« Non...!!! »s'écria-t-il en dévalant les escaliers, manquant de chuter et de se blesser grièvement.
Arrivé en bas des escaliers, il tomba nez à nez avec sa grand-mère qui était en train de déposer la carabine sur le petit meuble en bois dans l'entrée. Il lui jeta un regard désespéré, les yeux écarquillés de terreur, et celle-ci lui jeta un regard surpris, ne s'attendant pas à le trouver réveillé à cette heure-ci. Son regard surpris changea soudain en un regard coupable, presque paniqué, et Aurélien secoua la tête en s'avançant vers la porte d'entrée.
« Non, non, non... »
Janine se positionna devant lui, un regard confus sur le visage et un petit sourire incertain sur les lèvres.
« Aurélien, où c'est que tu vas ?
— Non, non, s'il-te-plaît... murmura-t-il en ne lâchant pas la porte d'entrée du regard et tentant de passer malgré sa grand-mère positionnée en plein milieu.
— Aurélien...? l'appela-t-elle doucement d'une voix hésitante en lui bloquant le passage, ses mains sur ses épaules. Qu'est-ce que tu as ?
— Non, Guillaume... se mit-il alors à sangloter brusquement. Ne me dis pas... »
Janine regarda son petit-fils avec un air soudain horrifié, semblant comprendre qu'il avait vu toute la scène depuis sa fenêtre.
« Guillaume... Guillaume...!!! » cria-t-il soudain, les larmes inondant alors ses joues tel un barrage qui se brise alors qu'il cherchait à se défaire de l'emprise de sa grand-mère et Janine, surprise devant son cri de désespoir, le lâcha soudainement.
Aurélien contourna sa grand-mère, le cœur battant, et s'élança au-dehors à la recherche du plus vieux. Cependant, en sortant, il ne trouva que du vide et après avoir tourné son regard dans tous les sens, il se laissa chuter au sol. Ses mains trouvèrent le chemin de son visage baigné de larmes et il se mit à pleurer de plus belle, un gémissement de douleur passant alors la porte de ses lèvres alors qu'il sentait son cœur battre contre ses tempes. Il n'entendait plus ce qui se passait autour de lui et il fallut les mains de sa grand-mère sur ses épaules pour le sortir de sa crise.
« Aurélien ! l'appela-t-elle en criant et il se demanda depuis combien de temps elle essayait de le faire revenir sur la terre ferme. Qu'est-ce que tu as vu ?
— Tu lui as tiré dessus, pleura-t-il tout en essayant de se défaire de son emprise faiblement afin de ne pas lui faire de mal. Tu as tué... Guillaume. Où c'est qu'il est...? Qu'est-ce que t'as fait de lui...?
— Aurélien, reprend-toi, mon garçon ! s'exclama sa grand-mère et il secoua la tête, affolé de ce qu'il avait vu.
— N-non, tu as tué un garçon... Un enfant de mon âge... Où il est...?
— Aurélien, bon sang ! s'écria sa grand-mère en entourant son visage de ses mains. Réfléchis un peu. »
Janine se mit alors à rire et Aurélien arrêta de sangloter, confus par ce changement de réaction.
« Je ne l'ai pas tué, voyons ! Seulement effrayé. Et peut-être un peu décoiffé. Mais je ne l'ai pas tué, Guillaume a détalé comme un lapin à l'entente du coup de feu. »
Aurélien regarda sa grand-mère bouche-bée, ne sachant pas quoi penser ni quoi répondre à cela :
« P-Pourquoi tu gardes une arme à la maison...?
— C'est un souvenir de ton papi de la guerre. La carabine est vide, Aurélien. Il n'y a aucune balle dedans. Je voulais juste l'effrayer pour qu'il nous laisse enfin tranquille.