Palier 20

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23 Décembre, demain viendrai les parents de Jacob et d'un certain côté cela me paniquait, pas que j'avais peur de l'inconnu mais que je savais pas où nous en étions avec le blondinet, et mes parents aussi étaient perdu. Eux ce qu'ils voyaient c'était un : Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis. Un bordel pas possible depuis que nous étions arrivés ici, en moins d'un lois tout avait changé' j'avais même mis Eric et Changmin dans le doute en leurs envoyant malencontreusement une photo de Jacob posant fièrement à côté du sapin de Noël, un énorme sourire de gosse sur les lèvres. L'américain m'avait littéralement submergé de messages, tant que j'avais décidé d'éteindre mon téléphone pour éviter qu'il ne sonne tout le temps, bah devinez quoi ? Il envoyait des messages à Jacob pour lui demander de me transmettre :
• Qu'il allait me tuer si je ne lui répondais pas.
• Qu'il allait m'étouffer sous mon oreiller à mon retour.
• Qu'il s'était ligué avec le rouquin pour me botter les fesses si je ne daignait pas allumer mon téléphone.
• Puis il s'était excusé et avait pleurniché pour que je lui réponde.
Ça avait bien fait rire le réceptionniste de tous ses messages mais ne m'avait pas pour autant mis la pression pour que je lises les messages de mon colocataire, il avait juste haussé les épaules et posé son téléphone sur des draps dans sa chambre en disant "au moins je recevrais mais ça fera moins de bruit." Je vous jure, adorable au possible ! Puis il avait insisté pour que nous reprenions nos fameux cours de langues des signes. Certes je comprenais beaucoup de choses mais j'avais encore pas mal de difficulté et il l'avait bien remarquer. Au bout d'une session d'une heure, je m'étais mis à faire une sorte de caprice parce qu'il ne voulait pas me lâcher la grappe. Devinez sa menace : "Si tu ne concentre pas un minimum, je fais un deal avec tes parents pour qu'ils te fassent dormir dehors." Mais et puis quoi encore ? Il avait l'audace de me faire du chantage ? Quoi que... connaissant ma mère elle en serait capable... puis les moins quinze ne me disaient trop rien. Je préférai nettement qu'il me casse les pieds que choper la mort avec ce froid !
Il fallait avouer, il était d'une patience incroyable. Il prenait le temps de m'expliquer encore et encore, se faire plus précis et me féliciter, à sa manière, quand je réussissais quelque chose qu'il estimait de "compliquer". Je perdais patience, il me faisait apprendre des trucs dont je ne comprenais pas l'utilité et ça m'exaspérait. Prit de flemme, je posais mes mains à plat sur son lit, juste devant mes jambes en tailleurs, mon buste légèrement penché en avant, tentant une moue pour le dissuader de continuer.

"- Tu es bien mignon Kevin, mais ça ne marche pas comme ça."

Je me rapprochais de son visage, m'appuyant maladroitement sur l'objet imposant mais mou qu'était le matelas, un sourire taquin sur le coin des lèvres.

"- Ça marche comment alors ?"

Il rougit malgré lui, se mordillant la lèvre, cherchant ses mots. Sa proximité me mettait encore dans tout mes états. Rien qu'hier nous regardions la télévision avec mes parents, et n'ayant plus de place sur le canapé je m'étais mis part terre, ma tête reposant confortablement sur ses genoux. Ne me demander pas ce que nous regardions, je ne m'en souviens pas, j'avais été trop obnubilé par le contact que nous avions. Même ma maman m'avait lancé des coups d'œil, un peu dans le genre "c'est bien mon fils" mais avec une pointe de "il y a deux jours tu pensais que tout était perdu, qu'est-ce qu'il s'est passé ?".
Là, il semblait confus et paniqué. Je l'aurais croqué tout cru tant il était adorable.

"- Kevin...
- Hum ?"

Ça y est, j'étais perdu. Mon regard s'était posé sur ses lèvres affolées qui ne cessaient de se faire doucement torturer par ses dents, ne pouvant cacher sa nervosité. Et inconsciemment j'avais mordu la mienne, mais de retenu de lui sauter dessus. Quand je la libera, mon souffle fort vint s'échouer sur ses boules de chairs intensément teintées. Il recula doucement, encore et encore, mais je n'étais pas franchement du même avis, il était trop loin à mon goût et je ne cessait de me rapprocher jusqu'au moment où il s'effondra au ralentit sur ses oreillers sans me quitter des yeux. Je m'étais redressé légèrement, de telle sorte que mon corps recouvrait entièrement le sien, nos cuisses se touchant ans que nous n'en tenions compte, nos ventres se frottant à travers le tissu de nos pulls, mes mains de chaque côté de sa tête, mon visage à quelques centimètres à peine. Son visage légèrement cramoisi faisait ressorti ses tâches de rousseurs et ses yeux incroyablement pétillants, il était si beau que j'en souriait malgré moi. J'avais pour moi seul le plus beau des hommes au monde. Je viens taquiner de ma lèvre inférieure les sienne, me retrouvant à présent sur les avant-bras par réduire encore la distance qui nous séparait.

"- Alors ? Comment ça marche ?"

Il vint me taper doucement le pectoral en rougissant de plus belle, j'en ris doucement tant la vue était magnifique, et il agrippa doucement ma nuque de ses deux mains pour me rapprocher et poser ses lèvres sur les miennes, comme pour le faire taire. Et pour le coup, je ne trouvais rien à redire. Il avait capitulé et j'en étais bien content ! Ayant mal aux bras, je me laissait complètement aller sur lui, venant d'une part caresser sa joue et de l'autre découvrir son buste et son ventre, doucement. Notre baiser s'intensifiait légèrement pour devenir moins timide et plus audacieux, tant que sa langue prit elle-même l'initiative de demander l'accès à ma bouche, que je ne lui refusais pas. Au départ elles se battaient, se découvraient et étaient sauvages, puis elles devinrent complices et se mirent à créer une danse harmonieuse qui nous coupa le souffle. Ma main glissa de sa joue chaude à sa nuque, la frôlant doucement de mon index, la dessinant avant de parcourir son cou, me baladant de sa pomme d'Adam à sa clavicule puis remonter, inlassablement. Il en soupira sur mes lèvres, m'arrachant un sourire satisfait sur les miennes, alors que mon autre main passa sous son pull et son teeshirt, venait timidement faire la rencontre de sa peau tiède et incroyablement douce. Il frissonna, j'avais oublié qu'il était chatouilleux. Et je m'en amusa, joueur, venant frôler ses poignées d'amours inexistantes et il se mit à rire en lâchant ma bouche, laissant le doux bruit de son souffle saccadé s'élever dans la chambre telle une douce mélodie que je redécouvrais chaque fois. Et je voulais l'entendre, encore, le faire rire. Je voulais encore m'imaginer quel son pouvait sortir de sa bouche. Alors mes deux mains passèrent sous ses vêtements pour venir prendre en otage son tronc et le chatouiller comme il se devait. Il se tortillait dans tous les sens, tentant désespérément d'enlever mes longs doigts de sa partie sensiblement douillette mais il n'arrivait pas à ne serait-ce que me repousser un peu, il était trop faible pour ça. Des larmes commencèrent à rouler sur ses joues tant c'était agréablement tortueux. Au bout d'un long moment, je cessait enfin la torture et il tenta tant bien que mal de reprendre son souffle. Et je l'observais, sans retenue, détaillant encore chaque détail que je connaissais déjà par cœur mais dont je ne me lassais pas. Ce n'est que lorsqu'il rouvrit les yeux que je me rendis compte que j'avais arrêté de respirer, un doux sourire qui arrêtait tout mon système lui sublima encore plus son visage. Mon cœur s'arrêta, d'incroyables fourmillements s'emparèrent de mes doigts et de tout mon corps, j'en oubliais presque de cligner des yeux tant je ne voulais pas perdre une seule miette de cet incroyable spectacle qui se déroulait devant moi.

"- Je t'aime."

Sans voix         -- MoonBaeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant