Au bord du gouffre

Chapitre 41 ✔

Une jeune femme était debout, devant moi. A la fois très belle avec un carré noir court et une frange cachant son front, un haut noir embelli de quelques dentelles et un pantalon blanc ; elle gardait un aspect menaçant dans ses deux iris vertes qui transmettaient un regard perçant, poignard et pistolet accrochés à sa ceinture et le tatouage de son clan marqué au fer rouge ... Clan que j'avais jadis entièrement décimé, en la laissant pour seule survivante.

Depuis les trois ans où je la connaissais, jamais nos relations ne s'étaient apaisées et je pouvais d'ailleurs voire aujourd'hui le véritable plaisir que lui procurait ma vue dans une situation des plus inconfortables. On pouvait y lire une certaine délectation dont j'y coupai court en prenant la parole :

- Je me disais bien que tu n'étais pas bien loin quand j'ai remarqué ton oiseau. Déclarai-je en ignorant son comportement.

- Je pourrais profiter de la situation et te tuer sans la moindre difficulté, pourtant tu n'en as pas l'air inquiète. fit-elle remarquer en poussant son analyse dans son observation.

J'eus un petit sourire amusé en constatant qu'elle n'arrivait toujours pas à me cerner et repris :

- Je te connais et je peux te garantir que le jour où tu me tueras n'est pas encore arrivé alors non je ne m'inquiète pas le moins du monde.

- Tu dis me connaître mais j'ai toutes les raisons du monde de vouloir profiter de cette occasion pour te tuer. Après tout, tu as tué ma famille, mes amis, la fille que j'aimais plus que tout et le reste de mon clan. dit-elle en me montrant le couteau enflammé qui était imprimé sur son bras.

- Je t'ai surtout épargné la vie alors que j'aurais pu te la prendre, tu devrais me remercier à la place car c'est seulement grâce à moi que tu as atteint l'âge de dix-huit ans. Commençai-je d'un air agacé.

Elle s'apprêtait à rétorquer de plus belle mais je ne lui en laissai pas le temps en continuant :

- Je ne pense pas que tu ais tout le temps du monde devant toi alors au lieu de parler du bon vieux temps et de ton envie de me tuer, viens-en au fait Yuriko.

Mon ton sec et froid parut la déstabiliser un court instant, avant qu'elle ne se reprenne en fronçant des sourcils avec colère.

- Jamais je remercierai celle qui m'a détruit la vie et gâché mon bonheur ... commença-t-elle avec mépris. Mais tu as raison, mon fruit du démon ne me permet pas de rester éternellement ici.

Elle referma la porte derrière elle avant de s'approcher de moi avec détermination.

- Barbe Blanche va accoster sur ton île dans trois jours, elle sera là-bas avec ce que tu as demandé. M'annonça-t-elle solennellement en s'abaissant à mon niveau.

Mon île ... Nous étions tout proche de Millie ...

Cela faisait six mois que je n'avais plus de ses nouvelles et elle venait enfin avec que je lui avais demandé ce qui me donna une certaine satisfaction.

Je m'approchai de but il n'y avait aucun doute avec ça ...

- Il te suffira de te retrouver seule et elle viendra à toi.

- Tu crois que je n'ai pas l'habitude de ses méthodes ? Cela va faire plus de treize ans que je la connais alors tu ne vas rien m'apprendre. Répondis-je sarcastique.

Son petit comportement de gamine avec son air supérieur m'agaçait plus qu'autre chose, et le pire c'est qu'elle en avait conscience.

Elle se mit alors à sourire, visiblement fière de son effet avant de sortir une arme de son dos : une dague. Je la reconnaissais parfaitement car c'était justement grâce à elle que j'avais pu éradiquer son clan avant de la lui donner.