A cœurs ouverts

13

Je prends une gorgée de café, le regard rivé sur ma tablette. Je fais défiler les annonces de maison depuis une petite dizaine de minutes. Je lève les yeux en entendant des coups contre la porte de la salle de pause des titulaires.

- T'as deux minutes ? me demande Harry.

- Mmh, ça tombe bien je devais te voir.

- Je dois m'inquiéter ? il sourit en s'approchant.

- Non, je ris en secouant la tête. Combien tu veux de chambre ?

- Quoi ?

- Je suis en train de regarder des annonces immobilières, mais on doit choisir tous les deux. Donc combien ?

Je me décale pour lui laisser de la place sur le fauteuil où je suis installé.

- C'est la salle des titulaires, je vais pas m'installer.

- C'est bon y a personne. Allez viens. Tu ne m'as toujours pas répondu.

- Combien tu penses qu'on devrait en avoir ?

- C'est une question piège ? je souris en le regardant s'asseoir près de moi.

- Tu l'as posé en premier. Tu peux jeter un coup d'oeil sur ce scan ?

Il me montre sa tablette pour que je regarde. Je fais défiler les différents clichés, tout en reprenant une gorgée de café.

- Tu peux opérer seul.

- Je sais, mais...

- Tu n'as pas besoin de moi, c'est parfaitement dans tes capacités.

Je lui rends la tablette et me tourne un peu plus vers lui.

- Celle-là me plaît bien, mais il n'y a que deux chambres et elle est un peut-être un peu trop loin de l'hôpital.

Je le vois sourire et repousser une mèche rebelle qui me tombe sur le front.

- Tu veux plus de deux chambres ?

- Il faut au moins une chambre d'ami, plus la nôtre... donc oui, pourquoi pas ? Peut-être trois, ou quatre ? Ou même cinq ?

- Oulah, cinq ? rigole Harry.

- Je sais pas, on en parle c'est tout.

Je secoue mes épaules alors qu'Harry me fixe, effleurant délicatement ma machoire.

- Trois ou quatre ? il répète en souriant un peu plus.

Je souris et acquiesce doucement.

- Trois ou quatre. C'est déjà pas mal, non ?

- Trois ou quatre c'est parfait.

Il se penche et m'embrasse tendrement. Je sens ses doigts sur ma nuque alors que les miens glissent sous sa blouse.

- Je dois aller au bloc, il sourit contre mes lèvres. Au fait, tu as vu Zayn ? il demande en se reculant plus franchement.

- T'es obligé de parler de lui lorsque tu m'embrasses ?

- Oh arrête, il rit et picore doucement ma bouche. Alors ? Tu lui as parlé ?

- Non, je soupire. Il m'évite toujours. Je te jure, il quitte la pièce dès que j'arrive s'il le peut. Ou alors il se débrouille pour qu'on soit entourés par des gens qui n'ont pas à entendre nos discussions. Il m'énerve je te jure.

- Coince le au bloc, ou bipe le aux urgences. Il ne peut pas t'ignorer indéfiniment. Pourquoi il t'ignore d'ailleurs ?

- Parce-que c'est un imbécile, je lève les yeux au ciel. Non sérieusement j'en sais rien.