9 : Aller à l'opéra

84 19 58
                                    

(3.01) mon birthday wsh

JOYEUX ANNIVERSAIRE. (-Clare)

...

Depuis une semaine, Justin vivait sur pilote automatique. Il ne mangeait plus. Il ne dormait plus. Il ne se reconnaissait plus, aussi.

Heureusement, ses amis avaient réapparu dans sa vie et ne l'avaient plus lâché d'une semelle. La baston dans les rues parisiennes avaient au moins eu pour effet de se rendre aux oreilles de cette commère d'Audrey, qui l'avait aussitôt appelé pour s'excuser de ne pas lui avoir dit avant qu'elle s'était rendue compte des réelles intentions d'Arthur envers Clare. Justin lui avait aussitôt dit de ne pas s'en faire, qu'il n'était pas fâché. De toute façon, sa tristesse prenait toute la place ; il n'avait plus un pour cent d'énergie à consacrer à la rancœur. Et puis, même s'il s'en était beaucoup plaint cette semaine, il savait qu'il n'aurait pas tenu le choc sans ses amis à ses côtés.

Le lundi soir, Marion lui avait fait la surprise de venir le voir devant son école avec des croissants -des croissants Franprix, mais c'est déjà ça-. Ils n'ont pas reparlé une seule fois du froid qui s'était installé entre eux ces derniers temps et ont simplement écouté du rap à fond en marchant et dansant à moitié dans les rues de la ville. Le mardi, Fran l'avait invité chez lui pour l'aider à perfectionner sa technique au bowling sur la Wii. Ils avaient alors constaté avec surprise que lorsqu'il était de bonne humeur, Justin était limite capable de devenir champion du monde. Mercredi soir, Louise et Audrey avaient insisté pour le kidnapper dans les boutiques de fringues et lui avaient payé une chemise et une paire de baskets qu'ils avaient déjà repéré ensemble pendant les soldes. Elles n'ont pas arrêté d'enchaîner blague sur blague pour le mettre de bonne humeur, et Audrey a même fini par s'introduire derrière la caisse d'un magasin pour dire 'le petit Justin a perdu ses parents, je répète : le petit Justin attend ses parents à l'accueil'. Bon, ils s'étaient aussitôt fait virer de la boutique, mais ils avaient bien rigolé. Le jeudi, les gars du groupe avaient réussi à se mettre d'accord pour qu'ils se retrouvent dans le garage d'Owen. Coup de chance : sa belle-mère n'était pas là et ils n'avaient même pas eu besoin de mettre le son trop fort pour la faire chier.

Et puis voilà, on était déjà vendredi.

-Tu stresses ?

Justin ne se retourna pas, trop occupé à essayer de nouer comme il pouvait son nœud papillon.

-Nooooon, pas du tout, c'est vrai que je suis super détendu ! dit-il de façon ironique en continuant de se bagarrer avec son nœud.

-Bouge pas, je vais t'aider, dit alors Noam en le rejoignant, tout sourire.

C'était son idée, d'inviter Clare à l'opéra pour se faire pardonner. Et puis, c'était son anniversaire. Justin espérait que cet argument aller également pencher dans la balance.

-Elle ne va pas te briser le cœur le soir de ton anniversaire, t'en fais pas, dit gentiment Noam en lui attachant parfaitement son nœud papillon en moins de deux secondes.

Justin le fixa, les yeux écarquillés.

-À ce moment précis je te déteste de tout mon être, lâcha-il en le pointant du doigt. Ça fait vingt minutes que je galère et tu viens m'aider seulement maintenant ?

Noam éclata de rire en s'asseyant au bord du lit avec un haussement d'épaules. Justin, quand à lui, se plaça devant son miroir en pied et fixa son reflet. Ce soir n'était certainement pas un soir comme les autres, et il avait vu les choses en grand. Il avait bien profité du fait que sa mère lui avait proposé de choisir le cadeau de son choix pour ses vingt-trois ans, surtout. Quelle ne fut pas la surprise de sa génitrice quand il a débarqué le lendemain matin en lui demandant deux places pour aller l'opéra, seule idée qu'il avait trouvé pour faire retomber Clare raide amoureuse de lui.

JustinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant