Deadly Rain (terminée)

🌧 Chapitre 37 🌧

Avec Derek, on se regarde tandis que Théo continue de fixer ladite Tara. Je voudrais poser des questions, mais la tension est si palpable que je ne suis pas sûr que cela soit une bonne idée.

Avec ma seconde main, je fais relâcher la prise de Théo sur mon poignet puis j'attrape sa main pour la serrer dans la mienne avant d'entrelacer nos doigts.

— Théo ! Comme je suis contente de te voir ! Ça fait siiiiii longtemps.

— Tu es morte Tara. Comment tu peux être encore en vie ?

Il se frotte les tempes, comme s'il luttait contre une migraine.

— Ah lala... Déjà des questions alors qu'on vient de se retrouver...

— Réponds !

En plus, il est à cran donc je ressers ma prise sur sa main pour l'éviter de faire une connerie.

— Les joies des dessous-de-table petit frère. Mais on en parlera plus tard. Vous avez besoin d'une douche et d'une bonne nuit de sommeil. Mes hommes vont vous conduire à vos quartiers.

— Où est mon frère ?!

— Liam est en train de dormir Stiles. Il a eu une matinée fatigante. Tu le verras plus tard. Sûrement au repas que nous prendrons en commun ce soir.

Je fais un pas dans sa direction, prêt à lui refaire son portrait. Malheureusement, Derek me retient par l'épaule et parle d'une voix où transparaît toute l'hypocrisie du monde.

— Nous vous remercions pour votre hospitalité.

Il me tient fortement par le bras et il fait de même avec celui de Théo. Il nous entraîne à sa suite pour rejoindre notre quartier provisoire. J'ai envie de lui lancer une flopée d'injures plus fleuries les unes que les autres. Mais son regard noir me fait ravaler mes paroles. En tout cas, le temps qu'on soit dans une pseudo sécurité.

Une fois la porte fermée derrière nous, on est pris au piège. Il finit par nous lâcher et lève la main devant ma tête avant de s'enfermer dans la salle de bain. Je souffle bruyamment puis me tourne vers Théo. Il est complètement hagard, perdu.

— Théo ?

Il me tourne le dos mais je suis sûr d'entendre un sanglot qu'il a tenté de cacher.

Je l'enlace par-derrière et le berce.

— Donc... c'était ta sœur ?

— O... oui... Quand j'étais un enfant, on vivait dans un coin dangereux. On était dans la même famille d'accueil... Un soir, on rentrait du parc où elle m'emmenait jouer. On s'est retrouvé dans une rixe. Elle s'est pris une balle perdue. Quand les secours sont arrivés, elle avait perdu beaucoup de sang. Beaucoup trop pour qu'elle survive. Elle est morte sur la table d'opération. Enfin, c'est ce que la famille d'accueil m'a dit.

Je comprends maintenant d'où viennent des crises d'angoisse.

— Comment elle peut être encore en vie ? Ce n'est pas possible... Si elle n'est pas morte sur la table d'opération, pourquoi on m'a menti ? Pourquoi elle n'a jamais essayé de me retrouver.

Je ressers ma prise sur son corps tremblant et le berce pour l'aider à se calmer.

Après un long moment, je sens qu'il se détend dans mes bras et il ne peut empêcher un bâillement de s'échapper de ses lèvres. J'essuie les larmes séchées de son visage puis embrassent ses lèvres.

— Allons nous coucher. On a besoin d'une bonne nuit de sommeil. On aura l'esprit plus alerte pour réfléchir et penser.

Il hoche simplement la tête et je le guide jusqu'au lit. Je lui enlève ses chaussures puis le déshabille pour le mettre en caleçon. Je l'allonge et le couvre.

Alors que j'allais le laisser, il attrape mon poignet et me tire faiblement vers lui.

— Reste...

Je me déshabille et me couche contre lui. Je l'enlace et le regarde s'endormir.

Je m'endors rapidement et sans m'en rendre compte.