Epileptic Seizure Comparison

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Paul Sharits est un cinéaste expérimental américain qui s'est intéressé très tôt à l'impact de l'image, du rythme et du son sur le spectateur. Ses films s'appuient sur des données scientifiques relatives, et notamment sur le pouvoir des images subliminales, des infra-basses ou des scintillements sur l'oeil, ainsi que sur l'oreille humaine. De nombreuses rumeurs ont circulé sur ses accointances avec les services secrets américains. Dans les années 1960-1970, la Guerre Froide faisait rage. Les recherches médicales quant à la manipulation psychologique et physiologique du sujet devenaient une priorité (en témoigne le célèbre projet MK-Ultra), et il ne serait pas surprenant que Sharits ait eu accès à certaines archives top secrètes, s'il n'a toutefois pas lui-même participé à certaines expériences.

Au milieu des années 1970, il se penche sur le mystère de l'épilepsie. Son objectif est de reproduire artificiellement une crise, de créer un film capable de foudroyer un épileptique en quelques minutes. Il s'appuie encore une fois sur des expériences en cours dans le milieu médical. Il commence par filmer deux crises produites en laboratoire, qui serviront de support visuel à son œuvre. Il superpose ensuite le dispositif à chacune des deux vidéos : un simple scintillement de photogrammes transparents légèrement colorés, défilant selon un rythme extrêmement étudié. En ce qui concerne le son, il se contente de déformer des enregistrements de cris des patients, de manière à atteindre les fréquences et les rythmes souhaités.

Les deux films ainsi conçus sont projetés selon deux dispositifs particuliers : ou bien l'un à la suite de l'autre, ou bien en même temps, chacun sur un écran séparé, l'un placé verticalement au-dessus de l'autre. Quant à la pièce dans laquelle se déroule l'expérience, elle est insonorisée, plongée dans l'obscurité totale, et tapissée de matériaux réfléchissant (de manière à diffracter les clignotements).

Il est difficile aujourd'hui de constater les effets dévastateurs du film de Sharits. D'une part, le film à été conçu pour être projeté en argentique au sein d'un dispositif très particulier (autant dire que la version que je vous propose, numérisée et de piètre qualité, ne risque pas de provoquer les mêmes effets), et d'autre part, depuis les années 1970, notre œil s'est largement habitué à des rythmes et des scintillement très très rapides, ce qui n'était pas le cas pour les spectateurs de l'époque.

Quoi qu'il en soit, les effets rapportés à l'époque sur le public de ce film sont spectaculaires. Sharits refusait de faire la moindre projection publique sans la présence d'un médecin dans la salle. Chaque projection voyait son lot de crises d'épilepsie, de migraines, de spectateurs déboussolés, de cécités temporaires et d'hallucinations, sans compter les angoisses, le stress et les pics de tension. L’œuvre n'a été que peu visionnée depuis ce temps, et n'a jamais fait l'objet d'une restauration convenable. Nous pouvons imaginer que les recherches ayant abouties à sa création se sont depuis poursuivies à l'abri des regards, avec des résultats difficiles à estimer.

ATTENTION : VIDÉOS EXTRÊMEMENT DÉCONSEILLÉES AUX ÉPILEPTIQUES.


La version en un seul film :


La version en écrans superposés :
http://vimeo.com/128654812

Creepypasta et histoire horrifiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant