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(Oui bah j'ai pas d'idées de titre en ce moment XD)

Instinctivement, je serrai les poings. Lorsque nous étions arrivées en Corse, j'avais espéré que les Invisibles ne viennent pas. J'espérais qu'ils n'avaient finalement pas prévu de venir, que c'était une fausse alerte.

Mais ils étaient bien venus.

Et il n'était plus question de se défiler.

J'inspirai profondément. Je ne me sentais pas vraiment utile dans ces conditions, mais toute aide était la bienvenue pour Sophie et les autres, non?

Un des Invisibles se jeta sur Jade, qui l'esquiva habilement. Quant à moi, je brandis un revolver que le Cygne Noir m'avait dégotté je-ne-sais-où. En temps normal, je n'aurais su appuyer sur la détente, mais l'adrénaline qui s'emparait de moi commandait tous mes actes.

Une détonation retentit et l'Invisible hurla, m'arrachant une grimace. Je ne l'avais pas blessé à mort - je n'étais pas assez précise ni assez cruelle pour réussir un tel tir - mais je l'avais bien amoché et il s'écroula. Un de moins.

Je savais que je devais prêter une attention particulière au nombre de munition qu'il me restait. Je n'en avais pas beaucoup, pas assez pour tirer dans le tas n'importe comment. Surtout que je risquais de toucher un de mes amis, qui étaient aux prises avec le reste des Invisibles.

Eau, feu, ombre et lumière s'entrechoquaient, ainsi que les pouvoirs télépathiques - du moins je suppose -, les gadgets et les étoiles gobelines. Je crus voir Biana prendre par surprise un de nos ennemis qui cherchait à s'en prendre à Dex.

La bataille faisait rage et pendant un instant, je ne sus que faire.

Je voulais rentrer chez moi.

Mais j'avais assez pleurniché. Je n'étais pas une lâche.

Alors je sautai dans la mêlée moi aussi, armée d'étoiles gobelines dont je me servais à la main.

Peu à peu, certains Invisibles étaient repoussés. Mais alors que l'euphorie et le soulagement s'emparaient de moi, quelqu'un me tira en arrière et je me retrouvai avec une étoile gobeline sous la gorge.

Panique. Incompréhension. Regrets.

Alors voilà ce que l'on ressentait quand on était en danger de mort. Quand la fin était proche.

Au loin, le ciel et la mer se rencontraient à l'horizon. Je me remémorai la fameuse citation: "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme". Peut-être que les atomes qui me composaient feraient eux aussi partie de ce bel ensemble, de la Terre, de la nature, lorsque je ne serais plus de ce monde.

Je n'avais pas peur de la mort. Je regrettais simplement de ne pas avoir eu plus de temps. Plus de temps pour vivre une belle vie, plus de temps pour apprendre à mieux connaître Sophie et tous les autres.

J'espérais que mes parents ne seraient pas trop anéantis. Je ne voulais pas que mon absence détruise leur vie.

Et surtout, j'espérais que Jade continuerait à avancer. Qu'elle se trouverait une autre meilleure amie, avec qui elle pourrait discuter, avec qui elle pourrait partager autant de bon moments qu'elle en avait partagés avec moi.

-Posez vos armes et rendez vous. Et ensuite seulement je relâcherai la fille.

-Non! M'écriai-je (je ne voulais pas qu'ils se rendent pour moi), mais l'Invisible pressa plus fort son arme contre ma gorge pour m'obliger à me taire.

Je vis Sophie hésiter. Tous les autres étaient tournés vers elle. Elle serra les poings à s'en faire blanchir les jointures.

-Je ne pensais pas que vous seriez aussi attachés à une humaine. Elle m'a pourtant l'air bien inutile, comme tous ceux de son espèce.

Jade le foudroya du regard.

-Oh, tu peux toujours t'énerver, gamine. Je ne fais que dire la vérité. Vous les humains êtes exclus des espèces intelligentes, et ce n'est pas pour rien. Vous êtes tellement idiots.

Je pris une grande inspiration.

-Vous savez quoi? C'est ça notre force.

-Ah oui? Ricana-t-il.

-Oui. Puisque vous nous sous-estimez. Et c'est une grosse erreur.

Je lui donnai un grand coup de coude dans les côtes, et il fut plié de douleur. Jade en profita pour tirer sur l'Invisible qui la menaçait à l'aide d'un katana troll et s'approcha pour me prêter main-forte. Alors que nous nous battions, elle atteignit notre ennemi au visage à l'aide de sa dernière étoile gobeline. En voilà un qui serait bien défiguré.

Nous le clouâmes à Terre et l'étranglâmes jusqu'à ce qu'il s'évanouisse. Nous partagions une rage commune qui nous faisait oublier que la violence ne résout rien.

Alors que nous nous levions pour prêter main-forte aux autres qui combattaient le peu d'Invisibles restant, je ressentis une vive douleur au crâne. A côté de moi, Jade s'évanouissait.

Et tout devint noir.

Un rêve réaliséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant