A travers un rideau noir, je vois la lune qui brille bien plus fort que d'habitude. La lumière bleue de ma montre se voit quand même et les deux garçons a côtés de moi ont failli se réveiller quand je l'ai allumé.
Assis en tailleur sur mon lit, je contemple la montre. Il va falloir que je l'utilise et je sais a peine comment faire ; une sorte d'intuition, mais qui coule comme de l'eau entre mes doigts quand j'essaie de la saisir.C'est a la fois fascinant, agaçant et terrifiant.
Bon, il va bien falloir que je le fasse. Je jette un rapide coup d'oeil circulaire autour de moi, pour vérifier que Tête-de-Passoire n'était pas par hasard assis devant moi en train de m'observer, et appuyais doucement avec le pouce au milieu de la montre.
Rien. Rien du tout. Si ce n'est que la lumière baissa doucement, peut-être. Pour soudain s'intensifier brusquement, me faisant sursauter. Les petits triangles autour de la montre se mirent a tourner très rapidement, avec un petit bourdonnement.Sans vraiment comprendre comment, je me retrouvais dehors.
J'étais sur une allée dallée de pierres. Le soleil venait visiblement de se coucher, le ciel était rose. Autour de moi, des grands cèdres noirs qui se balancent doucement. L'allée menait a une maison qui avait l'air confortable.
Soudain, je me glaçais. Je connaissais cet endroit. C'était celui qui avait hanté mes cauchemars pendant des mois. MA maison. Celle où je vivais avant. Avec mes deux parents et Iliana. Mais c'est impossible. La dernière fois que je l'ai vue, la maison était fumante et surtout en ruine.Il y a de la lumière par la fenêtre. Ça veut dire qu'il y a des GENS qui habitent chez nous ?! Chez moi ?! Qui ? Pourquoi ? Je m'approche un peu, me cache, et regarde par la fenêtre. Ce que je vis termina de me terrifier.
Il y avait moi. Moi, a six ans, rigolant dans la cuisine de mes parents. Ces deux derniers riaient aussi, et Iliana arriva avec un gâteau. Elle trébucha et le fit tomber. Il explosa sur sa tête. Mes parents se précipitèrent sur elle, mais elle se relevait déjà, pleurant de rire.Je savait ce qui se passait. C'était ma dernière soirée avec mes parents et Iliana. Un bruit de moteur me fit tourner la tête. Une camionnette noire s'avançait dans l'allée. Trois hommes en sont sortis rapidement et ont frappé à la porte.
Tétanisé, je vit les parents se figer. Il m'ont attrapé et m'ont jeté dans une armoire avec Iliana. Devant la porte, Les gens s'impatientait. Une des silhouette, qui devait être une fille, a donné un grand coup de pieds dans la porte. Je savais que cette porte était très épaisse et compacte.Un des hommes s'est approché de la fille et lui a parlé. Elle l'a frappé. Une gifle magistrale. L'homme s'est jeté contre la porte, la fille a sorti son pistolet et le deuxième homme a hurlé a mes parents de sortir.
Pas de réponse. Je ne voyais plus personne par la fenêtre. La porte a fini par céder. Silence, silence. Lumière !Des bruits de fusillades ont retentit. Je me bouchais les oreilles tant c'était affreux a entendre. Ma mère sortit en courant, moi et Iliana avec elle. La femme sauta par la fenêtre et se positionna devant nous. Ma mère hurla et nous ordonna de fuir.
Je courus, mais Iliana tomba assommée et maman s'écroula a terre.Je suis désolé, lecteurs, mais je ne vais pas vous décrire la suite. Tout simplement parce que je refusais de la voir. Je me couchais par terre, les mains sur les oreilles. A cet instant, je pensais a autre chose qu'au fait qu'il serait bien pour vous de comprendre tout ce qui s'est passé.
Je vous dis tout de même que j'ai vus les gens en noirs poser une bombe, petite, et qu'elle a explosé, faisant sauter la maison. J'ai vu Iliana rentrer dans les débris fumant, cherchant sûrement a retrouver nos parents.J'ai vu une femme lui tirer dessus, elle s'est écroulée. Puis, les gens sont repartis, et le petit moi est rentré lui aussi dans la maison. Une poutre lui est tombée dessus, sur sa jambe. Il a serré Iliana dans ses bras.
Et c'est là que je peux vous décrire avec certitude tout ce qui s'est passé, car je me suis redressé. J'ai vu une deuxième voiture arriver, avec au volant Noah. Ils ont sautés du véhicule et sont entrés dans la maison.
Au bout de quelques secondes, je les ai vu embarquer le moi petit sur un brancard. Bon. Soulagé, je m'assis sur le sol boueux. Ça y est, tout est fini. Il faut que je trouve un moyen de revenir dans le présent, puisqu'il n'y a plus rien a voir.Erreur ! Alors que j'étais assis, encore un peu choqué, une troisième voiture fit irruption. Noire, celle là. La femme se jeta dehors et couru dans la maison. Cette scène m'intriguant au plus au points (comprenez-moi, lecteurs), je décidais de m'approcher.
Par la fenêtre, je vis la silhouette prendre le corps d'Iliana dans ses bras et la porter jusqu'à la voiture. Je la suivais comme une ombre, hésitant entre être terrifié ou être en colère. Personne n'avait le droit de toucher à ma soeur !Je ravalais mes émotions et observais la femme poser Iliana sur le siège arrière de la voiture. Ça n'avait aucun sens. Personne ne kidnappe un cadavre. J'eu ma réponse quelques secondes après. Iliana ouvrit brusquement les yeux.
Je poussais un hurlement terrifié, mais la femme ne se retourna pas. Elle sortit son pistolet gris et tira sur ma petite soeur. Je me cachais les yeux, mais les rouvrit très vite, et vit la petite tête brune d'Iliana osciller et retomber doucement : endormie.Je regardais la femme démarrer le moteur, quand un éclair bleuté m'éblouit et je me retrouvais, haletant, assis sur mon lit, ma montre à la main. Elle s'éteignait doucement, me plongeant dans le noir complet.
Très bien. Iliana avait été kidnappée. Génial. Je n'avais plus qu'une certitude : ma petite soeur était en vie.Et j'allais aller la chercher.
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Fils du temps
Bilim KurguN'avez vous jamais rêvé de retourner dans le temps ? Oui, mais c'est impossible, ça n'existe pas ! direz-vous en riant. C'est là que je me vois obligé de vous contre-dire. Oui, moi, Adrien, treize ans, je vous contre-dis. Car j'ai l'étrange, l'ins...