Paradoxe | P.JM

- chapitre 12

Je sais que je le serrais fort, bien trop fort pour qu'il se fasse des idées. Je le serrais comme si il était la dernière chose à laquelle je pouvais tristement me raccrocher, à ce moment même. Ce soir, mon cœur était lourd et mes épaules aussi. Ce fardeau amer me pesait terriblement. Le fardeau d'avoir cru à ces mensonges futiles, le fardeau d'avoir laissé ma mère fébrile.

- Kim Soo.. il avait soufflé, perplexe

Je ne demandais même pas à ce qu'il me rende mon emprise, je ne demandais aucune pitié, aucune peine. Je ne demandais pas de l'empathie, et encore moins un sourire forcé. Cela devait faire une éternité, que je n'avais pas enlacé quelqu'un. Cependant, je sentis sa main se presser faiblement dans le bas de mon dos. Cela se sentait, qu'il n'était pas habile avec ce genre de geste. Son corps était tendu, dur comme de la pierre. Oui, monsieur Park était indiscernable, on ne savait pas réellement quel genre de personne il était.

Pourtant c'était dans la chaleur de ses bras à lui, que je trouvais réconfort. Il avait ce parfum viril, ce parfum exaltant, qui avait sans aucun doute le don de rendre accro n'importe qui. Il avait cette aura flottant autour de lui, capable à la fois de violence, mais aussi de bienveillance.

- Ne restons pas là, vous allez attraper froid. sa prise se desserra

Je le sentis s'éloigner et je relevais les yeux vers son dos large et musclé. Il n'avait pas daigner me regarder, et je le remerciais pour ça. Je me contentai de suivre de près sa silhouette robuste se diriger d'un pas rapide vers le parking privé. En effet, les chirurgiens, les médecins et certaines personnes hautes placées dans l'administration de l'hôpital bénéficiait d'un parking intérieur. Un privilège qui témoignait cruellement de cette hiérarchie fermement installée.

Monsieur Park ne s'était pas retourné, il m'avait ouvert la porte mais ne m'avait pas accorder un regard. J'ignorai comment il savait, comment il savait que je ne désirais pas que l'on m'accorde trop d'attention dans ces moments là, que ma fierté était blessée lorsque l'on me regardait dans ces instants de détresse. Nous avons fait le trajet dans le silence, et c'était sûrement mieux comme ça. Il avait respecté mon silence, et je l'admirais pour sa patience. Qualité dont je ne me doutais absolument pas chez lui.

- Monsieur Park, je ne veux pas vous déranger.. je passai une main sur mon visage J'ai agis spontanément veuillez m'excuser.

- Si c'est spontané, c'est sincère. Kim Soo, mon métier ne consiste pas seulement à ouvrir des corps, je suis capable d'empathie également. il rétorqua doucement

Un instant, je fixai le paysage assombrit par la nuit. Moi, je n'avais pas le courage de le regarder. J'avais toujours cette boule au ventre, lorsque je me montrais faible devant quelqu'un. Cette sensation de paraître futile et ridicule, aussi signifiante qu'une goutte de pluie parmis des milliards.

- Pour vous, nous sommes dans un contexte professionnel actuellement alors ? je demandai finalement

- Vous posez les mauvaises questions, Kim Soo. il avait répondu après un long silence

Le ton de sa voix avait été à la fois doux et dure. Je n'avais pas répliquer, et me demandais où il comptait m'emmener cette fois-ci. C'était la seconde fois que nous nous retrouvions seulement tous les deux en dehors de l'hôpital, et j'en étais fortement gênée. Je ne voulais pas qu'il me voit comme une gamine capricieuse uniquement capable de misérablement pleurer.

Mais j'aimais bien cette ambiance muette. Le silence qui demeurait n'était pas pesant, encore moins dérangeant. J'étais à l'aise et me sentais bien, car à ma plus grande surprise, monsieur Park n'avait émit aucun jugement. Il avait fixé la route le reste du trajet, sans me poser de question.