Sans voix -- MoonBae

Palier 2

        Le soir était arrivé à grande vitesse, sans que personne ne s'y attende réellement et le jour était encore présent lorsque la dernière sonnerie de la journée avait retentit dans le bâtiment, annonçant aux élèves que les cours étaient terminés pour aujourd'hui et qu'ils pouvaient dès à présent rentrer chez eux, ce qui leurs procuraient des étirements ou des soupires par-ci par-là avant, qu'à leurs rythmes, ils ne sortent des salles pour rejoindre le portail qui les mènerait à un retour maison imminent, tandis que moi j'attendais Eric au pieds de l'escalier, ayant oublié mes clefs dans l'entrée ce matin. J'étais à peine arrivé, ayant sortie mon téléphone entre temps pour checker mes notifications et messages que j'avais potentiellement reçut cette dernière heure, lorsque je sentis un contact sur mon poignet, qui me fit légèrement sursauter tellement ce contact était doux et je relevais la tête sur le visage lumineux du blond de ce matin, il était accompagné d'une personne plus âgée qui me fit signe de la tête pour me saluer, je lui rendis son geste avant de regarder Jacob qui m'observait avec des yeux parsemé d'étoiles, je crois qu'il était heureux d'avoir passé une bonne journée. Il me fit de nombreux gestes que je ne comprit pas, mais que j'observais avec patience, regardant de temps à autre sa bouche qui mimait des mots pour accompagner ses mouvements mais je n'y compris pas plus que s'il me parlait Italien mais je le trouvais tout de même mignon à tenter de communiquer aussi bien qu'il le pouvait avec moi, qui n'avait aucune base de langue des signes. Quand il eut finit de parler, ce fût la personne à côté de lui qui prit la parole :

"- Jacob souhaiterait te remercier pour avoir été gentil avec lui aujourd'hui, ayant remarqué que tu avais voulu parler avec lui mais que tu manquais de connaissance dans notre langue alors il demande s'il pourrait avoir ton numéro pour pouvoir communiquer plus aisément avec toi et que vous puissiez enfin vous comprendre."

      Je vis le blondinet hôché de la tête, replaçant son beau sourire sur les lèvres. Le traducteur attendait patiemment que je lui donne ma réponse, étant attentif à ce que je pouvais faire ou dire au cas où Jacob pourrait me répondre. Il était certes muet mais loin d'être sourd et lorsque je donnais mon accord, voulant le connaître plus pour pouvoir l'aider un maximum, je vis que le canadien sautillait légèrement en tapant doucement dans ses mains, okay je l'avais rendu content et j'étais content de l'avoir fait, je lui aurais même pincé les joues tellement il était mignon et innocent, mais je lui tendit simplement mon téléphone pour qu'il puisse y rentrer son numéro et me tournais vers le traducteur qui était légèrement plus petit que nous, les cheveux bruns assez court et de grands yeux noirs, il paraissait très professionnel et bien veillant et je le remerciais de m'avoir traduit ce qu'il m'avait dit, et il m'avait simplement sourit. Alors que Jacob me rendait mon cellulaire, j'entendis des voix familières dans mon dos et les deux jeunes gens devant moi se penchèrent avant de partir en direction de la sortie, les suivants du regard avant d'entendre mon nom être prononcé et lorsque je me retournais, Eric leva un sourcil en souriant.

"- Pourquoi tu souris comme ça ?

- Comment ?

- Niaisement, répondit Hwall les mains dans les poches de son pantalon d'uniforme.

- Oh, je suis juste content d'avoir aidé quelqu'un aujourd'hui."

      Alors que mon colocataire passait son bras autour de mon cou et que notre ami se mit à mon autre côté, nous nous dirigions vers le portail au rythme de mes paroles qui racontait ma journée et ma rencontre avec le blondinet. Puis nous retrouvions le reste de notre groupe qui nous attendait patiemment devant la grille, Sangyeon nous demandant ce qui nous avait prît tant de temps à venir avant que nous ne partions tous ensemble en direction de nos appartements respectifs, discutant de tout et de rien comme les matières du jour, des filles que quelques-uns de mes amis avaient repéré ou bien ce que nous allions manger ce soir, en soit c'était animé.

      Quelques heures plus tard, le ventre rempli de notre repas constitué de ramens et de kimpab, je me retrouvais écroulé au côté de mon colocataire, nous regardions un programme aléatoire à la télévision et digérions comme nous le pouvions. À un moment donné, mon ami eut un gaze vocal, pour ne pas dire qu'il avait roté, et je lui fis la remarque que ce n'était pas très charmant et qu'il devrait faire attention sinon toutes les filles partiraient en courant en rajoutant "devant le porcinet que tu es", il m'avait ironiquement répondu qu'on pouvait pas tous être aussi distingué que je l'étais et je cite "que c'était naturel et que les gazes, ça dégonflait le ventre", mais quelle chochotte celui là ! Puis il s'était lancé dans une longue explication partant du fait que c'était bénéfique pour nous et que ça n'avait que des avantages.

"- Sauf l'odeur, lui fis-je remarquer."

      Il avait ronchonné avant de se lever et d'annoncer théâtralement qu'il allait reposer ses yeux et son corps, qui ne dérangeait personne et qui était tout autant bénéfique que les gazes de son monologue précédent puis il quitta la pièce, me laissant seul devant l'écran diffusant des images qui ne m'intéressait pas plus que ça alors je décidais de pendre mon téléphone. Après quelques minutes passées à naviguer sur les réseaux sociaux, je me rappelais que Jacob m'avait laissé son numéro et que je devrais lui envoyer un message mais lorsque je fus devant la zone de texte grise, attendant patiemment que je pianote des mots sur celle-ci, je ne savais pas vraiment quoi écrire dans ce premier message alors je tentais des "hey Jacob c'est Kevin" avant que je ne l'efface en me faisant la réflexion que s'il m'avait laissé son numéro, c'est qu'il se souvenait de moi alors je recommençais "What's up bro ?" mais c'était sûrement beaucoup trop direct pour une personne qu'on connaissait à peine. "Hey Jacob comment se passe ta soirée ?", et j'effaçais à nouveau, me tapant la tête de ma main en me disant que ça aurait été beaucoup trop intrusif alors je soupirais. Pourquoi était-ce si dur d'envoyer un simple premier message ? Il n'était pas différent des autres gens que j'avais rencontré pourtant je ne voulais pas le brusquer, ni même m'imposer et l'inquiquiner dans sa vie comme un test surprise dès huit heures du matin.

Moi :
Hey Jacob, c'est Kévin !

      Après avoir appuyé sur envoyé, j'appuyais sur le bouton sur le côté de mon téléphone puis basculait ma tête sur le haut du canapé, n'étant pas sûr de mon choix de message. Le sien ne se fit pas attendre :

Jacob Bae :
Hey Kevin, j'attendais ton message (:

        Allez savoir pourquoi mais un sourire se plaquait automatiquement sur mon visage, j'étais sûrement content qu'il me réponde, et surtout aussi rapidement.

Moi :
Alors, comment s'est passé cette première journée ?

Jacob Bae :
Plutôt bien, j'étais assez stressé dans le sens où c'était une première pour moi..

    

     J'eus un petit pincement au cœur en lisant ce qu'il avait écrit, c'est vrai il était loin de chez lui et ne connaissait personne en soit.

Jacob Bae :
Mais je suis plus rassuré pour demain, parce que je sais que je pourrais venir vers toi si j'ai un problème !

       J'avais légèrement rigolé, qu'il était mignon, même par message.

Moi :
Je suis content que tu ne te sentes pas seul, c'est toujours mieux d'avoir quelqu'un sur qui compté

Jacob Bae :
Tout à fait vrai !
Bon je vais dormir, on se voit demain ?

Moi :
Dors bien

      Et il ne répondît plus par la suite et je fus légèrement déçu de ne pas plus avoir pu converser avec lui mais après avoir regardé l'heure, je le comprenait, il était bientôt minuit et je n'étais toujours pas au lit. Alors c'est d'un pas lent et lourd que je marchais en direction de ma chambre, après avoir éteint la télévision, enlevant mon uniforme avant de me jeter dans mon lit frais et de rentrer sous la couverture et de frissonner légèrement. Le réveil activé, la lumière éteinte, je tentais de trouver le sommeil qui ne se fit pas prier et je m'en allait dans les bras de Morphée pour une énième fois dans ma vie.