A cœurs ouverts

12

- Tu peux arrêter de faire la tête ? je souris en caressant la cuisse d'Harry. T'es censé être content de passer la journée avec ta famille.

Je me penche pour l'embrasser dans le cou et déverrouille mon portable pour ouvrir le message de Mark, qui me demande quand je suis dispo pour prendre un café.

- Je suis content, mais quand même...

- T'es pas de garde, je réponds en verrouillant mon portable. Y aura sûrement d'autres traumas demain, ne pleure pas.

Il secoue ses épaules et ça me fait sourire. Quelle tête de cochon celui là. Je glisse mes doigts sur sa nuque et le masse doucement. On entre dans la rue où vit Gemma et toute sa petite famille. Harry trouve une place et gare ma voiture en faisant bien attention. Ça me fait sourire et fondre à chaque fois ce petit air concentré. Il coupe le contact et capte mon regard.

- Quoi ? Elle est bien garée là.

- Je sais, j'ai rien dit.

- Tu me fatigues, il souffle, un sourire aux lèvres, avant de prendre mon visage entre ses mains et de picorer ma bouche.

- Ça ressemble à un "je t'aime" quand même, je pouffe entre deux baisers.

Il se recule un peu, son sourire se fanant alors qu'il plonge son regard dans le mien.

- Si ça te fait plaisir de penser ça, il murmure d'un air presque sérieux.

- Oh c'est toi qui me fatigue là, je ris en le repoussant.

Il éclate de rire et cache son visage contre mon cou.

- D'accord, c'était un "je t'aime".

- Mmh, je préfère ça.

Je l'embrasse furtivement et me détache pour descendre de la voiture. J'ouvre la portière arrière pour récupérer les fleurs sur la banquette.

- Tu vas répondre à ton père ? demande Harry en descendant à son tour.

- Quoi ?

Il me rejoint et prend le sac de cadeau sur le sol de la voiture.

- Ton père, je sais qu'il n'arrête pas de t'envoyer des messages et que tu ne lui réponds pas.

Il ferme la portière et s'appuie contre la voiture pour me bloquer le passage.

- Comment tu sais tout ça ?

- Parce-qu'il m'a envoyé un message ce matin pour me demander si tu avais un problème avec ton portable car tu ne répondais pas.

- Et qu'est-ce-qu'il a dit d'autre ? je soupire.

- Que si tu continues de l'ignorer il passera à l'hôpital.

- Il va pas faire ça, je rigole en me tournant pour passer de l'autre côté de la voiture et me diriger vers la maison de ma belle-soeur. Mark déteste l'hôpital, il n'y met jamais les pieds.

- Je te préviens juste.

- J'ai vraiment bien choisis les fleurs quand même, je change de sujet alors qu'on arrive devant la porte d'entrée.

Harry lève les yeux au ciel, un sourire au coin des lèvres, et appuie sur la sonnette.

- Tu vas me le répéter encore combien de fois ?

- Autant de fois que j'en aurais envie. Non mais c'est vrai quand même ? Et elles sentent bon en plus !

La porte d'entrée s'ouvre sur Lucy, qui porte son éternelle tenue de foot.