A cœurs ouverts

19

Point de vue de Harry.

L'attente est interminable. Je caresse distraitement sa main, espérant que ça le fasse revenir. Niall fait les cents pas depuis ce matin devant la chambre. On attend depuis bientôt 48 heures que Louis ouvre les yeux.

Je soupire et pose sa paume sur ma joue. Je veux qu'il me touche de lui même, ça me manque tellement.

- Louis ? je chuchote.

Aucune réaction. Je serre délicatement ses doigts et embrasse sa main avant de la reposer sur le matelas.

- T'as intérêt à ouvrir les yeux parce-que sinon je... j'y arriverais pas sans toi. J'ai besoin de toi Louis.

Les larmes me montent aux yeux et je regarde nos mains liées.

- Je suis allé t'acheter une bague lorsque tu étais au bloc. Je pouvais pas rester dans la salle d'attente, il fallait que je m'occupe. Zayn m'a accompagné, il m'a aidé à me décider.

Je soupire et tourne la tête lorsque Niall entre dans la chambre.

- Toujours rien ? il demande en refermant la porte.

Je secoue la tête et repose mon regard sur son visage.

- Putain, il souffle en passant sa main dans ses cheveux. Quel enfoiré. Il m'a dit de... cet imbécile m'a dit de le débrancher si il... Mais quel crétin !

- Quoi ? je souffle en le regardant. Non, il ne... Non.

Je pensais qu'il m'aurait désigné comme la personne qui devait prendre cette décision... il devait se douter que je n'arriverais pas à l'appliquer, même si c'était sa volonté.

- Ça ne fait même pas deux jours, il faut lui laisser un peu de temps.

Niall soupire et avance l'autre fauteuil près du lit pour s'installer. Il n'y a plus qu'à attendre. Je sais qu'il va se réveiller.

* * *

Louis est sortit du bloc il y a maintenant 49 heures. À peine plus de deux jours. Sa mère est passée le voir, et elle est restée comme toujours ce bloc de glace, elle n'a rien laissé paraître. Ça aurait été un inconnu dans ce lit elle aurait réagit de la même manière. Quand je la regarde je me dis que c'est un miracle que Louis soit cet homme généreux, aimant et tendre.

Je passe délicatement mes doigts dans ses cheveux, repoussant une mèche rebelle qui tombe sur son front. Son visage se crispe subitement et mon souffle se coupe.

- Louis ? Tu m'entends ?

J'observe ses traits se détendre, sauf ses paupières qui sont toujours plissées. Je prends sa main et tente de contrôler ma respiration.

- Mon amour, je chuchote en massant sa paume.

Je sens mon cœur s'arrêter de battre lorsque ses paupières se soulèvent enfin. Il les referme aussitôt, éblouie pas la luminosité de sa chambre. Je tremble comme une feuille, mais je ne le brusque pas, lui laissant le temps d'émerger tranquillement. Il papillonne pendant quelques secondes et son regard se pose finalement sur moi. Je souris doucement, puis il fait une sorte de grimace et essaye de lever le bras.

- Tu es encore intubé, on devrait bientôt te l'enlever, t'inquiète pas.

Je soupire profondément et pose ma main sur sa joue.

- Tu es réveillé.

Il est encore dans le coltard, c'est flagrant. J'essuie les larmes qui ont coulées sur mes joues, tout en continuant de lui sourire. Je vois bien qu'il lutte pour garder les yeux ouvert.