- Pardon ? murmurai-je, presque abasourdie
Il me reluqua, tandis que je sentis les gouttes de pluie glisser sous mes vêtements, je grelottai à présent, immobile. Ses yeux descendaient sur les courbes de mon corps moulées par le tissu trempé de mon pantalon. Je plissai les yeux avant de me cacher tant bien que mal de mes deux mains.
- Je ne vous permets pas ! m'écriai-je
- Vous allez tomber malade. rétorqua-t-il
- Depuis quand ma santé vous intéresse ?
Il ne répondit rien, se contentant de me fixer, attendant que je réagisse d'une autre manière que sur la défensive. Je soufflai. Biensure que mon lendemain n'allait guère être agréable. Je regardai ailleurs tout en m'approchant de son véhicule. Je pouvais sentir ma fierté se faire piétiner durement tandis que j'ouvris la portière silencieusement. Pourtant, il ne souria point, pas une moquerie, aucune remarque sarcastique, ni d'injure. Je m'assis tout en contemplant le par-brise se faire assomer par la pluie.
Monsieur Park roulait désormais, curieusement il ne disait rien. Enfermé dans un mutisme dont seulement lui en connaissait les raisons. Pendant ce temps, je me frottai vivement les bras, tentant de me tenir chaud, semblable a une misérable. Je n'aimais pas que l'on me voit aussi affaiblie.
- Où allons-nous ? questionnai-je
- Quelque part où vous serez au chaud. souffla-t-il
Je tournai ma tête vers lui. Son ton était doux et se voulait rassurant. Je fronçai les sourcils, était-ce vraiment lui ou un sosie caché ? Jamais ne l'avais-je vu comme tel. Après quelques minutes de trajet, la voiture s'arrêta devant un chalet en bois. J'analysai les alentours et remarquai que nous étions dans une forêt. Mon sang se glaça et je lui frappai brusquement l'épaule.
- Je suis sûre que vous êtes un malade mental qui tente de m'assa- hurlai-je
- Vous êtes complètement tarée Kim Soo ! se stoppa-t-il en prenant mon bras entre ses mains
Il sortit de la voiture et je fis de même, prenant bien soin de garder une distance de sécurité avec lui. Ses pas craquaient la neige sous ses pieds, les sapins dansaient ensemble faisant craquer leurs branches entre elles. Le vent sifflait sa mélodie d'hiver tandis que l'homme devant moi se retourna face à moi. Sa peau se confondait avec la neige et ses cheveux avec le ciel désormais enjolivé d'étincelles.
- Je viens ici quand je veux m'évader. il me regardait un bref instant
Il ouvrit la porte, et nous entrâmes au sein de ce foyer en bois. Un canapé rouge se tenait au centre de la pièce, faisant face à une immense cheminée démunie de ses flammes. Au plafond, un lustre pendu faisait le spectacle, comme un roi au milieu de ses sujets, il brillait à en aveugler la foule.
Sur les murs, des tableaux y faisaient la fête. Leurs couleurs se battaient entre elles, tandis qu'elles semblaient vouloir représenter tellement de secrets. Au coin, quelques bûches se tenaient debout, collées entre elles comme des amoureuses inséparables. Puis une fenêtre, une seule vitre de verre, s'inclinant face à la lune qui gouverne son monde.
Je m'asseyai, alors qu'il commençait d'ores et déjà à allumer la cheminée. Puis, il se leva, avant d'ouvrir une étagère et d'en sortir un pull vert que je devinais être à lui. Il me le tendit sans dégner me regarder. Cependant, je pris le vêtement entre mes mains et le remerciai en me dirigeant vers la salle d'eau pour me changer.
- Vous avez encore froid ? demanda-t-il
Cela faisait quelques minutes que je laissai la chaleur des flammes me réchauffer. Je baissai les yeux, nous n'osions pas réellement parler. Tout cela paraissait totalement absurde et nous le savions pertinemment.
- Pourquoi avez-vous besoin de vous évader ?
Il sembla ne pas s'attendre à cette question à en lire ses yeux. Il s'assit dans un fauteuil à côté, il baissa à son tour les yeux. Comme une honte qu'il tentait de camoufler autant qu'il tentait de confier. Son visage était berçé de secrets que l'on ne saura sans doute jamais.
- Vous n'en avez pas besoin, vous ? dit-il doucement
Je ne savais pas quoi rétorquer et décidai de ne simplement rien répondre. Parfois les réponses n'avaient pas lieu d'être et peut-être valait-il mieux qu'elles se taisent. Mais j'étais curieuse à propos de lui. Je le regardai du coin de l'œil. C'est homme était étrange, bien qu'il paraissait lunatique, je pouvais sentir une aura bienveillante m'envelopper lorsqu'il me parlait.
- Vous pensez que je vais réussir ?.. murmurai-je en admirant les flammes
- Je ne vous connais pas. fit-il
Je baissai la tête.
- C'est vrai. je souriai faiblement
- Vous allez finir par échouer, Soo.
Je relevai mes yeux vers lui. Son regard était plongé dans les flammes. Il semblait reposé, en paix. J'entre-ouvris la bouche. Pourquoi venait-il de me dire ça ?
Sentant mon regard lourd sur lui, il se retourna pour me faire face. La lumière du feu illuminait ses iris pourtant aussi sombres que les cendres qui traînaient dans la cheminée.
- On ne réussit jamais sans échec. Ne rêvez pas.
Je restai silencieuse un instant.
- Vous avez déjà échoué monsieur Park ?
Il leva un sourcil. Sûrement était-il surpris par ma question. Il souffla, avant de poser sa joue au creux de sa paume, tout en me jaugeant. Il passa une main dans ses cheveux et quelques-uns retombèrent délicatement sur son front.
- On parle de vous pas de moi.
- On ? Il n'y a que vous qui parlez de moi. ricanai-je
Je vis le coin de ses lèvres s'étirer en un doux sourire. Celui-ci lui allait bien, pour tout dire. Il semblait tel un ange, tel un démon, le parfait entre-deux de deux mondes totalement différentes l'un de l'autre.
- Pourquoi m'avoir invité ce soir ? j'enchaînai
- Je n'ai pas le droit ?
- Ce n'est pas la question.
Il se leva. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine lorsque je le vis s'approcher de moi. Finalement, celui-ci me dépassa simplement pour s'en aller vers la fenêtre. La neige tombait. Lui la regardait. Venait-il de m'ignorer ? Il se le pourrait.
Je ne dis rien. Je restai là, face à la cheminée.
- Vous êtes étrange. Vous m'intriguez. Voilà tout.
Je sursautai presque avant de vivement me retourner vers lui. Il s'était retourné également. Je rougis violemment.
- Vous aussi vous êtes étrange. j'osai dire
Sa tête pencha légèrement sur le côté droit.
- Ah oui ?
Je regardai soudainement ailleurs. Cet homme était en train de bien trop me déstabiliser et ça me plaisait autant que ça me faisait peur. Soudain, je sentis sa main se poser sur ma joue. Il était derrière moi, je penchai ma tête en arrière et rencontra son regard. Lui debout, moi assise. Sa main toujours posée sur ma joue.
- J'espère en savoir plus un jour. il sourit
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Paradoxe | P.JM
Fanfiction"Vous êtes prétentieux, docteur Park.." Kim Soo est une jeune femme déterminée, ne tolérant aucun échec de sa part depuis sa plus petite enfance. Ses années de labeur la conduisent à être acceptée en tant qu'interne dans un des hôpitaux les plus pr...