🌧 Chapitre 31 🌧

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Théo m'a pris dans ses bras et on est resté comme ça une bonne vingtaine minutes, profitant l'un de l'autre et l'excellente nouvelle. L'eau n'est plus contaminée. On va survivre. Mon rêve va peut-être devenir une réalité. La douleur est toujours présente, mais je l'occulte. Il ne reste que la joie de vivre. Je ne pensais pas que ça pourrait être si grisant.

Théo finit par s'éloigner pour me regarder. Il essuie les larmes qui continuent de rouler sur mes joues puis il embrasse mes lèvres, dans un baiser chaste et tendre. J'attrape son bras pour avoir un rocher dans la tempête qui me submerge petit à petit.

— Je vais aller à la maison pour trouver de quoi te soigner ainsi que des serviettes. Ensuite, ensemble, on y retourne pour prendre la voiture et nos affaires puis on ira retrouver Liam.

Je hoche très lentement la tête. Je ne suis pas vraiment pour son idée, mais je sais qu'il n'a pas le choix. Je ne veux pas mourir desséché dans ce piège à loups. Je ne dessers pas ma prise et il finit par me caresse la main, comme pour me rassurer.

— Stiles... Je n'ai que quelques mètres à faire... Et plus rien ne nous arrivera maintenant. Puis si on veut trouver rapidement Liam, il faut se dépêcher.

Je le regarde puis je lâche son bras. Il s'en va en courant tandis que je m'allonge du mieux que je peux. J'angoisse d'être seul dans cette forêt où il n'y a pas un bruit. Aucun alors que d'habitude, elle regorge vie. Est-ce que le silence ou la forêt vont devenir une phobie ?

Je me redresse et regarde autour de moi pour voir si Théo arrive. Mais non, rien. Je trouve qu'il en met du temps. Et si... s'il était tombé dans un piège. Peut-être qu'ils nous attendaient à la baraque et qu'ils ont éliminé pour être sûr qu'on ne se mette pas à leur poursuite. Je vais mourir. Seul. Vidé de mon sang. Ou de septicémie. Ou de soif peut-être. Laquelle serait la moins douloureuse ? Aucune...

Finalement, j'entends un moteur et je reconnais rapidement le véhicule que Théo a emprunté, volé, lors de notre précédente rencontre. Il descend, comme s'il n'avait mis que quelques minutes.

— Bon sang, tu en as mis du temps ! J'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose !

Il consulte sa montre et je vois qu'il retient un soupire.

— Je n'ai mis que six minutes Stiles...

Je cache ma surprise, j'ai eu l'impression que c'était plutôt en heures que le temps aurait dû être mentionné. Alors que c'est vraiment quelques minutes.

— Ca été long pour moi !

Il me sourit et je ne saurais dire s'il est moqueur ou juste attendri pour ma peur. Il s'évanouit rapidement et je comprends que le pire reste à venir...

— Je vais ouvrir le piège à loups. Tu vas saigner. Abondamment. Comme une hémorragie donc je vais faire un garrot avant de bander la plaie. Je ne pense pas que tu puisses marcher pour le moment, alors tout ce qui compte c'est de te soigner pour éviter de devoir t'amputer, d'accord ?

Je souffle tandis que Théo se prépare pour la suite. J'ai clairement peur, mais je n'ai pas le choix de faire ça. Personne ne viendra nous aider. Pas de pompiers. Ni de médecins avec des analgésiques pour faire disparaitre la douleur.

— Théo, promets-moi que ça va aller.

— Ca va aller... ça va aller.

Il n'a pas l'air d'être sûr, mais ça me suffit. Il se met au niveau de ma cheville et m'annonce qu'il va compter jusqu'à trois. Je hoche la tête pour dire que j'ai compris.

Un...

Je prends une grande inspiration et ferme les yeux.

Deux...

Je hurle de douleur car il n'a pas attendu d'être à trois pour ouvrir le piège. J'ai l'impression que ma jambe est en feu tellement j'ai mal. Je lutte contre la nausée qui m'assaille et le noir qui veut m'engloutir. Ce n'est pas le moment. Il me montre la serviette que je récupère. Je mords dedans du plus fort que je peux. Ça ne soulage pas, mais ça permet de se concentrer sur autre chose.

Alors que Théo s'occupe du mieux qu'il peut de ma cheville, je me demande comment les gens faisaient à l'époque. Comment ils faisaient pour supporter la douleur sans médicament ?

— J'ai fini... J'ai bandé ta jambe. Je me nettoie et on y va.

Mes larmes se tarissent. J'ai encore mal, mais je crois que je n'ai plus assez d'eau en moi pour continuer à pleurer. Je me sens épuisé, incapable de faire un mouvement. Lutter contre la douleur est un puissant aspirateur à force. Je suis complètement vidé. Théo me porte dans la voiture et me force à prendre des antidouleurs qu'il a trouvés dans la trousse médicale qu'on avait récupérée.

Il s'installe derrière le volant puis me regarde.

— Allons chercher ton frère.

Je hoche la tête, unique chose dont je suis capable pour le moment.

🌧🌧

Enjoy ^^

Deadly Rain (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant