Palier 19

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Le reste de la journée avait été quelque peu gênante, nous étions embarrassés par notre situation et j'en aurais rigolé nerveusement tant je ne savais pas si je préférais cette situation à la précédente. Nous avions passé notre matinée dans un silence de plomb, ne savant que dire l'un à l'autre, même quand ma maman nous avait demandé ce qu'il se passait nous n'arrivions pas à répondre correctement. J'avais prétexté être stressé pour mes futurs examens de rentrée alors que Jacob avait trouvé l'excuse d'avoir mal dormi. Malgré tout il avait essayé de me taquiner en disant que je lui avais sûrement refilé ma maladie mais ça, ma maman ne le saura jamais, nous avions juste pouffer avant de retourner à nos assiettes à peine vide. Puis les parents étaient sorti pour faire les derniers achats de Noël et nous avaient confié la décoration du sapin de Noël ainsi que d'essayer de décorer le salon où l'on recevra les cadeaux et les parents du canadien. L'arbre en plastique trônait près de la fenêtre, au fond de la pièce à côté de la télévision. Et chacun de notre côté nous avions commencé à décorer comme nous l'imaginons, nous faisant un petit concours du plus beau côté. J'étais des plus concentré, je ne voulais pas perdre face à lui et me risquer à un gage que je n'assumerais pas. J'accordais donc chaque branche, chaque couleur, chaque symétrie avec grande attention, tentant de trouver un équilibre parfait et idéal sur cet imposant objet. Et le minuteur sonna, nous avions eu trente minutes exactement pour tout donner. Je levais les mains en l'air en même temps que mon ami et nous nous regardions en reculant jusqu'à être à la même hauteur puis je décomptais avec mes doigts, la boule au ventre :

"- Trois... deux... un."

Nos regards se tournèrent extrêmement vite vers le sujet de notre compétition : aussi incroyable que vrai les deux parties s'accordaient à merveille. Mais son côté avait un aspect plus festif et enfantin qui s'accordait parfaitement avec le thème. Ma bouche s'était ouverte d'elle-même sous la beauté de son travail puis me tournais vers lui pour avouer :

"- Tu as clairement gagné."

Il hausse les épaules. "-Je sais." Mais et puis quoi encore ? Il prenait la grosse tête pour un jeu comme ça ? Le plaisantin !

"- Eh oh monsieur je me la pete, redescend sur terre ! Mon chef-d'œuvre n'est pas si horr..."

Il attrapa mon menton dans sa main pour tourner mon visage vers mon boulot, de loin c'est pas top c'est vraiment mais les deux allaient bien ensemble. Je soupirais, m'avouant vaincu puis me tournais vers lui en croisant les bras, boudeur.

"- Alors ?, commença-t-il avant de légèrement s'étirer la nuque.
- Alors quoi ?
- Qu'est-ce que j'ai gagné ?
- J'en sais rien, qu'est-ce qui te ferait plaisir ?"

Il sembla réfléchir absurdement, la main sous le menton avant de me regarder innocemment après quelques secondes de réflexion à la noix. Mais il ne dit rien, il se contenta seulement de me fixer.

"- Quoi ?
- Je sais pas si tu vas accepter.
- Dis toujours, j'ai trop rien à perdre."

Il sourit innocemment avant de se rapprocher un peu, et encore, de plus en plus jusqu'au moment où je pu sentir son torse contre les bras, mon cœur sa faire la malle et mon visage prendre doucement feu. On avait pas passé un acte ce matin ? Il avait la mémoire cou...

"- Je veux accrocher l'étoile."

J'ai rien dis. C'était pire ! Il allait m'enlever ce doux plaisir de grimper sur une chaise pour déposer fièrement l'objet peint en doré sur le haut du sapin. J'avais toujours adoré ça...

"- Mais...
- J'ai gagné non ?
- Tu es injuste !, mes épaules s'affaisserent doucement.
- C'est dommage pour toi, dit-il avant de venir pincer ma joue doucement."

Mon visage avait définitivement prit feu et tout mon corps entier en fait. Il pouvait me demander n'importe quoi que je l'aurais fait, alors je lui soupirais un pauvre petit "d'accord" avant de me retourner et de lui tendre l'objet convoité. Il m'embrassa la seconde joue avant de se tourner vers l'arbre. "C'ÉTAIT PAS PREVU DANS LE CONTRAT DE CE MATIN ÇA !" hurla mon esprit en panique face à son action sortie de nul part. Le méchant m'avait mit dans tout mes états. Je l'aidais à garder son équilibre sur la chaise de salon trouver à côté de la bibliothèque et le voir accrocher l'ultime objet était tout aussi excitant que si je l'avais fait moi-même, j'en fus tout chamboulé. Je lui attrapais les mains qu'il me tendait pour que je l'aide à descendre, mais il perdit l'équilibre en essayant d'éviter de m'écraser les pieds. Par réflexe je le rattrapais par la taille, essayant de le stabiliser droit pour ne pas qu'il tombe sur le côté, et lui s'accrocha maladroitement à mes épaules.

"- Jacob, ça va ?"

Ma question avait sonné comme un murmure à peine audible et pourtant il releva la tête vers moi et se mit à éclater de rire en silence, cachant son visage dans mon pull. C'était magique. Puis son doux regard revint s'accrocher au mien et je le vis secoué la tête.

"- Quoi ? Tu as mal où ?"

Comme on dit : des gestes valent mieux que mille mots. Il prit ma main agripper à sa taille et vint la poser sur son torse. "Sos SOS SOS KEVIN EN DÉTRESSE !" et mon souffle se coupa.

"- Là.. Et je ne tiendrais pas ma promesse.

Eh pardon excuse-moi ? Tu viens de dire quoi ?
J'allais lui demander ce qu'il voulait dire mais il me coupa pour venir m'embrasser doucement, tendrement, chaleureusement. J'en étais paralysé tant s'était doux, tant les papillons vécurent leurs meilleurs vies dans mon ventre, tant la tête me tournais. Je pouvais sentir son cœur battre à tout rompre, sûrement de panique. Malgré moi je souris et fermais les yeux, pour savourer cet instant dans ses moindres détails.
"CE N'ÉTAIT PAS PREVU DANS LE CONTRAT DE CE MATIN mais on va y remédier sur le champs."







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Sans voix         -- MoonBaeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant