Haunted House

1. Chapitre 1

Une fois de l'autre côté, à l'intérieur du manoir, Namjoon put enfin souffler. D'une main, il tint la porte pour que personne ne puisse ouvrir derrière lui. De l'autre, il sortit son téléphone pour appeler la police. Il chercha du réseau, mais de toute évidence, il ne captait rien. Les secours n'étaient-ils pas supposés être joignables de n'importe où ?

- Allez, connard, dépêche-toi ! Me lache pas, j'ai besoin de toi.

Dans ses manoeuvres, il se retourna pour jeter un oeil à ce qui se trouvait autour de lui. Sa bouche s'ouvrit en grand. La vision qu'il avait était à mille lieux de ce qu'il avait imaginé. La première pensée qui lui vint fut que le manoir était encore entretenu. Les meubles anciens étaient en bon état, le sol était propre, quelques très vieilles décorations traînaient çà et là. Et devant lui, un immense et splendide escalier en marbre. Après quelques secondes de contemplation, Namjoon reporta son attention sur son téléphone. Il sursauta quand une voix s'éleva au-dessus de lui.

- Et bien, ils se permettent de pénétrer le manoir sans autorisation aucune désormais. Cela n'était pas arrivé depuis bien longtemps.

Namjoon se retourna encore une fois pour chercher le propriétaire de la voix. Il se tenait en haut de l'escalier, sur le côté gauche, droit. Majestueusement, il descendit les escaliers avec une lenteur douloureuse. Passée la surprise, le jeune intrus se courba autant que son corps le lui permit.

- Je ... J'étais en train de ... Je suis désolé d'être entré chez vous comme ça, je pensais pas que ... Je vais m'en aller. Encore désolé.

Le jeune homme aux allures de prince bien éduqué parut surpris lui aussi. Il posa une main sur sa poitrine et ferma les yeux un court instant avant de continuer son approche. Il ouvrit de nouveau la bouche, hésita, puis parla enfin.

- Mais vous êtes blessé ! Vous sentez-vous bien ?

- Oh, ça ?

Namjoon porta une main à son arcade sourcilière. Il saignait. Il ne s'en était même pas rendu compte, même s'il sentait la douleur. C'était sûrement arrivé quand une de ces racailles l'avait frappé au visage avant de le prendre en chasse. Namjoon observa ses doigts fins tâchés par le sang. Ca n'avait pas l'air d'être si grave que ça, il pouvait très bien s'en occuper une fois rentré chez lui. Il offrit un sourire contrit au jeune homme en face de lui.

- Y'a rien de grave, c'est juste un peu de sang. Même pas besoin de me faire recoudre à mon avis. Encore désolé, je vais vous laisser. Je vais me débrouiller.

Il ne savait pas trop comment, à vrai dire. Pour sa blessure, il n'y avait pas de problème. Mais il n'oubliait pas qu'il y avait des types violents qui l'attendaient à l'extérieur. Légèrement anxieux à ce propos, Namjoon s'approcha de la fenêtre sans se soucier du jeune homme qui marchait encore vers lui. Il osa jeter un oeil dehors. Les hommes étaient encore là, devant le portail, à se demander s'ils devaient entrer ou non. Deux d'entre eux montaient la garde sur les côtés, un autre observait le manoir et le quatrième avait son attention portée sur le portail qui ne semblait plus vouloir s'ouvrir. D'un coup, celui qui regardait le manoir cria quelque chose en pointant l'étage du doigt. Les autres relevèrent la tête et toutes les bouches s'ouvrirent en grand. Ils sursautèrent, se mirent à crier et décampèrent rapidement, visiblement effrayés par quelque chose. Namjoon fronça les sourcils et leva la tête vers le plafond, comme s'il pouvait voir à travers. Puis il se retourna et se rendit compte que le jeune propriétaire de la maison était juste derrière lui. Il souriait, amusé. Namjoon se courba encore.

- La voix est libre, je pars vraiment cette fois.

- Attendez !

La voix du jeune homme était douce mais ferme en même temps. Il était très calme. Namjoon, lui, était plutôt agité. Il ne pouvait pas s'empêcher de se demander ce qu'il s'était passé pour que ces camés s'enfuient en courant. Qu'avaient-ils vu à l'étage ? Ce manoir était réputé pour être hanté ... Namjoon ne croyait pas vraiment aux fantômes, il n'en avait jamais vus du moins. Mais ça l'inquiétait quand même.