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J'étais à mon entraînement, je frappais comme un fou dans un sac de sable. Je devais vraiment avoir l'air dingue, je passais ma frustration, mon énervement... ma tristesse. Ça me trottait dans la tête ça refus catégorique de Ten, ce refus d'aimer, de m'aimer moi. J'en avais marre. J'en pouvais plus. Ça faisait trois semaines que je ne l'avais pas vu, trois semaines depuis que je m'étais rendu compte que j'étais amoureux de lui et trois semaines qu'il avait fuit comme si j'allais le chasser. Comme si j'allais lui faire du mal, alors qu'au final c'était lui qui ne voulait pas m'en faire. Mais il ne pouvait pas me faire du mal, pas intentionnellement. Il avait juste peur de lui même et ça me bouffait encore plus.

- T'es en forme aujourd'hui, soupira mon entraîneur.

Je l'aimais bien ce gars. Il était un peu spécial c'est vrai, mais je l'adorais. C'était le premier à qui j'avais parlé de mon orientation sexuelle et... de tout, je lui parlais de tout. Sauf de Ten.

- C'est pas de la forme SeungHyun, répondis-je.

- Racontes-moi tout, lâcha-t-il en s'asseyant par terre.

Je savais que je ne pourrais plus esquiver la question, alors je me calmais un peu en retirant mes gants, m'asseyant à ses côtés.

- Je suis amoureux, dis-je mollement.

- C'est pas censé être formidable l'amour? Rit-il.

- Pour toi peut être, avec JiYong. Pour moi c'est un peu plus compliqué. Il me regardait simplement en attendant les détails. J'aime quelqu'un qui ne veut pas être aimé, et ça me tue.

- Pourquoi il est comme ça?

- Il est triste. Dans le genre... toujours au bord des larmes, le sourire cassé. On dirait qu'il est toujours heureux, mais les gens qui ont l'air les plus joyeux sont souvent tout le contraire j'imagine. Il est dans le genre complètement brisé et il le sait, mais il ne veut pas que quelqu'un essaye de le réparer. Il ne veut pas que moi j'essaye, terminais-je en sentant mes yeux brûler.

- Je ne sais pas quoi te dire, répondît mon entraîneur. Aimes le simplement, il finira par reconnaître que ton amour est une bonne chose pour lui.

Il ne pouvait pas m'aider, c'était normal.

Je partais quand même de l'entraînement au bord des larmes, un canif planté dans la gorge.

J'étais de retour en soirée, toujours sans Ten. J'observais quand même les environs, espérant inconsciemment qu'il apparaisse juste devant moi pour que je puisse le prendre dans mes bras.

Mais il n'arriva pas. La seule personne que je vis venir c'était TaeIl.

- Johnny... tu penses encore à Ten? J'haussais les épaules. Tu dois arrêter. Il ne vient plus, il est ailleurs, arrêtes de te bouffer pour ça.

- C'est pas un « ça », TaeIl. Je l'aime, lui non. Si je pouvais arrêter d'y penser je l'aurais fait mais j'y arrives pas.

- Alors déportes ton amour sur quelqu'un d'autre... chuchotât il, juste assez fort pour que je l'entende.

- Ne viens pas me dire que tu veux que je t'aime toi pour l'oublier lui, c'est la vraie vie ici pas un de tes dramas, crachais-je méchamment.

- Je ne t'ai pas demandé de m'aimer de cette manière. T'as pas de meilleur ami, personne pour te changer les idées. Laisses-moi le faire, sourit-il.

Personne ne pouvait m'enlever Ten de la tête, encore moins me changer les idées.

- Faisons ça, dis-je.

Il me sauta dans les bras pour m'enlacer. Ça aurait pu être agréable, si je ne voulais pas que ce soit le thaïlandais à sa place.

happiness ; johntenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant