L'histoire de sa vie...

Chapitre 2

      Clémentine agrippait la table, le visage rouge de colère. Olivier, son mari, se tenait devant la porte d'entrée. Dans ses mains se trouvait un magnifique bouquet de roses blanches, son visage remplit d'espoir.

Olivier : Je pensais que....

Elle l'interrompt, ne comptant pas écouter une fois de plus ses stupides excuses.

Clémentine : Tu pensais que quoi ? Hier, tu as été très clair avec moi ! Tu m'as quitté Olivier ! Tu as demandé le divorce !

Olivier : Mais je disais ça sur le coup de la colère... ce n'était pas bon intention...

Elle secoua la tête. Qu'est-ce qui lui avait traversé l'esprit, au juste ? Qu'un simple bouquet de fleurs et que des excuses suffiraient pour qu'ils se remettent ensemble ? Cette fois-ci, même si c'était à contre cœur, elle ne comptait plus se laisser faire. Elle prit son bouquet de fleur des mains pour le poser sur la table et l'incita à venir s'assoir près d'elle, sur le canapé.

Clémentine : Je crois qu'il va vraiment falloir avoir une discussion tous les deux sans qu'on ne se jette à la gorge à la moindre contradiction.

Il acquiesça avant de baisser le regard au sol et de souffler, comme quand on remet en place un adolescent en pleine crise. Clémentine sentit l'exaspération monter en elle mais résista à son envie de le reprendre pour éviter la moindre altercation.

      Au cours des premières années de leur mariage, quand ils s'asseyaient côte à côte sur le canapé, c'était pour se blottir l'un contre l'autre, s'embrasser, rirent et bien plus encore. Durant ces instants elle oubliait le temps, le travail, les contraintes. Elle se laissait submerger par tout ce que représentait Olivier et le petit enfant qu'ils voulaient avoir et qui était arrivé peu de temps après, mais sûrement pas pour remettre en cause leur relation.

       Clémentine grimaça à cette idée, cette décision était peut-être trop hâtive, ou tout simplement, peut-être avait-elle peur que sa vie ne soit plus jamais comme avant et qu'elle soit  chamboulée pour toujours. Elle reprit sa respiration plusieurs fois avant de se lancer, seule, dans son monologue.

Clémentine : Ça fait maintenant vingt ans qu'on est ensemble et j'ai l'impression que notre relation qui était fusionnelle auparavant est entrain de se dégrader... je t'ai tellement aimer, j'étais amoureuse, j'essayais de faire comme si de rien n'étais, je ne voulais pas briser notre famille mais là je n'en peux plus. Nos disputes quotidiennes deviennent de plus en plus pesantes, je crois que nos chemins sont entrain de se séparer Olivier...

Olivier lui attrapa la main et la caressa  comme s'il ne comprenaient pas son intention qui, pourtant, était très prévisible. 

Olivier : Je te promet que je vais faire des efforts, je t'aime, dans un couple il y a toujours des hauts et des bas et là ça va changer, je te le promet.

Il se pencha vers le visage crispé de la femme qu'il aime mais celle-ci avança sa main vers lui et tourna sa tête.

Clémentine : T'as pas compris Olivier... je te quitte, je suis désolé...

            Il recula, son visage surpris par cette annonce bouleversante, et fronça les sourcils avant de se lever et de faire les cents pas. Son expression du visage montrait un mélange de colère et de tristesse. Comment avait-elle pu prendre cette décision ? Pourquoi ? Avait-elle rencontré quelqu'un ? toutes ces questions trônaient dans l'esprit d'Olivier. Pendant vingt ans ils avaient entrepris de construire une vie, la leur, celle qu'ils avaient décidé de bâtir ensemble. Un projet d'un deuxième enfant s'était même concrétisait il y a deux ans mais ce fut un échec, la souffrance qu'avait endurée le couple avait dépassé toute leurs espérances et c'est seulement depuis leurs nombreux conflits que cette idée s'était envolée.

      Ne sachant pas quoi dire, Olivier partit se réfugier chez un ami et la laissa seule, ici, comme il savait si bien le faire. Malgré le soulagement de cette décision, elle ne put s'empêcher de verser quelques larmes qui ne tarderont pas à être effacées pour éviter de culpabiliser comme à ses habitudes.