𝒱𝒾𝓃𝑔𝓉-𝓆𝓊𝒶𝓉𝓇𝑒 𝒹𝑒́𝒸𝑒𝓂𝒷𝓇𝑒

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          Le jour de la remise des diplômes est arrivé. Elvin n'a pas vu le temps passer, malgré ces derniers jours où il était allongé dans son lit à serrer son coussin contre lui. L'attente n'était pas aussi longue qu'il avait pensé. Au contraire. Après avoir ressassé l'accident, mainte et mainte fois, Elvin a finit par se résoudre à l'idée qu'il n'aurait rien pu faire. Il n'a pas cessé de revoir ces images tourner en boucle dans sa tête avec plusieurs scénarios différents. Au début, il se disait qu'il pouvait le faire traîner, et prendre plus de temps pour se rendre au bal. Puis, il a commencé à se convaincre que c'est de sa faute et que c'est lui qui aurait dû aller chercher l'inhalateur de son copain. Il a commencé à s'en vouloir de ne pas avoir eu le réflexe de sauter pour le protéger. « Au moins, je serais mort avec lui et non en train de souffrir, seul. » Pense-t-il, car malgré la présence d'Aveline, il ne retrouve pas une présence maternelle, ni une épaule chaleureuse. Aveline est certes une femme extraordinaire, mais elle reste « la maman de mon copain ».
          Elvin a passé ces nuits et ces journées à vivre plusieurs étapes du deuil, sans comprendre ce manège qui s'abat en lui. Une série de montagnes russes lui ont fait perdre la tête durant ces derniers jours. Il lui en voulait. Il en voulait à Andrew de l'avoir quitté. Il se demandait pourquoi c'était lui qui est parti. Il avait beau crier au plafond « pourquoi lui ? » Personne ne lui répondait. Elvin a fini par comprendre que le destin ne voulait pas de son âme, mais uniquement celle d'Andrew et quoi qu'il fasse, rien ne pourra jamais changer ce qui s'est passé.
          Ensuite, durant quelques heures, Elvin s'est pris d'une frénésie soudaine et a commencé à tout ranger et terminer ses cartons pour partir. Il re commençait à vivre « comme avant », comme si rien n'avait changé. Il se sentait bien, jusqu'à ce que la boîte à musique le réveille. Cette mélodie qu'il a cherchée pour plaire à Andrew. Elvin a mis la musique en boucle pendant les heures qui ont suivit sa frénésie. Alors que tout était à nouveau rentré dans l'ordre, l'espace d'un instant, dans l'espoir que ce cauchemar cesse, la seconde suivante, Elvin était allongé au sol, les bras et les jambes écartés, à écouter la musique de cette boîte devenue si importante. C'était comme s'il était à nouveau avec lui. Avec Andrew. Il n'a pas pleuré, refusant de se laisser emporter par le chagrin, mais il a dû batailler pour parvenir à ne pas craquer, une fois encore.
          Elvin a pris son courage à deux mains pour appeler Boston et annuler son inscription à l'université. Il a également appelé le MIT, au cas où, malgré les infos, ils n'étaient pas au courant. Enfin, le plus difficile fut d'appeler la propriétaire de leur appartement. Elvin ne se souvient pas des mots qu'il a prononcés ce jour-là, mais il est se rappelle avoir été un automate. Comme un robot, Elvin énonçait les faits et répondrait sans réfléchir. Par la suite, Elvin s'est assis au milieu de la pièce vide au rez-de-chaussée. Il débute un jeu de regard entre lui et la boîte à musique a commencé. Et sur un coup de tête, Elvin a pris la décision qui le guidera à son prochain destin.
          C'est ainsi que de nouvelles procédures ont été exécutées. Elvin s'est rendu sur un site de collocation anglaise, car il voulait quitter le pays. Il a pris la première annonce, au hasard, puis il a envoyé un message à la demoiselle. En quelques minutes, il a su la convaincre de le prendre, sans rendez-vous, ni d'entretient, car il l'a convaincu en quelques mots et surtout avec des payements en avance. Elvin n'a pas donné de détail. Il est resté bref et n'a rien dévoilé. Demain, il sera parti et il ne devra plus subir ces souvenirs qui le hantent. Ces souvenirs qui le blessent plus qu'ils le soignent ou le rassurent...
          Aujourd'hui, Elvin doit se rendre à l'école, une dernière fois et prendre son diplôme. Andrew devait faire le discours, mais il est convaincu que le directeur lui demandera s'il a la force de le faire, à sa place, en son honneur, comme un hommage. Elvin ne sait pas s'il voudra. Il ne sait pas s'il aura la force de parcourir ce chemin, ce même chemin qui lui fait tant de mal à parcourir. Aveline devait venir avec lui, mais elle ne trouve pas la force de quitter l'appartement. Elvin se lève et laisse la boîte à musique seule. C'est tout ce qui reste dans l'appartement. Toutes ses affaires ont été placées dans le camion qui l'emmènera demain matin. Il n'a plus de lit. Il n'a plus rien. Juste un caleçon de rechange. Elvin gardera les mêmes vêtements. Il a réussi à convaincre Aveline de prendre des affaires à Andrew, tout en laissant une partie pour elle. Elle savait qu'il allait partir, c'était prévu. Elle n'a pas contesté.
          Elvin sort de son appartement et découvre que sa soeur est déjà là, avec le petit dans la poussette. Il la salue d'un faible geste de la main, puis il descend les escaliers, pour les monter face au palier de la famille Gregg. Il sonne. Il toque. Il appelle Aveline. Elle ne répond pas. Seuls ses pleurs résonnent dans le couloir de l'entrée. Elvin sort son trousseau de clé, il a les doubles. Il ouvre la porte et s'infiltre chez elle. Au salon, recroquevillée sur le canapé avec un plaid Harry Potter, Aveline pleure à chaudes larmes devant des films d'Andrew qu'elle regarde à la télévision.
          Elvin la comprend, mais la voir s'infliger ça l'insupporte. Il prend la télécommande, éteint la télévision et retire le plaid de force à Aveline. Il la soulève du canapé, puis il la prend dans ces bras, comme pour la protéger. Il veut être là pour elle, mais il ne sait pas comment s'y prendre. Alors, il y a va comme il peut. Et ça marche.
          - Venez avec moi. Je vais aller chercher son diplôme.
          - C'est trop difficile.
          - Je sais. Pour moi aussi, Aveline. Mais tout seul, je n'y arriverai pas. Je dois faire un discours. Je dois lui dire au revoir. Et surtout, il faut qu'on prenne ce diplôme qu'il a obtenu en se donnant du mal. Il... Il était le meilleur de sa promotion. Vous vous rendez compte ? Andrew était un champion, il était le meilleur. Il faut lui rendre honneur en prenant ce bien qui définit qui il était et le parcourt qu'il a dû franchir, même avec un taré comme moi qui lui barrait souvent le chemin, rit-il tristement. Aveline, faisons ça pour lui et vous mettrez son diplôme dans un cadre. Chaque fois que vous passerez devant ce cadre, vous vous direz que vous êtes fière de lui. Fière de ce qu'il a fait et ce qu'il a vécu.
          Elvin ne pensait pas avoir la force de dire tout ceci, mais en y réfléchissant bien, il se rend compte que c'est facile, car c'est pour rassurer quelqu'un d'autre que lui. La tâche lui semble moins difficile, car savoir qu'il pourrait rassurer quelqu'un d'aussi triste que lui, voire plus, peut l'aider. Elvin ne veut pas qu'Andrew, depuis là-haut, se dise qu'ils ont tord de se morfondre. Et voir Aveline acquiescer le satisfait d'autant plus. Elle s'enferme dans sa chambre pour se changer. Elvin regarde sa montre et constate qu'ils doivent être au Lycée dans vingt minutes au plus tard. Lorsqu'il voit Aveline sortir de sa chambre en moins de cinq minutes, il soupire de soulagement. Il l'accompagne à l'entrée, la regarde mettre ces chaussures et la suit hors de l'appartement. Il l'attend au bas des escaliers, avec sa soeur. Il lui tend son bras, comme un gentleman afin qu'Aveline puisse s'y accrocher. Ce geste est très important pour Elvin, car il est convaincu que son bras pourra aider Aveline. Elle-même est convaincue que son bras est un appui qui l'empêchera de tomber, le temps de quelques heures. C'est un soulagement.
          L'arrivée au lycée n'est pas discrète, car tous les élèves et les professeurs, ainsi que les familles, ce sont réunis dans la cours, devant l'entrée, pour accueillir Aveline et Elvin. Immédiatement, le bras d'Elvin subit une douleur, car Aveline s'y accroche de toutes ces forces. Compréhensif, Elvin caresse sa main pour la calmer et lui montrer qu'il est là, avec elle. Une personne s'approche d'eux, c'est le directeur. Il apporte un énorme bouquet de fleurs qu'Elvin saisit comme il peut. Aveline, émue par le présent commence à pleurer. Entre la reconnaissance et la tristesse, elle ne sait pas si elle doit sourire ou non. Esther la prend dans ces bras, car Elvin ne peut plus le faire.
          Tout le monde entre dans l'école pour se rendre à la salle de gym où la remise des diplômes est prévue. Elvin emmène Aveline à l'intérieur du bâtiment, puis il se dirige immédiatement vers le casier d'Andrew. Son casier. Son idée est de déposer les fleurs devant celui-ci, en son honneur. De plus, il veut se débarrasser du bouquet qui est trop encombrant. Et le donner à Aveline ne fera qu'empirer ses sanglots journaliers. Quand ils arrivent devant le casier, ils découvrent un petit autel improvisé par les élèves et les professeurs. Quelques fleurs y sont déposées. Elvin est touché par le geste de ses camarades. Il dépose son bouquet à côté de l'autel, puis il s'agenouille pour contempler les présents.
          Une photo d'Andrew est présente. La seule photo que l'école s'est procurée était celle d'Andrew à son arrivée, lorsqu'il avait les bagues, les boutons et les grosses lunettes de vue. Il est content de voir que la photo choisie est celle de lui et Andrew au bal, en couple. Aveline découvre le cliché et sourit timidement. Elle essaie de ne plus verser de larmes, mais le simple fait de penser au beau couple que son fils formait avec Elvin, l'empêche de réussir son exploit. Plus fort qu'elle, Elvin lui caresse le dos pour la calmer. Il y a des bougies, des fleurs, des objets en lien avec les mathématiques et bien d'autres bricoles qui le font sourire. « Drôle d'hommage. » Pense-t-il. Curieusement, ça lui fait du bien de voir tout cet amour réunis par plusieurs personnes inconnues.
          Au bout d'un moment, Esther les prévient que la cérémonie va commencer. Elvin et Aveline se lèvent pour se rendre à la salle. Elvin lui demande si elle veut l'accompagner sur scène ou rester assise parmi les autres. Rapidement, elle s'excuse de ne pas le suivre sur scène, mais il ne lui en veut pas. Elle le laissera monter tout seul sur scène, mais cela ne le gêne pas, car il est fort. Il se sent fort. Il sent Andrew auprès de lui. Il ne veut pas craquer devant Aveline. Il ressent ce besoin d'être un modèle pour l'aider. De toute manière, il n'arrivera pas à pleurer, car au fond de lui, il se sent ni brisé, ni triste, mais simplement en colère.
          Le directeur commence son discours, mais Elvin ne l'écoute pas. Il est assis, à même le sol et garde ses mains jointes et les doigts entrelacés. Il les fixe, comme si c'était une bouée de sauvetage. Non loin de lui, la file d'attente des élèves pour recevoir leur diplôme le regarde avec peine. Elvin ne veut pas de compassion ni de la pitié, alors, il évite de croiser le regard des autres. Il connaît leurs réactions et commence à penser comme Andrew. « Il avait raison, on est tous des moutons et on réagit toujours de la même manière. » Se fait-il la réflexion. Le directeur parle d'Andrew, ce qui attire la curiosité d'Elvin. Il se lève pour approcher la scène et mieux entendre les mots du directeur.
          - Comme vous le savez tous, nous avons perdu un élève. Andrew Gregg n'était pas seulement le meilleur élève de sa promotion, ni un prodige des science, il était notre ami, notre soutien, un fils, un petit-ami et une âme chaleureuse. Andrew aurai dû faire le discours des élèves, mais n'étant plus de ce monde, paix à son âme, son petit-ami, Elvin Martins, fera le discours, annonce-t-il, la voix tremblante et trahissant l'émotion qu'il tentait de cacher. Merci de bien vouloir accueillir Elvin et de l'encourager.
          Des applaudissements s'élèvent, mais Elvin ne s'avance pas pour autant. Pour la première fois de sa vie, la peur le paralyse. Il voudrait marcher et simplement poser un pied l'un devant l'autre, mais il n'arrive à rien. Le directeur s'approche de lui pour l'encourager, mais Elvin ne bouge pas. Des murmures débutent dans la salle ce qui met Elvin encore plus mal à l'aise qu'il ne l'était. « Respire un grand coup, souffle fort et compte en même temps, ça calme les nerfs. » Elvin se souvient des paroles d'Andrew. Un jour, il lui avait parlé de ses crises d'angoisse chroniques, et il lui avait donné ses propres conseils. Elvin le suit et commence à se calmer. Il finit par y arriver et monter sur scène, le corps tremblant.
          Une fois devant le pupitre, ses yeux fixent le micro et ses mains s'agrippent aux bords du meuble. Il n'a pas préparé de discours. Il n'a pas pris celui d'Andrew. Il ne sait pas ce qu'il va dire, mais il doit parler. Il doit se confier. Il doit le faire. Elvin souffle et regarde enfin la salle. Elle est bien remplie. Des gens sont debout, car il n'y a pas assez de places assises. Elvin balaie la salle du regard avant de baisser la tête pour commencer son discours.
          - Bonjour à tous. Je suis Elvin Martins, le petit-ami d'Andrew, commence-t-il pour simplement parler et calmer son coeur qui s'affole dans sa poitrine. Je n'ai pas préparé de discours, alors je vais improviser, les informe-t-il avant de racler sa gorge. Andrew était... Il était... C'était un homme extraordinaire. Il a réussi à me donner le sourire en une fraction de seconde. Quand je l'ai vu pour la première fois, mon coeur s'est affolé et mon corps était troublé. J'avais des réactions étranges en sa présence et j'ai tout de suite compris que j'étais follement amoureux de lui. Ensuite, j'ai appris à le connaître et j'ai découvert qu'il était un petit génie et un geek. Tout le contraire de moi. Nous n'avions rien en commun et pourtant, nous nous complétions sans effort. Andrew était tout pour moi. Andrew était...
          Elvin prend une pause dans son discours, car l'envie de rager le prend. L'injustice refait surface et dépasse la tristesse.
          - Vous savez, quand je l'ai vu au sol. Quand j'ai entendu l'impact. J'ai vu notre vie défiler. J'ai tout de suite compris que c'était finit. J'avais quand même l'espoir de le voir se réveiller. Mais son corps amoché de cette manière m'a vite fait comprendre que c'était perdu d'avance. J'étais secoué et choqué. Je ne pouvais plus rien faire. C'était terrible. Le plus difficile, ce n'est pas de vivre, mais de survivre. Oui, survivre, en se disant que ce n'est pas juste de vivre alors que l'autre n'est plus. Ça aurait dû être moi, pas lui. C'était lui qui avait un avenir. C'était lui qui aurait pu aider le monde. Et je ne cesse de me demander, si je vais réussir à survivre en ayant cette maudite pensée en tête. Ce n'est pas juste. Ça aurait dû être moi... Je n'arrête pas de ruminer en me demandant pourquoi je ne l'ai pas protégé comme j'ai promis de le faire. J'ai continué ma route en sachant qu'il retournait sur le passage piéton. Mais mes actes ont été si lents à réagir ! J'aurai pu l'aider. J'aurais pu me jeter sur lui et peut-être quitter ce monde avec lui, mais au lieu de ça, j'ai vu la scène, j'ai subi cet incident et aujourd'hui, je dois survivre en me répétant chaque jour pourquoi c'était lui la cible et non moi ? C'était lui, mon âme soeur. C'était lui mon équilibre, mon espoir et mon soleil. Alors, pourquoi le destin l'a choisi plutôt que moi ?
          Elvin se tait en réalisant que son discours est devenu un aveu douloureux et non un encouragement. Il passe sa main dans ces cheveux et retrouve son calme.
          - Excusez-moi, je ne voulais pas en arriver là. Andrew était un modèle pour moi. Grâce à lui, j'ai réussi tous mes examens et j'ai eu mon diplôme. Enfin, je ne l'ai pas encore dans les mains, mais ça va venir, tente-t-il de faire de l'humour. Habituellement, je suis un comique, un petit rigolo et je fais toujours l'imbécile. Veuillez m'excuser pour aujourd'hui, je fais exception.
          Le public ne réagit pas, mais Elvin les observe et voit quelques têtes hocher, d'autre lui faire signe et il comprend qu'il y a un échange silencieux. Il est soulagé de voir que tout le monde le soutien et l'écoute sans l'interrompre.
           - Je tenais tout de même à féliciter tous les élèves d'avoir eu leur diplôme. Certains iront dans des universités, d'autres vont travailler... Peu importe leur avenir, ils l'ont choisi et on réussi à terminer le lycée. J'avais des projets, moi aussi. Je devais aller à Boston, mais finalement, je vais m'isoler à Oxford où je pourrai étudier dans le calme et loin des souvenirs qui me feront du mal. Je voudrais que tout le monde ici présent, surtout les élèves qui vont débuter une nouvelle vie, que si vous voulez faire quelque chose et qu'on vous empêche de le faire, eh bien, battez-vous. Faites ce que vous voulez ! C'est votre avenir et pas celui de quelqu'un d'autre. Vous avez mérité de vivre ! Vous avez mérité de faire vos choix ! Maintenant que l'école obligatoire est terminée et que vous avez enfin fait vos preuves, faites ce qu'il vous plaît. Encore félicitations à vous tous, je suis fière de vous, applaudit Elvin, ce qui invite le public à le suivre. Au fait, une dernière chose. Merci infiniment pour les fleurs devant le casier d'Andrew, ça me touche beaucoup.
          Tout le monde l'applaudit et Elvin quitte la scène pour rejoindre les autres élèves. Il enfile sa tenue de diplômé et fait la queue à sa place. Les autres élèves le félicitent et ne parlent pas d'Andrew. Elvin fait tout son possible pour vivre comme tout le monde, et tenter d'oublier qu'Andrew n'est plus là. Et lorsque son tour arrive, le directeur lui remet son diplôme ainsi que celui d'Andrew. Elvin enlace le directeur, geste que personne ne fait, car il faut serrer la main, mais dans ce cas présent, le directeur accepte avec émotion. Elvin se dépêche de rejoindre Aveline qui est à l'entrée de la salle de gym, les mains remplies de mouchoirs usés. Elle sert Elvin dans ces bras, comme s'il était son fils.
          - Merci du fond du coeur, Elvin.
          Il ne répond pas et lui rend son étreinte. Ils s'éclipsent de la cérémonie afin d'éviter de croiser d'autres personnes. Esther les suit en silence et ferme la marche. Ils quittent le bâtiment pour la dernière fois, laissant derrière eux un poids. Un poids qui les allège légèrement, car ils ne seront plus obligés de revenir dans cet endroit parsemé de souvenirs. Ils traversent le passage piéton, où des fleurs y sont également présentes. Elvin regarde droit devant lui et tire Aveline pour qu'elle avance à son rythme. Il ne veut pas revivre ce cauchemar. Il ne veut pas revoir ces images, même si elles reviennent sans cesse. Il les chasse toujours comme il peut. Aveline est heureuse de ne pas avoir ces images en tête. Elle compatit pour Elvin et est quelque peu soulagée de ne pas avoir vécu ce drame en direct. Elle avance silencieusement, impatiente de retrouver son chez elle.
          Une fois arrivés à l'adresse, Esther les salue et continue sa route pour rentrer chez elle. Elle a eu le temps de faire ces adieux à son frère qui quittera le pays. Un regard complice échangé leur suffit. Elvin accompagne Aveline chez elle pour pouvoir accrocher le diplôme d'Andrew au mur. C'est important pour lui. Et il sait qu'Aveline le souhaite. Elle n'a pas le courage de le faire. Elvin commence à bien la connaître. Il sait également que mettre son diplôme sur ce mur fera le plus grand bien pour Aveline qui était si fière de son fils.
          Elvin reste devant le mur pour observer le diplôme, avec le nom de son amour. Il sourit tristement, puis il soupire. Aveline s'est allongée dans le canapé où elle y passe ses journées, depuis l'absence d'Andrew. Mais aujourd'hui, pour la première fois depuis des jours, elle ne pleure pas. Elvin la rejoint et s'assied à même le sol. La télé n'est pas allumée. Pourtant, Aveline observe l'écran comme s'il y avait quelque chose d'important. Elvin n'hésite plus à prendre la main d'Aveline qui est surprise par le geste. Elle croise le regard grave d'Elvin et se redresse pour lui faire de la place sur le canapé. Il s'y installe en prenant son temps. Sa main n'a pas quitté celle d'Aveline. Il la serre un peu fort, mais elle ne lui dit pas.
          - J'ai quelque chose à te dire, annonce-t-il, le corps tremblant.

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