2•O-Toko Chan

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Imbécile de cuistot de merde. Dans quel pétrin fallait-il qu'il aille encore se fourer ?!! Y avait pas idée d'être aussi con !

La colère n'était pas une habitude chez moi, peu de choses m'énervaient. Mais je ne me souvenais pas avoir jamais été aussi agacé que maintenant.

Mais à quel point pouvait-on être aussi débile ?! Même Luffy n'avait jamais fait preuve d'une aussi grande imbécilité !

J'aurai vraiment aimé savoir comment ce crétin avait réussi à se faire prendre, car au-delà de me révolter, ça m'étonnais terriblement.

Mais il n'y avait pas d'explications.

"Capturé ce matin", c'étaient les mots du journal. Il n'y avait rien d'autre, ou seulement des déblatérations sans importance.

Mais pour qu'elle diable de raison avait-il été emprisonné ? Il n'était plus pirate. Ni recherché d'ailleurs. Et son restaurant avait tellement de succès que même des personnes haut placées s'y rendaient. Et elle seraient prêtes à payer cher, très cher la libération de leur talentueux chef étoilé.

Alors finalement, quel problème y avait-il ? Sourcil mutant échapperai à son exécution grâce aux nouvelles relations qu'il avait su tisser.

Et moi de toute façon j'étais incapable de lui porter secours.

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*

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Cela faisait déjà quelques jours que mon ancien nakama était déclaré emprisonné. Et il n'y avait eu aucune autre nouvelle le concernant. On ne savait pas où il était détenu, et même s'il l'était encore.

Fidèle à moi-même, j'étais monté sur un navire inconnu, vers une destination encore plus incertaine que l'hygiène de ses matelots. Ils ne m'avaient pas traité en clandestin, ils mignoraient juste. M'évitaient.

Je savais que mon apparence forçait la crainte et le respect, mais parfois, j'aurai aimé que quelqu'un franchisse ces barrières pour venir me parler. Juste de me dire "tiens, il fait gris aujourd'hui", ça aurait été mieux que de rester muré dans un silence de mort tout au long du trajet et de sentir leurs regards craintifs peser sur moi pendant mes siestes.

Mais nous arrivions enfin. Les contours d'une île que je connaissais bien se dessinaient dans la brume marine.

Wano Kuni, le pays des samouraïs.

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*

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Immédiatement descendu à terre, je me mis à la recherche d'anciens amis. J'avais beaucoup de connaissances ici. C'était comme chez moi, même si je n'y avait pas grandi.

Allez savoir pourquoi, mes pas me portèrent au cimetière enneigé de Ringo. Pourtant dans mes souvenirs, c'était plutôt loin de Kuri où j'avais accosté... Ils l'avaient peut-être changé de place ?

Toujours est-il que ça m'arrangeait. Il y avait quelqu'un que je tenais à voir qui habitait ici.

Je déambulais un instant entre les tombes, katanas plantés dans le sol, ou juste monticules de neige trop haut pour ne pas abriter un corps. J'arrivais sans trop de mal à trouver la personne que je cherchais dans tout ce blanc.

" Salut, dis-je. Ça fait un bail, Tonoyasu."

La pierre tombale de cet homme vénérable était peinte de rouge. La peinture ne s'était pas écaillée, sans doute refaite régulièrement. Si on l'avait peinte en rouge, ce n'était non pas pour la distinguer, mais pour inspirer une émotion autre que la tristesse.

C'était un rouge doux et vif, qui me rappelait qu'il vallait mieux sourire que pleurer en présence du petit bonhomme que j'aurai aimé mieux connaître.

Ouragan au CœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant