J'étais à une soirée, encore. Encore le même bruit, toujours le même alcool. La seule chose qui manquait et qui laissait un gout encore plus amer sur mon palais, c'était l'absence de Ten. Lui qui ne ratait jamais une fête n'était pas là. Pas dans mon champ de vision pour illuminer ma soirée, encore moins sur le balcon pour qu'on puisse discuter. Absent partout, sauf dans ma tête.
Mes réflexions ne menaient qu'à lui et je me perdais dans un vague dément en pensant à ce garçon quand quelqu'un vint m'interpeller.
- À quoi tu penses?
- À quelqu'un, répondis-je.
- À Ten?
- Lucas...
- T'es amoureux?
- J'en sais rien.
Il rit, d'un rire offusqué un peu trop franc.
- Bien sûr que si tu sais, lança-t-il. Tu sais que tu l'aimes... je m'apprêtais à parler mais il continua. Même si tu prétends n'en avoir rien à faire, ne même pas savoir si t'es amoureux, ça se voit à des kilomètres comme si c'était marqué sur ton front avec des néons. Ça se voit que tu aimes sa présence, que t'es même un peu perdu quand il n'est pas là, comme maintenant. Ça fait plusieurs soirs qu'on le voit, enfin au moins que je le vois. Que son sourire tu l'aimes mais surtout quand tu en es la cause, que même si tu sais qu'il ne va pas être jaloux t'as envie de parler à tout le monde juste pour le faire réagir. T'aimerais savoir si il pense à toi avant de s'endormir ou bien au réveil? Ça doit te rendre malade, ça se voit en fait. Ça se voit que t'es constamment en train de te poser des questions en ce moment.
- Et c'est mal?
- De se poser des questions? Répondît-il. J'acquiesçais. Non, ça prouve qu'il est capable de te faire te remettre en cause, c'est ça l'amour.
- Me remettre en cause? Interrogeais-je.
- Oui, c'est ce qui arrive quand on est amoureux. Tu te poses des questions sur comment tu pourrais rendre l'autre heureux, comment l'aider parfois. Tu changes certaines de tes habitudes, tu pourrais tout changer chez toi juste pour cette personne. Tu te remets en question tout le temps; c'est ça le vrai amour j'imagine, être prêt à changer pour l'autre.
- Ce n'est pas plutôt quelque chose de mal, de ne plus être soi-même?
- Ça dépend, t'as juste à répondre à une question pour le savoir, lança-t-il en laissant planer un silence pour que je lui demande.
- Qu'est-ce que c'est? Abdiquais-je.
Il se retourna vers moi, l'air sérieux, plantant son regard dans le mien.
- Est-ce que tu t'aimes quand tu l'aimes?
Bien sûr. Je m'aimais même plus qu'avant. J'aimais ce que ce garçon m'avait fait devenir.
La conclusion de cette soirée était positive, avec malgré tout un arrière goût amer. J'étais bien amoureux de lui, mais il n'était pas là et même s'il l'avait été, il aurait fuit.

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happiness ; johnten
Fanfiction- On ne m'a dit que du bien de toi. - Ah oui? C'est bizarre. Je ne suis qu'un petit con.