- chapitre 8

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Les mots du docteur Park résonnait encore dans ma tête tandis que je fermai le dernier bouton de ma blouse. Je me regardai un instant dans le long miroir fixé à l'intérieur de mon casier. Je grimaçai en voyant deux énormes arcs de cercle sous mes yeux, j'étais cernée comme jamais je ne l'avais été.

Je soufflai, avant de camoufler tout cela sous une couche fine de fond de teint. Je ne pouvais pas supporter que l'on puisse me voir fatiguée. C'était tout bonnement impossible pour moi et je refusais que l'on puisse me juger sur quoi que ce soit, ainsi, mon sommeil en faisant partie.

Je sortis dans un des couloirs et entendis un cri strident qui eu le don de me glacer le sang, je regardai autour de moi et devinai que ce son venait tout droit d'une des chambres d'un patient. Je courus rapidement vers celle-ci et ouvris brusquement la porte. J'ouvris grand les yeux, en voyant ce qui semblait être le patient, prendre par le col une pauvre infirmière.

- Monsieur.. je mis doucement mes mains devant moi, prouvant ma non-agressivité Pouvez-vous lâcher cette infirmière s'il-vous-plaît ?..

La jeune soignante tourna la tête vers moi, et dans son regard je pouvais y lire de la peur et de l'angoisse. Elle réclamait mon aide et je tentai de rester calme malgré la situation délicate dans laquelle nous nous trouvions.

- Et vous pouvez-vous vous mêlez de ce qui vous regarde ? s'énerva-t-il en resserant son emprise sur sa victime

Je faisais mine de tousser, prenant un air faussement calme et sûre de moi. J'avançai à petit et doux pas vers eux et m'arrêtai à environ deux mètres.

- C'est vrai vous avez raison, mais je crois qu'il doit bien y avoir une autre manière de vous énerver, vous ne croyez pas ?..  tentai-je

- Vous vous moquez de moi ? On veut me forcer à avaler ces satanés médocs ! Ça me tue à petit feu ce poison, vous voulez juste vous débarassez de moi ! il cria et l'infirmière ferma les yeux, terrifiée

Je tirai une chaise du bureau de sa chambre et m'y asseyai en croisant les bras. Il arqua un sourcil, intrigué, méfiant et sur ses gardes. J'inspirai, expirai.

- Vous savez quoi ? Je suis de votre côté. fis-je d'un ton neutre

Il fronça les sourcils et relâcha brusquement l'infirmière qui vint en un éclair se réfugier derrière moi, tremblotante. Bon, maintenant il fallait sortir de cette chambre en sécurité et je doute que ce soit de toute tranquillité.

- C'est vrai quoi, on est pas assez compréhensif de vos peurs et craintes. continuai-je

Je sentis l'aura craintive de la soignante derrière moi. Il fallait qu'au moins elle, je la sorte d'ici, au moins elle pourrait aller chercher de l'aide. Quelque part, je n'avais pas non plus envie de rester avec un patient aussi instable que lui et utiliser la violence contre un malade n'aurait aucun sens et serait dangereux pour lui comme pour moi. Je soupirai, dans quoi je me suis mise..

- Si vous le voulez bien, discutons-en seulement tous les deux. demandai-je, pas sereine du tout

L'homme hôcha doucement la tête, lançant un regard noir à la jeune femme. Il était plutôt âgé mais avait l'air d'avoir conservé sa force. Il était assez large et imposant et je savais d'ores et déjà que je n'allais prendre aucun risque. Je tournai la tête et fis un signe de tête à l'infirmière, lui intimant de sortir de la pièce, elle me répondit en un léger sourire reconaissant.

- Oh, vous avez oublié ça. je pris un post-it sur le bureau et décrocha un stylo attaché à ma blouse

Elle me regarda, interloquée.

Paradoxe | P.JMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant