Ouragan au Cœur

17•La Salamandre

Petite information avant de commencer la lecture de ce chapitre: le narrateur (Zoro en l'occurrence) s'exprimera dorénavant à la troisième personne du singulier, et plus à la première comme jusqu'à présent.
Merci de suivre cette histoire, je vous laisse la poursuivre là où vous l'aviez laissée, bonne lecture !

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" Bienvenue à Kedétrav mes choux !"

Le travesti écarta les bras et des confettis explosèrent à grand bruit tout autour. Zoro n'était pas très fan du bruit retentissant. La personne du comptoir entama alors une danse à la grâce discutable, une musique pleine de violons s'élevant du kiosque pour l'accompagner. C'était sans doute un rituel d'accueil et ils étaient des gens trop civilisés pour oser interrompre. Mais à chaque geste important de la danse, pour ajouter de l'emphase, une nouvelle explosion de paillettes s'ensuivait. Si la danse était mauvaise et la musique passable, tout était gâché par le bruit assourdissant des confettis.

" Huuum, très joli bravo ! applaudi Nami dans l'espoir de faire cesser le spectacle. Mais, est-ce que vous pourriez nous renseigner ? Nous cherchons quelqu'un qui habiterait sur cette île.

- Oh ! Mais bien sûr suis-je idiote. Les renseignements viennent avant la parade de bienvenue. Discutons autour d'un thé voulez-vous ?"

L'énergumène tira de sa longue jupe une grande nappe qu'il fit onduler au sol. Puis il s'assit par terre avec élégance, ses longues boucles roses rejetées en arrière d'un mouvement de tête maniéré, et il se mit à servir le thé en sortant de nulle part un service entier. Un vrai tour de magie.

À la pétarade, Brook avait enterré sa tête dans le sable à la manière d'une autruche (curieux stratagème de défense sonore dont le squelette n'était toujours pas parvenu à s'extirper) et Chopper notamment, avec son ouïe sensible, et s'était réfugié derrière Franky. Mais il n'avait toujours pas compris que sa manière de se cacher derrière quelque chose n'était pas au point. Avec un "poc", Jinbe sortit Brook de son trou, et tout le monde s'assit en tailleur.

De face, on voyait immédiatement que tout clochait chez leur hôte. Cette... personne -appelons la comme ça- avait le visage anguleux comme si on le lui avait arrangé à coups de marteau dès la naissance. Elle avait aussi des lèvres gonflées comme après avoir été piquées plusieurs fois par des guêpes, et y avoir fait une réaction allergique. Mais surtout, elle avait beau le cacher derrière des gestes maniérés, ses mouvements étaient brusques et durs. Si elle était apparue dans le noir par surprise, elle aurait flanqué la frousse de leur vie à n'importe qui avec ce visage étrange.

Pendant que Zoro l'observait en silence, la personne avait installé un napperon rose pâle sur la nappe, et y avait installé les tasses à thé scintillantes assorties de leur petites coupelles ornées de cœurs, remplies d'un liquide brun à l'odeur attrayante.

" Bon, et comment tu t'appelles alors ? demanda-t-il au curieux personnage sur lequel il lui tardait de mettre un nom, et un genre.

- Rose, papillona des yeux l'interrogée. C'est le nom qu'on m'a choisi à mon arrivée ici, parce que j'avais les ongles peints d'un beau verni rose. Depuis, j'ai fait de cette couleur mon accessoire fétiche: cheveux roses, robes roses, ballerines roses, bracelets roses...

- D'accord..."

Tout de même, Zoro se posait la question... Était-ce une femme ? Rose n'en avait pas l'air -mais alors pas du tout !- mais elle semblait pourtant vouloir qu'on l'identifie comme tel. Zoro décida de ranger ça sans un coin de sa tête pour le moment.