- chapitre 13

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Le soleil pointait le bout de son nez, éclairant nos deux corps nus habillés d'un drap blanc. La nuit avait été si courte et à la fois si longue que je dû plusieurs fois regarder le visage endormi de mon supérieur, m'assurant que ce rêve n'en était pas un.

Je me relevai légèrement et fixait le mur face à moi. Il était enjolivé de photos. De vieilles photos, de vieux portraits en noir et blanc. Je n'avais pas eu le temps de les remarquer. Non, tout ce dont je me souvenais était la silouhette robuste de monsieur Park qui me poussait là, juste là, sur ce matelas. Torturant ma peau et mon esprit par la même occasion, pressant sa main sur mon cou, embrassant fièvreusement mes lèvres.

Je soufflai et me levai sans faire de bruit. Pieds nus, je marchai vers ce mur remplit de vieilles images. Je me plaçai face à elle et là, à l'intérieur d'un cadre doré je me figeai face à ce visage aussi doux qu'une brise. Une femme se tenait là, assise sur un fauteuil les bras soigneusement posés sur ses cuisses. Elle avait les cheveux longs et une figure semblable à un agréable songe. Une figure si belle qu'une beauté comme ça, il n'y en avait qu'une dans un siècle entier.


- Elle est belle, n'est-ce pas ? fit une voix dans mon dos


- Très.. je souris faiblement, en devinant finalement qu'il s'agissait de sa mère


Je me retournai doucement vers lui et tombai sur ses deux yeux charbonneux qui me scruptaient. Nous ne disions rien, nous nous regardions juste, conscients tout deux que cette nuit avait été à la fois la pire chose et la meilleure.

Il passa une main dans ses cheveux de jais et, je vis son regard se perdre dans le vide de la pièce un instant. Il semblait perplexe, il semblait réfléchir. Je me pinçai les lèvres en croisant fébrilement mes doigts. Regrettait-il ? Je n'en savais rien. Monsieur Park paraissaît si fermé et si ouvert en même temps. Il était difficile de se fier à ses expressions pour comprendre les pensées qui l'abritaient.


- Je vais te ramener. il finit par briser le silence


J'hôchai lentement la tête et l'observai se lever. S'habillant d'un jogging noir et d'un pull gris. L'atmosphère était calme mais pas si paisible. Non, mon supérieur paraissaît préoccupé et pensif. À aucun moment il ne leva son visage pour rencontrer mes iris une seconde fois, à aucun moment il n'avait daigner m'adresser toute l'attention que deux amants d'un soir se donnent lors de leur réveil. Celle de se regarder dans les yeux longuements, comblés par le plaisir qu'avait été leur péché, celui de s'aimer, rien qu'une soirée.

Mais monsieur Park alias Park Jimin n'en fit rien, et c'est une fois que son corps fut vêtu entièrement qu'il passa à côté de moi pour quitter la pièce, frôlant mon épaule comme si je n'étais qu'un minable fantôme, translucide et inexistante. Je me retournai brusquement et attrapai alors sa manche nonchallement.


- Vous n'allez pas me dire que vous regrettez ? N'est-ce-pas ? je demandai alors


Monsieur Park se retourna lentement, très lentement. Pour autant, ses yeux ne me captaient pas. Son regard glissait partout, sauf sur moi. Tandis que le mien s'abandonnait à ses lèvres charnues qui se pinçaient.


- C'est une erreur, Soo. Je suis ton supérieur, tu comprends ? Ton putain de supérieur, pas ton futur mec. il rétorqua d'une voix froide


Je m'arrêtai net, je fronçai les sourcils. Incrédule, je sentais de longs et lourds frissons me parcourir à l'entente de ce ton si glacial qu'il venait d'utiliser. Et lorsqur j'osai passer de ses lèvres à ses yeux, je croisai enfin ses orbes noirs me toiser durement.


Paradoxe | P.JMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant