portillon , lui criant quelque chose d'indéchiffrable

Je coupe le moteur et m'empresse de sortir de ma voiture pour me diriger vers Aïda qui est à présent dans sa voiture . Je me dépêche en criant à Aïcha de rentrer à la maison sans oublier de refermer le portillon .

La pauvre petite est elle aussi en larme . Au moment même où Aïda s'apprêtait à démarrer, j'ouvre la portière co - conducteur et m'installe .

Moi : Wesh qu'est ce qui t'arrive ?

Elle ne me répond même pas , ses larmes sont si intenses qu'elle en est secouée . Je sais pertinemment que ce serait une perte de temps d'attendre une réponse.

Je me penche vers elle et la prend dans mes bras . Elle se laisse faire et je sens que petit à petit elle se calme.

Elle : Ils ... Ils m'ont menti Arthur .

Moi : Calme toi . De qui tu parles ?

Je la lâche et remarque qu'elle fixe un point derrière moi . Je me retourne et vois ses parents dans l'embrasure du portillon .

Elle : Je ne veux pas les voir ... Je ... Je veux être seule .

Je soupire . Ça m'inquiète un peu de devoir la laisser seule dans un état d'âme aussi fragile .

Moi : D'accord, mais reste ici d'accord ? Ne pars nul part ! Mon ton se fait ferme mais bienveillant .

J'ouvre la portière , sors et rentre à l'intérieur de la maison . Lorsque je pénètre dans le salon , mon oncle et ma tante se lèvent et accourent vers moi . La frustration et l'appréhension qui se lisent sur leurs yeux les vieillit de plusieurs années .

Moi : Bonsoir . Je ne leur laisse pas le temps de me poser la question qui brûle sur leurs lèvres . Aïda est dans sa voiture , elle est un peu secouée mais ça ira ne vous inquiétez pas . Elle préfère être seule pour l'instant .

Ma tante me remercie d'un mouvement furtif de la tête et repars s'asseoir . Son regard est vide d'émotions .

Mon oncle me fait signe de le suivre . Il a tout aussi l'air inquiet et il faut avouer que c'est la première fois depuis que je suis arrivé que je le vois manifester ses émotions à l'égard de sa fille aînée .

Lui : Merci beaucoup Arthur pour tout ce que tu fais depuis que tu es arrivé . Je ... je suis désolé que tu aies eu à connaître cette facette de notre famille mais vu que tu es mon neveux et que tu vis chez moi , je pense que nous ne devons pas te cacher  certaines choses. Juste ... tu es comme le grand frère que j'aurais voulu pour mes deux filles alors veille sur elles comme si elles étaient tes sœurs bien que tu n'en aies pas eu . D'accord ?

Moi : C'est compris tonton .

Il me congédie et j'en profite pour faire un tour dans la chambre de Aïcha . Elle est recroquevillée sur son lit et a elle aussi le regard vide . J'ai du mal à reconnaître la petite fille attachante et agitée de mon quotidien . Je vais m'asseoir à côté d'elle . Elle se déplace et vient se loger dans mes bras .

Moi : Ça va petit cœur ?

Elle secoue négativement sa tête .

Moi : Aïda va mieux d'accord ? Elle est juste un petit peu fâchée mais c'est rien de grave okay ? Elle va vite refaire la paix avec tonton et tata . Tu ne dois pas t'inquiéter , je garde un œil sur elle , elle est en sécurité . Maintenant essaye de t'endormir .

Je termine en lui faisant un bisou sur le front et la laisse essayer de trouver le sommeil

Je vais ensuite prendre une douche avant de ressortir  tout fraîchement habillé et de remarquer tout de suite que la voiture de Aïda n'est plus là . La pression me monte un peu car elle m'avait promis qu'elle n'irait nul part .

Je sors mon téléphone et l'appelle , une fois , deux fois , trois fois mais je n'ai pas de réponse .  Je commence sérieusement à m'inquiéter .

Je remets mon téléphone dans ma poche et me dirige vers ma voiture . De loin je remarque un papier collé sur le pare-brise . Je me rapproche un peu plus et l'arrache pour pouvoir le lire

« Je suis allée chez Nolwann , je ne veux vraiment pas les voir . J'ai éteint mon téléphone et je rentrerai demain dans l'après-midi  . Amuse toi bien avec Leïla »

Mon cœur se serre à l'unique pensée de la savoir seule avec ce petit con . Oui ce n'est que son meilleur pote mais c'est également un homme , un homme qui aime les femmes tel un loup qui aime sa proie !

Mais didonc , comment elle sait que j'ai un rendez-vous avec Leïla ?

Bon en fait c'est pas vraiment un rendez-vous mais un brunch , on doit se retrouver autour d'une tasse de café avant que je n'aille au bureau. Elle voudrait la photocopie de mon support de discours que j'avais lors de ma conférence .

Je rentre et avertis mon oncle et ma tante que Aïda est sortie .

Sa mère : Okay . C'est vrai qu'en temps normal on serait inquiets mais je pense que si elle est sortie en pleine nuit c'est qu'elle sait que rien de mal ne lui arrivera .

Je fronce mes sourcils .

Moi : Comment ça ? Comment pourrait-elle le savoir ?

Son père : Elle le saura . C'est tout . Tu devrais aller te reposer Arthur .

|...|

Je me lève légèrement en retard par rapport au temps qu'il me faut pour arriver à l'heure au rendez-vous avec Leïla.

Je prends mon petit-déjeuner et vais me préparer. Je me vêts d'un costume et prends mes documents .

Je dis au revoir à Aïcha en lui faisant un câlin et la laisse installée devant un épisode de Franklin puis sors de la maison .
Au même moment ,  Aïda arrive et fais des manœuvres pour se garer . Une fois terminé, elle descend et viens vers moi . Je ne peux empêcher un grand sourire de se former sur mon visage . Elle répond à mon sourire.

Elle : Tu es très frais pour un rendez-vous avec Leïla .

Moi : C'est pas vraiment un rendez-vous , elle a juste besoin des documents de ma conférence et ensuite j'irais au bureau .

Elle : Je sais déjà tout ça .

Moi : Et comment ça se fait ?

Elle passe sa main sur mon épaule pour me retirer les brillants de la robe de Aïcha . J'aurais dû opter pour une bise au lieu d'un câlin .

Elle : J'ai beaucoup de choses à te dire Arthur .