Palier 18

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Dans la pièce il faisait tiède, ni trop chaud mais établi de façon égale avec la fraîcheur ambiante afin de donner à l'endroit un aspect de bonheur, de doux rayons de lumière sûrement dû au soleil pénétraient dans la chambre et me caressait doucement le visage comme si ma maman était au bord de mon lit et me réveillai après une longue nuit, ma tête était légèrement bercé sur le côté, me donnant une sensation d'apaisement et de sécurité que je n'avais pas ressenti depuis longtemps. Tout était silencieux, calme. Je n'avais plus mal, c'était un bon point mais les souvenirs de la veille me revenaient doucement. De ce rêve bizarre à ma réaction face à Jacob, mais à aucun moment je ne semblais éprouver du regret et je n'avais qu'une seule envie : repartir de zéro, sur des bonnes bases et arrêter de me pourrir la vie avec toutes ses histoires. Retrouver cet agréable regard, cette insouciance et cette simple relation avec le canadien. Je voulais le retrouver lui mais surtout moi, qui me suis perdu pendant tout ce temps et que je ne reconnaissais plus. Je voulais reprendre ma vie normale, où j'étais en dernière année à râler encore avec mes amis sur tous et rien, rigoler à pleine gorge avec Eric, profiter de mes moments avec Changmin et Hwall, et revivre d'incroyables soirées avec notre groupe au complet. Mais cette idée idyllique n'était que vouée à l'échec : le rouquin serait toujours inquiet, Eric toujours sur ses gardes et Hyunjae ne reviendra pas. Notre groupe de pote s'était dissous à cause d'histoire de cœur et je m'en voulais sincèrement, j'aurais aimé éviter ça, que tout reste comme tel et que jamais je ne sois tomber amoureux de Bae Jacob, ce garçon aux boucles blondes accordées à ses yeux verrons et son visage parsemé de discrètes petites constellations qui aurait été toujours souriant et amical. À cause de ça, tout était différent, j'étais différent. Jamais mes deux amis ne s'étaient plaints de ce changement mais je savais qu'il le constatait chaque jour. Était-ce en bien ou en mal ? Avais-je été si égoïste ? Les avais-je fait inconsciemment souffrir ? Étaient-ils ne serait-ce qu'heureux à mes côtés ? Leurs soutiens étaient infaillibles, c'était sans doute le point le plus sûr de cette histoire triste à l'eau de rose. J'avais l'impression d'être Jack qui courait après Rose dans le film Titanic. Étions-nous proche du naufrage ? Étais-je proche de la noyade ? Allais-je tous sacrifiés pour lui ? Le faire passer avant moi ? L'aimer sans regret et sans limite ? Étais-je totalement prêt ? J'étais attaché à lui, ça ne faisait aucun doute, c'était indéniable.
Ma tête allait exploser sous toutes ses questions sans réponses et mon seul réflexe fût d'inspirer grandement avant d'ouvrir doucement les yeux sur ma baie vitrée qui, effectivement, était devant le soleil déjà haut dans le ciel. Quel heure était-il ? Mes parents étaient-ils de retour à la maison ? Nous avaient-ils vus ? Je ne me demandais pas où était le blondinet, quelque chose passa dans mes cheveux doucement avant de s'enlever. Il était toujours là, avec moi. Il était resté. Je me relevais avec lenteur, pour ne pas me brusquer puis observait sans conviction ma chambre avant de me tourner vers lui. Sa position avait l'air peu confortable : il était à semi-adossé contre mon bois de lit, sa tête reposant contre le mur, il n'avait pas dû avoir très chaud car il ne portait qu'un tee-shirt noir, qui lui allait à ravir, et un jogging de la même couleur. Il se passa une main sur le visage et quand il ouvrit les yeux, les miens les captèrent et s'y accrochèrent.

"- Merci..., voyant qu'il ne comprenait pas vraiment j'ajoutais : d'être resté."

Il ne répondit rien mais s'étirait doucement, comme un chat puis sa main tomba involontairement sur la mienne et je cru voir de l'hésitation dans son attitude avant qu'il ne me regarde. Je ne pus dire que :

"- Jacob... oublions tout ça, toute cette histoire. Recommençons... tous, repartons de zéro."

Ses pupilles passaient de mes yeux a mes lèvres comme si je lui annonçais la mort improbable de quelqu'un, il se mordit la lèvre en semblant peser le pour et le contre. Il ferma les yeux. Que pensait-il ? Allait-il vraiment accepté ? Au final, je ne savais même pas ce qu'il ressentait.. Qui étais-je pour lui ? Étais-Je vraiment quelqu'un qu'il utilisait à sa guise ? Un ami ? Quelque chose... d'autre ?
J'allais me détourner, m'avouant vaincu, n'ayant pas envie d'empirer plus la situation. Il m'attrapa le menton de sa main libre, autre que sur la mienne, et me regarda tendrement, puis posa délicatement son front contre le mien, inspirant grandement avant de fermer les yeux et de hocher la tête après quelques secondes.

Il était d'accord.

Sans voix         -- MoonBaeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant