Draculien ou le cousin raté de Dracula

Chapitre 10

Je reprends donc mon histoire.

Nous étions arrivés au douloureux moment qu'était le gâteau. Encore une fois, une terrible histoire était arrivée autour d'un gâteau.

En effet, comme vous avez pu le constater, cette histoire semble se répéter encore et encore, mais il y a vraiment des objets qui sont maudits. Encore plus quand ce sont des objets que je ne peux pas manger.

Un de nos invités elfes avait ramené un gâteau. A priori, celui-ci semblait très appétissant et tout le monde s'était tourné vers cette immense sculpture pour baver, prêt à se jeter dessus pour en prendre une part.

Alors que nous étions tous perdus à admirer cette pièce, une fumée rouge sombre et asphyxiante se dégagea de celle-ci. De grandes toux emportèrent chacun de nous et nos yeux s'étaient mis à pleurer. Cette attaque nous avait tous pris de court sans qu'on comprenne pourquoi.

Puis je tentai de braver cette nuée rouge qui me brimait ma vision. J'essayai alors d'ouvrir lentement mes yeux pour mieux discerner mon environnement. Mais mes efforts furent rapidement vains.

Ce nuage toxique et écarlate me prit mes dernières forces et me fit tomber par terre, tout comme le reste de mes invités. Il fut alors impossible pour moi de me relever. Nous étions tous paralysés au sol alors que le nuage se dispersait. Je pus enfin voir de nouveau, et ce, sans me brûler les yeux.

Ainsi, je discernai à la perfection les deux silhouettes qui se dessinaient sous mes yeux.

Malheureusement, je ne connaissais que trop bien ces deux femmes : Paige Grimstock et Adeline Youngblood.

*

— Euh... On est censé les connaître vu le gros blanc ? lâche Draca en arquant un sourcil.

— Évidemment que vous devez les connaître ! m'écrié-je. Tout le monde connaît ces deux sorcières !

— Bah... J'en ai jamais entendu parler, rétorque Dracoola.

— En même temps, tu ne sais rien de ce qu'il se passe dans notre monde !

Il lève les yeux au ciel un instant pour réfléchir puis hausse les épaules. Visiblement, il n'a pas envie de chercher plus loin que son nez.

— Tu les connais toi ? demande Draca à Drakuler.

— Bien évidemment ! Pour qui me prends-tu ?

Draca semble assez déçue par sa réponse, comme si elle voulait qu'on la conforte dans son ignorance. Heureusement pour elle, elle avait tout de même l'excuse d'être encore une débutante dans cet univers, mais bientôt, elle ne pourrait plus se cacher derrière cette excuse.

— Et puis, j'étais présent. Alors – évidemment – que je suis au courant de l'identité de ces deux femmes.

De nouveau, mon histoire a été interrompue pour rien. Bon, cette fois-ci, je dois bien admettre que c'est de ma faute. J'aurais mieux fait de ne pas laisser ce blanc. Mais en même temps, j'attendais quelques réactions stupéfaites par cette annonce. J'étais vraiment persuadé qu'ils reconnaîtraient leurs noms...

— Bon, comme il faut tout vous expliquer, comme toujours, soupiré-je. Ces deux sorcières sont toutes les deux à la tête du Coven de l'Argent Cœur de l'Ancien.

— Et alors ? lance Draca avec désinvolture.

— Elles sont à l'origine du coven de sorcières le plus dangereux du monde !

— Tout de suite, ce sont d'horribles et méchantes sorcières, lâche Culadra en levant les yeux au ciel. Je te croyais bien plus ouvert d'esprit tout de même bro ! Cesse de directement les rejeter les pauvres ! Tout le monde crache sur les sorcières ! Il s'agirait de grandir et de les accepter dans nos vies !

— Mais tu n'as rien compris ! Encore une fois ! m'emporté-je.

— Je comprends surtout que tu es sorcièrophobe bro, m'accuse-t-il, l'air fier.

— Mais... Mais... Pas du tout enfin !

Il lève de nouveau les yeux au ciel et secoue la tête pour faire comme s'il ne veut plus discuter avec moi. Malheureusement, il peut être très têtu quand il le veut...

— Je reprends. Le Coven de l'Argent Cœur de l'Ancien, autrement dit, le CACA–

— PARDON ? hurle Dracoca-cola en retenant un rire. Ça s'appelle vraiment caca leur truc ?

— Oui.

— Comme le caca qui sort des fesses ?

Je lui lance un regard assassin en espérant que ça le calme, mais cet abruti finit par exploser de rire. Je ne vais jamais y arriver à ce rythme...

— Bon, le CACA–

Dracoca-cola explose à nouveau de rire. Mais quel gamin... Et maintenant Dracoola se met à rire à son tour en lançant "oh mais je viens de comprendre !". Tous les deux se mettent à rire stupidement. J'en ai vraiment marre de ces deux andouilles...

— Bon, ce coven est une des organisations de sorcières les plus importantes. Autrement dit, il vaut mieux être en accord avec elles, sinon on en paie le prix fort... Et je vais vous expliquer mon problème avec elle dans la suite de mon histoire.

Draca arque brièvement un sourcil, comme si la suite semble soudainement l'intriguer. Quant aux deux andouilles, ils continuent de rire, tellement qu'ils finissent par s'écrouler au sol à force de rire.

*

Je n'étais pas le seul à reconnaître la silhouette de ces deux femmes. Malheureusement, nous les connaissions tous. Personne ne pouvait ignorer leur existence. Tout le monde était capable de reconnaître la chevelure flamboyante de Paige et celle écarlate d'Adeline.

— Alors comme ça, ça prévoit une petite sauterie et ça ne nous invite même pas ? lâcha la rousse d'un air narquois.

— Quoi ? Mais bien sûr que je vous ai envoyé une invitation ! ripostai-je.

— Nous n'avons pourtant rien reçu, rétorqua Adeline. Alors garde tes stupides excuses pour toi. Personne, je dis bien PERSONNE, n'oublie de nous inviter.

— Et comme nous ne supportons pas ça, et encore moins les mensonges que tu t'apprêtes à nous dire, nous sommes venus dans l'unique but de nous venger.

Adeline fit apparaître une guitare dans ses mains.

— Voici une guitare hantée. Nous y avons mis une part de nous à l'intérieur. Comme ça, nous verrons tout ce qui se passe chez toi et si jamais tu prévois d'organiser de nouveau une fête sans nous... La guitare se réveillera et se mettra à jouer une douce mélodie qui vous fera dormir jusqu'à la fin de la fête. Autrement dit, vous ne profiterez jamais d'une fête sans nous !

Elle posa la guitare et toutes les deux disparurent en un claquement de doigts.

Nous regardâmes tous la guitare, puis nous échangeâmes tous un regard jusqu'à ce qu'on se décide de fuir en courant, ce qui mit alors fin à la soirée.

*

— Heureusement, avec le temps, j'avais trouvé un moyen de neutraliser la malédiction de la guitare en l'enfermant dans la cabane, puisque celle-ci est faite d'un bois magique ensorcelé par les fées.

— Mais pourtant... Elle a réussi à s'en sortir ! me fait remarquer Draca.

— C'est bien ça mon problème.

Et soudainement, j'entends quelques accords de guitare provenant du salon...