Sous le sable

Chapitre 27

A son réveil, Caroline repensa sur le champ à ce qu'elle avait vu cette nuit. Tout s'expliquait. Arkha, folle de rage et honteuse s'était vengée.

Après avoir pris le petit-déjeuner en compagnie de Sathis, la paysanne qui l'avait si généreusement accueillie, elle commença à établir un plan, sous la directive d'Aâmet, la femme qui l'aiderait à pénétrer dans le harem.

Celle-ci avait l'aspect d'un bon-vivant ; souriante et aimable, elle n'avait pas hésité une seconde à porter secours à Caroline.

Tout d'abord, la jeune femme devrait se vêtir telle une servante. Elle se démaquillerait et ôterait tout ses bijoux.

Aâmet avait demandé au préalable l'autorisation de pénétrer dans les quartiers privés du harem en ayant pour prétexte d'apporter de précieux bijoux à une des nombreuses épouses royales.

Le lendemain, à l'aurore, après avoir chaleureusement remercié et salué Sathis, elle rejoignit Aâmet sur son char. Le cœur de la jeune Caroline s'emballa lorsque le cocher lança les chevaux au grand galop.

Lorsqu'elles arrivèrent devant le harem, la jeune femme resta bouche-bée. Le bâtiment était d'une extraordinaire beauté et l'on pouvait aisément distinguer la richesse des jardins.

Malgré la douceur de l'aube, la chaleur se faisait sentir. Sous sa grossière tunique de lin et sa robe, Caroline étouffait. De plus, le stress n'arrangeait rien.

Alors qu'elles allaient rentrer, un garde les arrêta.

- Que faites-vous ici ? Déclinez votre identité et expliquez la raison de votre venue.

- Je suis Aâmet et je viens apporter de riches bijoux pour une épouse, je suis accompagnée de ma servante.

Le garde jeta un regard dédaigneux en direction de Caroline avant de les laissa rentrer. Le bâtiment était étonnamment calme et il y régnait une certaine sérénité.

Dès qu'elles furent éloignées de la sortie, Aâmet montra le chemin des appartements des épouses.

- Je t'attendrais près de la sortie. Bonne chance. Lui murmura-t-elle avant de s'éloigner.

D'un pas pressé, Caroline parcouru le couloir en quête d'indices.

La chance lui sourit lorsque l'une des portes s'ouvrit, laissant apparaître une servante.

Vive comme l'éclair, elle se cacha derrière un mur et écouta la conversation.

- N'oublie pas de m 'apporter de l'huile la prochaine fois ! Je ne supporterais pas d'en manquer !

- Oui, madame Arkha.

- Je voudrais aussi de nouveaux parfums, et de nouvelles robes !

Après avoir continué sa liste de demandes, la dénommée Arkha claqua la porte au nez de sa servante, la laissant seule, dans le couloir.

Ni une, ni deux, Caroline sortit de sa cachette et aborda la jeune femme.

- Qui êtes-vous ?Demanda la jeune femme.

- Une simple servante, comme toi.

- Que me veux-tu ? Dépêche-toi, j'ai du travail.

- Je voudrais que tu me dises si ta maîtresse s'est rendu à Thèbes dernièrement.

Sans méfiance, la servante répondit.

- Oui, il y a quelques semaines, il me semble.

- D'accord, je te remercie.

Après avoir prit congé, la jeune servante s'éloigna. Alors qu'elle réfléchissait, Caroline vit arriver un homme. De nouveau, elle se dissimula et observa l'inconnu.

Lorsqu'elle vit son visage, elle manqua de s'étouffer. C'était Imhotep. L'homme qu'elle avait interrogé à Thèbes et qui avait nié être lié à l'affaire.