Mute

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J'en ai déjà parlé sur ce site, mais adolescent, je me passionnais pour le cinéma underground. Avec d'autres amateurs, nous nous échangions des VHS de films pour la plupart trash, gores et parfois pornographiques. J'ai découvert comme ça un certain nombre de noms aujourd'hui mieux connus du grand public, comme Jörg Buttgereit, Keneth Anger, Bruno Mattei ou Hisayasu Satō. J'ai aussi découvert un film qui continue aujourd'hui encore à me hanter, un film asiatique dont je ne connais toujours pas le nom, et sur lequel apparaissaient différentes tortures animales. Je l'ai déjà évoqué sur ces pages. L'article doit encore être trouvable sous le nom « Vieille VHS. » D'ailleurs, pour ceux que ça intéresse, mon enquête là-dessus n'a pas beaucoup avancé, et je suis toujours à la recherche de la moindre information que quiconque pourrait me fournir à propos de ce « truc ».

Mais ce n'est pas de ce film dont je vais vous parler aujourd'hui. Il y a quelques mois, j'ai eu la chance, sur facebook, de retrouver un vieux camarade de l'époque. Nous nous sommes vus, et nous avons, comme vous pouvez l'imaginer, longuement conversé du bon vieux temps. Aussi, notre discussion a vite dérivé sur les VHS. Nous avions tous les deux vus passer un certain nombre de films glauques qui semblent aujourd'hui totalement oubliés. Mais malgré nos recherches, impossible de retrouver la trace de certaines de nos très chères – et traumatisantes – pépites. Évidemment, mon ami a fini par me parler de ce moyen-métrage qui mettait en scène la mort d'un rat et d'un chaton. Mais étonnamment, ce n'était pas ce film qui l'avait le plus choqué. Pour lui, la voix du présentateur donnait aux scènes un aspect un peu « loufoque » qui cassait le malaise. D'ailleurs, il était presque sûr que les réalisateurs avaient utilisé des effets spéciaux, dans le plus pur style des Guinea Pigs. Du moins, il préférait s'en convaincre...

Il m'a ensuite parlé d'un autre film, un film dont il avait oublié le nom. Il a commencé à me le décrire, à me décrire la pochette qui montrait, dans ses souvenirs, un bébé difforme entouré d'une sorte d'aura verdâtre. Le reste de la pochette était parfaitement noir, avec quelques idéogrammes japonais. Au niveau du film en lui-même, mon ami n'avait que quelques flashs d'une bobine presque amateur, tournée dans une sorte de cave, où des dizaines d'étagères étaient recouvertes de cadavres mutilés et d'enfants morts-nés conservés dans des bocaux. Ce film, je l'avais vu aussi. Et contrairement à mon ami, je me souvenais de son nom. Celui-ci m'était revenu comme un flash, comme un souvenir très longtemps refoulé : Mute. Notre conversation a ensuite dérivé sur d'autres sujets.

Deux ou trois semaines plus tard, mon ami m'a appelé. Il venait de fouiller de vieux cartons, des cartons qu'il n'avait pas ouvert depuis la mort de son dernier magnétoscope, il y a plus de quinze ans. Il y avait retrouvé plein de vieux films. Il savait que moi, toujours aussi passionné, j'avais conservé un magnétoscope auquel je tenais comme à la prunelle de mes yeux. Il m'a donc proposé de se faire une petite séance ciné chez moi. Tout réjoui, j'ai accepté immédiatement.

Il est arrivé en début de soirée. Je vous passe l'apéro, les bières et les conversations sur nos familles et boulots respectifs. Est donc venu le moment où il a ouvert son gros sac à dos noir, dont il a sorti six ou sept cassettes. Il y avait là des nanars et des films érotiques – principalement italiens – des années 1970. C'est alors que je l'ai vue. Une pochette noire, avec un halo verdâtre au milieu : Mute. Mon ami m'a appris qu'il venait de le retrouver, qu'il l'avait cherché après nos retrouvailles et qu'il était presque sûr de l'avoir encore. Et bingo ! Le film était bien là, en « chair et en os » si je puis dire.

 Et bingo ! Le film était bien là, en « chair et en os » si je puis dire

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